Bataille de Cap-Girardeau — Wikipédia

Bataille de Cape Girardeau

Informations générales
Date
Lieu Comté de Cap-Girardeau, État du Missouri
Issue Victoire de l'Union
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis Drapeau des États confédérés d'Amérique États confédérés
Commandants
John McNeil John S. Marmaduke
Forces en présence
4 000 hommes 5 000 hommes
Pertes
12 325

Guerre de Sécession

Batailles

Seconde expédition de Marmaduke dans le Missouri :
Coordonnées 37° 18′ 48″ nord, 89° 33′ 05″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
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Bataille de Cape Girardeau
Géolocalisation sur la carte : Missouri
(Voir situation sur carte : Missouri)
Bataille de Cape Girardeau

La bataille de Cape Girardeau est une démonstration militaire (en) de la guerre de Sécession, qui s'est déroulée le à Cap-Girardeau au Missouri. Le combat prend part lors de la poursuite du brigadier général de l'Union John McNeil au travers du sud-est du Missouri par le brigadier général confédéré John S. Marmaduke. Bien que l'engagement de cette journée soit appelé bataille, ce n'est qu'un combat de faible intensité dont l'importance vient du fait qu'il marque le tournant qui aboutit à la fin du second raid dans le Missouri du général Marmaduke.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le général Marmaduke commence son raid l'intérieur du Missouri à partir du nord-est de l'Arkansas le [1]. Pendant le raid, il prévoit de récupérer du ravitaillement hautement nécessaire pour ses troupes, dont plusieurs centaines sont désarmées et sans monture[2]. Le général a peur de laisser des troupes désarmées derrière qui déserteraient, mais s'il les emmènent avec lui elles pourraient être rééquipées en armes et en montures pendant le raid[3].

Marmaduke organise sa division d'environ 5 000 hommes en deux colonnes, chacune constituée de deux brigades. Le colonel George W. Carter commande une des colonnes, composée d'une brigade dirigée par le colonel Colton Greene (en) et la seconde par Carter. La seconde colonne est commandée par Joseph O. Shelby et comprend la célèbre « Iron Brigade » de Shelby, menée par le colonel George W. Thompson, et une autre brigade commandée par le colonel John Q. Burbridge[4]. En tout, la division a entre huit et dix pièces d'artillerie[5].

Le général Marmaduke ordonne à la colonne du colonel Carter d'avancer vers Bloomfield, Missouri et de tenter de capture la garnison fédérale présente sous le commandement du brigadier général de l'Union John McNeil[6]. Si McNeil parvient à s'échapper, les confédérés pensent qu'ils se dirigeront vers le nord en direction de Pilot Knob, le quartier général de l'Union dans la région. Marmaduke accompagne alors la colonne du colonel Shelby au nord de Fredericktown pour intercepter une telle tentative[7]. La colonne de Shelby arrive à Fredericktown le , mais la colonne de Carter n'atteint Bloomfield que le en raison de difficultés pour traverser les marais de Mingo (en). Carter arrive à Bloomfield pour s'apercevoir que McNeil a quitté les ruines deux jours auparavant[8]. Ayant appris la présence de Marmaduke sur la route de Pilot Knob, McNeil désobéit à ses ordres de retraiter sur Pilot Knob et part au nord-est pour Cape Girardeau fortement fortifié, arrivant le soir du [9].

Carter a reçu l'ordre de ne pas poursuivre McNeil si ce-dernier fuit dans tout autre direction que la route de Fredericktown et Pilot Knob[10]. Néanmoins, Carter désobéit et poursuit McNeil sur 6,4 kilomètres (4 miles), arrivant en milieu de journée le [11]. Carter envoie alors une lettre à McNeil lui demandant la reddition de la garnison et une réponse sous 30 minutes. La lettre est signée du major général confédéré Sterling Price dans l'espoir que son nom instillera la crainte à McNeil que Price se trouve à proximité[12]. Néanmoins, McNeil est confiant en la solidité de sa défense et refuse la reddition[13]. Craignant une attaque, Carter envoie un message sur la situation au général Marmaduke, qui arrive avec la colonne de Shelby pour renforcer les troupes de Carter pour tenter une action à Cape Girardeau[14].

