Bataille de Fort Bull — Wikipédia

Bataille de Fort Bull

Informations générales
Date
Lieu Rome, État de New York
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Iroquois
Hurons
Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Commandants
Chaussegros de Léry William Bull
Forces en présence
259 soldats et miliciens
103 indiens
111 hommes
Pertes
1 mort
2 blessés
76 morts
35 capturés

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

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Asie

Afrique de l'Ouest
Coordonnées 43° 13′ 27″ nord, 75° 30′ 09″ ouest
Géolocalisation sur la carte : New York (État)
(Voir situation sur carte : New York (État))
Bataille de Fort Bull
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de Fort Bull

La bataille de fort Bull fut une incursion française sur le fort Bull possédé par les Britanniques, du théâtre nord-américain de la guerre de Sept Ans. Elle eut lieu le à Rome, New York. Les forces, composées de troupes des Compagnies franches de la marine, de la milice canadienne et d'alliés indiens, commandés par Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, ont pris et détruit le fort[1]. Ils ne sont pas restés sur place et le fort a été reconstruit quelques semaines plus tard sous le nom de fort Wood Creek.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après l'échec des plans agressifs de campagne britannique en 1755 contre le fort Duquesne, et de la déportation des Acadiens, une chaîne de forts le long de la rivière Mohawk et jusqu'au lac Ontario furent construits durant l'hiver 1755-1756. La plus grande garnison était à gauche à fort Oswego, à la fin de la chaîne, qui dépendait des autres pour ses approvisionnements. Deux forts occupant les extrémités du portage Oneida, (Oneida Carry) (présentement Rome (New York)) étaient un des éléments clés de cette chaîne d'approvisionnement. Le fort Williams, sur la Mohawk, était le plus grand des deux forts, tandis que le fort Bull, à plusieurs kilomètres au nord de fort Williams sur la rivière Wood Creek, était plus petit avec une palissade entourant des entrepôts. Le fort Bull était occupé par 25 soldats du 50th régiment Shirley et 34 menuisiers, bateliers et charretiers et trois femmes, sous William Bull, et le fort gardait de grandes quantités de fournitures militaires, y compris de la poudre et des munitions, destinées à être utilisées au cours de la campagne de 1756. Ce que justement Pierre de Rigaud de Vaudreuil, gouverneur général de la Nouvelle-France craignait[2].

Au début de 1756, celui-ci décida d'envoyer une expédition pour attaquer la ligne d'approvisionnement d'Oswego. Le , une compagnie d'hommes quitta le fort de La Présentation, qui était sous le commandement du capitaine Claude-Nicolas de Lorimier de La Rivière. La troupe commença une marche vers le lieu de portage de Oneida Carry. Sous le commandement du lieutenant Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, un seigneur né au Canada, la force se composait de 84 soldats des troupes de la Marine, de 111 miliciens canadiens et de 110 Amérindiens, pour la plupart des Iroquois du Canada dont leur chef Collière sera tué lors de l'assaut, trois Abénaquis, 11 Népissingues (Le livre de Peter MacLeon ne mentionne pas de Hurons)[3]. Après près de deux semaines de voyage difficile en hiver, ils sont arrivés près de Carry le .

La bataille[modifier | modifier le code]

Beaucoup d'Indiens, 3 Abénaquis, 11 Népissingues et 56 Iroquois du Canada refusent de participer à l'assaut du fort, mais ils resteront sur le chemin du Portage pour garder les prisonniers et surveiller la garnison du fort William.

Au matin du , les hommes de Léry capturent douze Britanniques près du fort Bull, tandis que d'autres échappent à la capture et courent vers le fort William Henry. Apprenant des prisonniers que les défenses du fort Bull étaient minimes, il fut décidé d'attaquer immédiatement. Il est 11 heures. Comme les Français n'avaient pas de canon, la seule possibilité était de tenter un assaut du fort par surprise et les portes du fort sont grandes ouvertes; les Français réussissent à s'approcher à 300 mètres de l'entrée, mais certains Indiens ne respectent pas l'ordre de silence (comme durant l'attaque de Jean-Armand Dieskau), quelques mois plus tôt à la bataille du lac George et l'alerte est donnée. Les défenseurs du fort Bull réussissent à fermer la porte juste avant que la force française soit arrivée au pied du fort[1]. Les assaillants ont réussi à tirer à travers les meurtrières des murs du fort pour occuper la garnison, qui répondait en lançant des pierres et des grenades par-dessus les murs. Après plusieurs demandes, la garnison refusait obstinément de se rendre, c'est alors que des haches furent utilisées contre les portes, et les attaquants ont fait irruption dans le fort. Presque tous les défenseurs furent tués et scalpés, selon un rapport de Sir William Johnson, qui a inspecté le carnage quand il est finalement arrivé à la tête d'une colonne de secours. Sur les 62 personnes dans le fort, il n'y a que cinq survivants, soit 3 soldats, un menuisier et Ann Bowman. Les hommes de Léry mirent le feu à l'établissement, qui comprenait 45 000 livres de poudre noire. La conflagration détruisit le fort en bois[2].

Les conséquences[modifier | modifier le code]

Une nouvelle palissade de bois en forme d'étoile avec quatre bâtiments intérieurs fut construite en mai- comme le fort Wood Creek. Le fort Wood Creek fut détruit par les Britanniques en sur ordre de Daniel Webb (général) qui a craint une possible attaque franco-indienne[4], lorsque des rapports d'une autre force française ont été reçus. Léry fut promu au grade de capitaine pour son succès. La perte des approvisionnements à fort Bull a effectivement ruiné tous les plans britanniques pour des campagnes militaires contre les forts français sur le lac Ontario, et peut avoir contribué à la capture française du fort Oswego en .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Empires at War: The French and Indian War and the Struggle for North America, 1754-1763 by William M. Fowler Jr. p. 92
  2. a et b William M. Fowler Jr. p. 93
  3. William M. Fowler Jr. p. 91
  4. Anderson 2000, p. 157.
  • Relation de la prise du fort bull. 1756 Archives nationales d'outre-mer (ANOM), COL C11E 10/fol.200-203v)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • D. Peter MacLeod (trad. de l'anglais), Les Iroquois et la guerre de Sept Ans [« The Canadian Iroquois and the Seven Years' War »], Montréal, VLB, coll. « Études québécoises » (no 52), , 276 p. (ISBN 978-2-890-05713-5)
  • (en) Daniel A. Baugh, The global Seven Years War, 1754-1763 : Britain and France in a great power contest, London New York, Routledge/Taylor & Francis Group, coll. « Modern wars in perspective », , 736 p. (ISBN 978-1-138-17111-4)
  • (en) Fred Anderson, Crucible of War : The Seven Years' War and the Fate of Empire in British North America, 1754-1766, New York, Knopf, , 862 p. (ISBN 978-0-375-40642-3, OCLC 40830180, lire en ligne).
  • Laurent Veyssière (dir.) et Bertrand Fonck (dir.), La guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, Québec, Septentrion (Canada) et PUPS (France), , 360 p. (ISBN 978-2-89448-703-7)
  • Edmond Dziembowski, La guerre de Sept Ans, Paris, éditions Perrin, coll. « Tempus », , 851 p. (ISBN 978-2-262-07502-6)

Liens internes[modifier | modifier le code]