Averoigne — Wikipédia

Averoigne
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L'Averoigne est une province historique fictive située en France, apparaissant dans les œuvres de l'écrivain américain Clark Ashton Smith. Son nom est sans doute inspiré des noms de régions françaises réelles de l'Auvergne et de l'Aveyron (un peu comme l'avait fait James Branch Cabell avec sa province du Poictesme). Mais il est probable que l'auteur n'ait jamais été dans ces régions, se contentant de se baser sur les sonorités de ces toponymes.

Cette province est au cœur de plusieurs de ses œuvres mêlant fantasy, fantastique, gothique, humour et horreur. Si celles-ci se déroulent généralement au Moyen Âge, plusieurs d'entre elles se passent également à d'autres époques (Antiquité, fin de l'Ancien Régime...)[1],[2],[3]. Dans ses histoires, l'auteur essaye de faire preuve de réalisme historique, bien qu'il admette avoir commis des erreurs[a].

Histoire[modifier | modifier le code]

La région fut autrefois envahie par la tribu gauloise fictive des Averones[b], qui y établirent des colonies. Celles-ci furent fortifiées lors de l'inclusion de ce territoire dans l'Empire Romain, sous le nom d'Averonia.

La christianisation du territoire fut progressive. Au Ve siècle, les rares missionnaires qui osaient s'aventurer dans la région furent sacrifiés par les druides[Source littéraire 1]. Mais à mesure que la religion monothéiste gagna le territoire, des églises et des monastères furent bâtis sur les ruines d'anciens lieux de culte païens. La plus grande cathédrale fut bâtie dans la ville de Vyônes, en 1138.

À l'époque médiévale, la puissance du clergé dans les villes n'empêche pas le paganisme et la magie de perdurer dans les zones reculées du territoire. Même si le droit canonique n'est pas appliqué de manière trop rigoureuse, ceux qui jettent des sorts risquent d'être arrêtés et jugés par l'Inquisition. Cependant, certains sorciers ont été épargnés, tels que Gaspard du Nord ou bien Jean-Luc Chaudronnier, qui ont sauvé l'Averoigne de diverses menaces surnaturelles[1],[2],[3],[4].

Géographie[modifier | modifier le code]

Paysages[modifier | modifier le code]

L'Averoigne se trouve dans la moitié méridionale de la France, sans doute éloignée de la mer[c]. La rivière appelée Isoile prend source dans les montagnes situées plus de quarante milles à l'est de Vyônes, bordant la région, où elle ne constitue qu'un ruisseau.

Ensuite, elle traverse une plaine de loam bien peuplée, dans la sombre et épaisse forêt tapissant majoritairement la région. Celle-ci est fréquentée par des vipères et des brigands. Elle comprend notamment comme arbres le chêne, le hêtre, le frêne, le pin et l'aulne.

Enfin, la rivière irrigue les marais du sud bordant la forêt, dans la Basse Averoigne, à travers plusieurs canaux. On y trouve des roseaux, du carex, des joncs et des saules. Non loin, dans les prairies de loam, pousse de la mandragore, recherchée par les sorciers pour leurs préparations. Celle poussant sur la tombe de Sabine Grenier, sorcière assassinée par son mari, possède des vertus maléfiques[Source littéraire 2].

La région se caractérise également par sa viticulture, avec du vin produit notamment à Périgon, La Frênaie et Ximes.

Villes[modifier | modifier le code]

Le nord du territoire est dominé par la cité fortifiée archiépiscopale de Vyônes, également la capitale, dirigée par un bailli. Avoisinée par un grand cimetière, elle est bordée à l'est par la forêt. Elle abrite en son sein deux couvents, un monastère des Cordeliers et une cathédrale aux effrayantes gargouilles[Source littéraire 3].

Tandis que le sud est dirigé par la cité fortifiée épiscopale de Ximes, plus petite, bordant l'Isoile. Au XIIe s, son évêque Azédarac se livrait secrètement à des rites démoniaques dans la crypte de la cathédrale. Ce qui ne l'empêcha pas d'être canonisé en 1298 et d'avoir un grand mausolée érigé à sa gloire dans cette ville[d]. Cette ville comprend également un couvent bénédictin.

Périgon, seule autre ville d'Averoigne, ne comporte pas de fortification et abrite en son sein une abbaye bénédictine[e]. Enfin, ces trois villes sont environnées de terres agricoles défrichées.

La principale route connecte Vyônes et Ximes. Environ à mi-chemin se tient une auberge[f], construite là où autrefois se tenait un bloc de granit, sur lequel des druides faisaient des sacrifices à Taranit[g]. Ces villes sont également reliées à Périgon par un chemin de terre.

