Bataille de Hastenbeck — Wikipédia

Bataille de Hastenbeck
Description de cette image, également commentée ci-après
Ordre de bataille à Hastenbeck (1757).
Informations générales
Date
Lieu Près du village de Hastenbeck
Sud-Est de Hamelin
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de l'Électorat de Hanovre Électorat de Brunswick-Lunebourg
Blason du Landgraviat de Hesse-Cassel Landgraviat de Hesse-Cassel
Commandants
Louis Charles d'Estrées William de Cumberland
Forces en présence
50 000 fantassins
10 000 cavaliers
68 canons lourds
48 000 hommes[1]
28 canons lourds
Pertes
614 morts[2]
676 blessés[2]
311 morts
900 blessés
200 disparus

Guerre de Sept Ans

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Afrique de l'Ouest
Coordonnées 52° 04′ 50″ nord, 9° 25′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Bataille de Hastenbeck

La bataille de Hastenbeck (également écrit Haastembeck) a lieu pendant la guerre de Sept Ans, le près du village de Hastenbeck et de la ville d'Hamelin. Les forces alliées du Hanovre, de Hesse-Cassel et Brunswick doivent concéder la victoire à une armée française, victoire qui débouche sur la convention de Klosterzeven et l’occupation de Hanovre.

Contexte de la guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

La France, alliée avec l’Autriche, la Russie, la Suède et la Saxe, traverse le Rhin en avec deux armées totalisant 100 000 soldats, pour attirer la Prusse, alliée de la Grande-Bretagne et du Hanovre hors du théâtre de Bohême où la Prusse et l’Autriche s’étaient affrontés lors de plusieurs batailles (Lobositz, Prague, Kolin).

Campagne précédant la bataille[modifier | modifier le code]

L’une des armées françaises sous le commandement du Charles de Rohan, prince de Soubise, marche à travers l’Allemagne centrale. Elle se joint à la « Reichsarmee » commandée par le prince von Hildburghausen qui est ensuite battu par une armée prussienne à la bataille de Rossbach le .

L’autre armée française est commandée par Louis Charles César Le Tellier, maréchal d'Estrées (50 000 fantassins, 10 000 cavaliers et 68 canons). Elle avance à travers l’électorat de Hanovre. La Prusse étant occupée ailleurs, seuls six régiments d’une garnison participent à cette campagne. L’armée de Hanovre (pour 60 %) et de Hesse (25 %) et quelques troupes de Brunswick forment l’armée hanovrienne d’observation d’environ 40 000 hommes. Elle est commandée par le prince Guillaume Auguste, duc de Cumberland.

Hanovre refuse de défendre le Rhin pour se replier derrière la Weser obligeant les Prussiens à abandonner leur forteresse et la ligne de la Lippe en avril. Cumberland concentre d’abord son armée à Bielefeld, puis fait retraite à Brackwede avant de traverser la Weser au sud de Minden. L’idée est d’utiliser la rivière comme ligne de défense mais en été elle est facilement passable à gué.

Pendant la nuit du 7 juillet un fort détachement français traverse la Weser près de la ville de Beverungen qui va vers le nord et établit une tête de pont à Höxter permettant au reste de l’armée de passer, ne laissant à Cumberland d’autre choix que de déployer ses forces au sud de Hamelin et engager d'Estrées sans pouvoir compter sur l’appui de Frédéric II qui venait de perdre la bataille de Kolin.

Bataille[modifier | modifier le code]

Les deux armées se rencontrent finalement au matin du 25 juillet près du village d'Hastenbeck. Le commandant de l'aile droite française, le général François de Chevert, est chargé d'engager les troupes hanovriennes mais ne parvient pas à les repousser. D'Estrées décide alors de repousser la bataille au lendemain car l'aile gauche française, sous le duc de Broglie, est encore en train de traverser la Weser près d'Hamelin.

Le lendemain, les Hanovriens tiennent une ligne de Hamelin jusqu'au village de Voremberg, avec leur centre au nord d'Hastenbeck et leur gauche sur l'Obensburg (de), une colline que Cumberland considère comme infranchissable et ne défend que faiblement en y déployant trois compagnies. À l'aube, le général Chevert entame un mouvement tournant avec 4 brigades. Vers 9 heures, il se lance à l'assaut de l'Obensburg à la tête des régiments de Picardie, de Navarre, de La Marine, d'Eu et d'Enghien submergeant rapidement les grenadiers de Brunswick, de Hesse et de Hanovre. Le duc de Cumberland, voyant sa position menacée par l'arrière, fait donner sa réserve pour reprendre l'Obensburg, accompagnée des derniers bataillons de grenadiers chargés de protéger les canons placés au centre. Quand les Français donnent l'assaut sur les batteries de canons, celles-ci repoussent plusieurs attaques mais finissent par être prises faute de défenseurs. Dans le même temps, une colonne hanovrienne arrive sur l'Obensburg et l'occupe à nouveau mais ne peut s'y maintenir car ce mouvement, qui génère un flottement dans l'armée française, permet au duc de Cumberland de battre en retraite sans être inquiété.

Au total, près de trois mille hommes sont restés sur le champ de bataille dont un millier de Français tués et autant de blessés.

La convention de Kloster Zeven et l'occupation de Hanovre par les Français sont les conséquences directes de cette bataille.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Buvignier-Cloüet, Madeleine. Chevert lieutenant-général des armées du roi 1695-1769. Renvé-Lallemant, 1888.
  • Chevrier, François Antoine. Histoire de la campagne de mil sept cent cinquante-sept sur le Bas-Rhin dans l’Électorat d’Hanovre et autres pays conquis. Francfort, 1757.
  • Lapray, Olivier. Campagne de 1757 en Westphalie. Hastenbeck. Amazon, 2020.
  • Luynes, Charles-Philippe d’Albert duc de. Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV. Tomes quinzième et seizième, Firmin-Didot, 1864.
  • Pajol, général Charles Pierre Victor comte. Les guerres sous Louis XV. Tome IV, Firmin-Didot, 1885.
  • Valfons, Charles de Mathei marquis de. Souvenirs du marquis de Valfons, vicomte de Sebourg, lieutenant-général des armées du Roi (1710-1786). Émile Paul, 1907. Accessible en texte intégral sur NordNum.
  • Antoine Roussel, « L'affaire d'Hastenbeck, la relation de bataille en tant qu'instrument de diffamation », dans Emmanuelle Cronier et Benjamin Deruelle (dir.), Argumenter en guerre : discours de guerre, sur la guerre et dans la guerre de l'Antiquité à nos jours, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « War Studies » (no 3), , 418 p. (ISBN 978-2-7574-2458-2, DOI 10.4000/books.septentrion.128164), p. 347-364.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

  • Lapray, Olivier. Campagne de 1757 en Westphalie. Hastenbeck. Amazon, 2020.
  • Valfons, Charles de Mathei marquis de. Souvenirs du marquis de Valfons, vicomte de Sebourg, lieutenant-général des armées du Roi (1710-1786). Émile Paul, 1907.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Batailles françaises, 6e série, page 353 [1]
  2. a et b Souvenirs du Marquis de Valfons, Mercure de France, p. 239.