Fortifications[modifier | modifier le code]

En 1861, le général Ulysses S. Grant a approuvé la construction de quatre forts sur les sites stratégiques autour de la ville de Cape Girardeau. Ils sont appelés forts A, B, C, et D[15]. La fort A est situé sur un promontoire surplombant le fleuve Mississippi sur le côté nord de la ville et doit protéger la ville contre les canonnières confédérées sur le fleuve. Le fort B est situé sur une colline où se trouve de nos jours l'université du sud-est de l'État du Missouri et a été construit pour protéger la ville d'une approche de l'ennemi par les routes de Perryville et de Jackson (maintenant Broadway Avenue)[16]. Le fort C est près de l'intersection actuelle de South Ellis Street et de Good Hope Street et garde les approches des routes de Bloomfield, de Gordonville (maintenant Independence Street), et de Commerce (maintenant Sprigg Street)[15].

Le fort D (en) est situé sur un promontoire sur le fleuve au sud de la ville, et comme le fort A, il est une protection contre des attaques fluviales. Il est la plus grande et plus importante garnison de la région et est le seul fort qui reste à Cape Girardeau de nos jours[17]. Néanmoins, le fort D ne joue pas un rôle important dans la bataille de Cape Girardeau[18].

Action[modifier | modifier le code]

La nuit du , anticipant une attaque, le général McNeil ordonne l'évacuation des femmes et des enfants par un bateau à vapeur vers un lieu en sécurité en amont du fleuve[19]. Aussi, pendant la nuit deux canonnières et un bateau à vapeur arrivent avec des renforts de troupes pour soutenir les forces de McNeil[20]. Avec les canonnières en place, McNeill n'anticipe aucun menace en provenance du côté du fleuve Mississippi de la ville, aussi il déplace les canons des forts A et D le long du fleuve vers les forts Bet C sur le côté occidental de la ville[18]. En tout, les forces de McNeil s'élèvent à environ 4000 hommes, y compris les régiments de soutien de l'Iowa, du Wisconsin, du Nebraska, et de l'Illinois[21], bien qu'il faut noter que ces régiments sont vraisemblablement arrivés après la fin de l'action[20].

La colonne de Shelby arrive à Cape Girardeau tôt le [22]. Avec la division complète du général Marmaduke sur le bord ouest de la ville, il assure le commandement d'une formation comprenant la brigade du colonel Burbridge au centre, celle de Shelby sur la gauche, et celle de Carter sur la droite. La ligne s’étend de l'est du cimetière de St. Mary au nord (près de l'intersection actuelle de Missouri Avenue et de Mississippi Street) jusqu'à Gordonville Road au sud. Son centre est sur Jackson Road[20].

L'attaque commence vers 10 heures du matin le [23]. Les charges infructueuses sont menées par les unités de cavalerie sur les deux côtés, les troupes fédérales étant repoussées par les forces de cavalerie, supérieures en nombre, du colonel Shelby et les confédérés se retrouvant sous des tirs soutenus de l'artillerie de campagne et des canons des forts B et C[24]. Les tirs d'artillerie entre le fort et la brigade de Shelby constituent l'essentiel de l'action[25]. Les combats durent approximativement quatre ou cinq heures, s'arrêtant un peu après 14 heures quand le général Marmaduke ordonne à ses troupes de se retirer[26].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Aucun rapport fiable ne précise le nombre de tués et de blessés pendant l'action, même si les chiffres « officiels » tendent à être exagérés ou introuvables [27]. Le nombre de morts confirmés n’excède pas plus de dix de chaque côté, même si certains rapports citent du total proche d'une centaine de tués, plus près de trois cents blessés[28].

À la suite des combats, le général Marmaduke retraite vers Jackson et ramène ses troupes en Arkansas, mettant un terme à son second raid dans le Missouri. Marmaduke est suivi par les forces fédérales, mais il n'y a aucun contact avant la traversée de la frontière de l'Arkansas[29]. Vraisemblablement en tant que blâme pour avoir désobéi aux ordres et poussé à un combat inutile à Cape Girardeau, le colonel Carter est démis de son commandement de la colonne entière et reprend celui de la seule brigade[30].

Bien qu'aucun camp n'obtienne une victoire claire à la fin de la journée de combat, la bataille est une victoire stratégique pour l'Union qui oblige les forces confédérées à retraiter vers l'Arkansas.

L'historien Henry Phillips conclut, « bien qu'elle n'ait pas une ampleur suffisante pour être désigné comme une bataille dans la terminologie militaire, les ingrédients nécessaires à une bataille sanglante sont réunis, et la raison pour laquelle la bataille n'est pas survenue est que les commandants des deux forces hostiles avaient des raisons suffisantes pour ne pas tenter le sort »[20].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ponder 1994, p. 30.
  2. Bartels 1992, p. 132; Maple 1913; Oates 1963; Ponder 1994, p. 47; Snider 1956, p. 50.
  3. Bartels 1992, p. 132; Snider 1956, p. 50.
  4. Phillips 1956; Ponder 1994, p. 24-26.
  5. Bartels 1992, p. 132; Oates 1963; Snider 1956, p. 50.
  6. “Anniversary” 1939; “April 26th” 1930; Phillips 1956; Ponder 1994, p. 47.
  7. “Anniversary” 1939; Ponder 1994, p. 47.
  8. Oates 1963; Ponder 1994, p. 50.
  9. Phillips 1956; Ponder 1994, p. 48; Webb 1900, p. 182.
  10. Ponder 1994, p. 48.
  11. Dittlinger 1976; Phillips 1956; Ponder 1994, p.55; Snider 1956, p. 50.
  12. Bartels 1992, p. 133; Guilbert 1863; Ponder 1994, p. 56-58.
  13. Murdoch, p. 158.
  14. Phillips 1956; Ponder 1994, p. 56.
  15. a et b Dittlinger 1976.
  16. “Historical Points” 1951; Ponder 1994, p. 59.
  17. Hill 1975; Phillips 1956.
  18. a et b Ponder 1994, p. 60.
  19. Dittlinger 1976; McNeil “Women to Leave” 1863; Ponder 1994, p. 60.
  20. a b c et d Phillips 1956.
  21. Dickerson 1961; Maple 1913; Phillips 1956; Ponder 1994, p.62.
  22. Guilbert 1863; Phillips 1956; Ponder 1994, p. 56; Snider 1956, p. 50; Webb 1900, p. 182.
  23. Dickerson 1961; Guilbert 1863; Phillips 1956; Ponder 1994, p.61; Snider 1956, p. 50.
  24. “April 26th” 1930; Hinchey 1932; Phillips 1956.
  25. “April 26th” 1930; Phillips 1956.
  26. “Civil War” 1952; Dickerson 1961; Guilbert 1863; “Old Letters” 1950; Phillips 1956; Ponder 1994, p. 64; Snider 1956, p. 50.
  27. Phillips 1956; Ponder 1994, p. 64.
  28. "Old Letters" 1950; Phillips 1956; Ponder 1994, p. 64.
  29. “Anniversary” 1939; Snider 1956, p. 52; Webb 1900, p. 183.
  30. Ponder 1994, p. 69.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • “Anniversary Observed of Battle of Cape Girardeau in Civil War.” Source unknown. May, 1939. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • “April 26th was Anniversary of Cape Girardeau Battle.” The Community. April, 1930. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Bartels, Carolyn M. The Civil War in Missouri Day by Day 1861-1865. Shawnee Mission, KS: Two Trails Publishing. 1992.
  • “Civil War Battle at Cape Occurred 89 Years Ago.” Source Unknown. April 25, 1952. Condensed version of article from book Authentic Accounts of the Great Civil War by John Laird Wilson. Glenn House Collection, Box 3079, Folder 10, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University[collections 1].
  • Dickerson, J.D. “The Civil War in Cape Girardeau: Marmaduke Heads North.” Southeast Missourian. Sep. 23, 1961. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Dittlinger, Ann. “Battle of Cape Girardeau (A Missourian Bicentennial Feature).” Southeast Missourian. April 18 and April 25, 1976. Glenn House Collection, Box 3079, Folder 10, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University[collections 1].
  • Guilbert. “Marmaduke-McNeil Fight for Cape Girardeau.” Southeast Missourian. April 25, 1963. Reprint of New York Tribune article dated May 1, 1863. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Hill, Dr. Robert R. “Fort D Old Stronghold (A Missourian Bicentennial Feature).” Southeast Missourian. Sep. 7, 1975. Glenn House Collection, Box 3079, Folder 11, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Hinchey, Allan. “Battle of Cape Girardeau in Civil War was Fought 69 Years Ago Today.” Source unknown. April 26, 1932. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • “Historical Points: Civil War Forts”. Southeast Missourian. July 9, 1951. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Maple, Rev. J.C. “Markaduke’s Attack on Cape Girardeau.” The Republican. April 26, 1913. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • “Marmaduke Shell Found in Well Near the Fair Ground.” The Republican. Date unknown. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • McNeil, Brigadier General John. “Boats to go for troops.” April 26, 1863. St. Louis Civil War Roundtable Collection, Box 1663, Folder 4, Item 9, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University[collections 2].
  • McNeil, Brigadier General John. “Funds Removed.” General Order No. 9. April 26, 1863. St. Louis Civil War Roundtable Collection, Box 1663, Folder 4, Item 10, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University[collections 2].
  • McNeil, Brigadier General John. “Women to Leave.” General Orders No. [blank]. April 25, 1863. St. Louis Civil War Roundtable Collection, Box 1663, Folder 4, Item 8, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University[collections 2].
  • Murdoch, Lindsey W. Lindsey W. Murdoch Reminiscences. Date unknown. p. 158. Lindsey W. Murdoch Reminiscences, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Oates, Stephen B. “Union Artillery Routs Southern Attack on Cape Girardeau.”, Southeast Missourian. April 27, 1963. Reprint of article from Missouri Historical Review. Glenn House Collection, Box 3079, Folder 10, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • “Old Letters Found in Belfast”, Southeast Missourian. June 3, 1950. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Phillips, Henry M. “The Battle of Cape Girardeau: A Civil War Encounter.” Southeast Missourian. April 26–30, 1956. Clippings Collection, Special Collections and Archives, Kent Library, Southeast Missouri State University.
  • Ponder, Jerry. The Battle of Chalk Bluff: An Account of General John S. Marmaduke’s Second Missouri Raid. Doniphan, MO: Ponder Books. 1994.
  • Snider, Felix E. & Earl Augustus Collins. Cape Girardeau: Biography of a City. Cape Girardeau, MO: Ramfre Press. 1956.
  • Webb, William L. Battles and Biographies of Missourians; or, The Civil War Period of Our State. Kansas City, MO: Hudson-Kimberly. 1900.
  • National Park Service Battle Summary
  • CWSAC Report Update

Collections[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Southeast Missouri State University Special Collections and Archives SEMO Glenn House Collection Finding Aid Title Page », Library.semo.edu, (consulté le )
  2. a b et c (en) « Southeast Missouri State University Special Collections and Archives Bob Young Collection Descriptive Overview », Library.semo.edu, (consulté le )