D'autres localités ponctuent l'Averoigne : Moulins, Les Hiboux (dans les marais), La Frênaie[h] (avec son château de granit), Touraine, Sainte Zénobie (comprenant un couvent)[i].

L'Averoigne hantée[modifier | modifier le code]

La forêt abrite quantité de lieux hantées. À près de trois milles de La Frênaie, non loin de Vyônes, se trouvent les tombes de la tombe du sieur Hugues du Malinbois et sa châtelaine. Ces deux vampires attirent leurs victimes dans leur sinistre château bordant un lac lugubre au cœur de la forêt afin de se nourrir de leur sang[Source littéraire 4].

Non loin de là, les ruines du château de Faussesflammes, situées sur une colline avoisinant l'abbaye de Périgon, abritent de nombreuses créatures. Ses souterrains servent d'antre à une lamie qui y attend l'imprudent qui cèderait à ses charmes pour le dévorer[Source littéraire 5].

La source de l'Isoile se trouve dans une vallée au milieu de collines, de part et d'autre de laquelle se tiennent deux édifices, distants de plus d'un mille. D'un côté, un petit monastère cistercien, dont les habitants vivent coupés du monde. De l'autre, les effrayantes ruines de la forteresse d'Ylourgne surplombe des pentes crevassées, autrefois bâtie par des barons malfaisants. Le nécromant Nathaire y créa en 1281 un colosse à partir de cadavres humains qu'il anima, pour les faire venir dans son repaire[Source littéraire 6].

Dans une hutte près du village Les Hiboux, au milieu des tourbières, habite une sorcière, ressemblant à un crapaud et vivant au milieu de ces amphibiens, ce qui lui valut le surnom de "Mère des crapauds"[Source littéraire 7].

Près d'un étang alimenté par l'Isoile, sur une colline, une brande cachée dans la forêt abrite un cromlech. Au milieu, un dolmen érigés autrefois par les druides. Il sert de portail conduisant à une terre hors du temps et de l'espace. S'y trouve Sylaire, le domaine de l'enchanteresse Sephora (en réalité une lamie)[Source littéraire 8].

S'y rencontrent également en Averoigne des fantômes, des sorciers, des loup-garous, des gobelins, de fées, des satyres etc.[j],[1],[2],[3],[4].

Œuvres où apparaît l'Averoigne[modifier | modifier le code]

Œuvres par Clark Ashton Smith[modifier | modifier le code]

Voici les œuvres complètes de Smith dans lequel il est question de l'Averoigne, regroupées dans le volume "Averoigne et autres mondes" :

D'autres œuvres sont restées inachevées à la mort de leur auteur, dans le même volume :

Autres œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Intégrale, vol. 1 : Mondes derniers, Zothique et Averoigne, de Clark Ashton Smith », sur Welcome to Nebalia
  2. a b et c « Averoigne et autres mondes, de Clark Ashton Smith », sur Les Chroniques du Chroniqueur : Littératures, écritures, et graphismes de l'Imaginaire.
  3. a b et c Averoigne et autres mondes, Éditions Mnemos
  4. a et b Tom Moldvay, X2 Castle Amber [« Château d’Amberville »]

Références littéraire[modifier | modifier le code]



  1. La Sainteté d'Azédarac, Clark Ashton Smith
  2. Les Mandragores, Clark Ashton Smith.
  3. Le Sculpteur de Gargouilles, Clark Ashton Smith
  4. Un rendez-vous en Averoigne, Clark Ashton Smith
  5. La Fin de l'histoire, Clark Ashton Smith
  6. Le Colosse d'Ylourgne, Clark Ashton Smith
  7. Mère des crapauds, Clark Ashton Smith
  8. L'Enchanteresse de Sylaire, Clark Ashton Smith

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Comme il l'indique dans sa lettre à H. P. Lovecraft datée du. 4 Decembre 1933, lisible ici. Il y reconnaît avoir commis des erreurs historiques dans son histoire La Sainteté d'Azédarac : "You have certainly pointed up my vagueness and ignorance in regard to Gallic history! Of course, if I had stopped to reflect, I ought to have known that the Romans were still strong in Gaul about the time of Moriamis, and that French, as a language, was not yet born from the Latin womb. I suppose that the fact that I was dealing with a realm no less mythical than Cabell's Poictesme made me doubly careless about correlating its chronology with that of historic Europe. If ever there is any prospect of issuing "Azéderac" and the other Averoigne tales in book form, I shall certainly correct the anachronistic reference to the "obsolete variant" of French spoken by Moriamis. I think, though, that the Druids can well stand: Averoigne was no doubt even more of a stronghold for the cult than Brittany; and the Roman occupation (though I have spoken of it in another tale, "The Disinterment of Venus") was quite nominal, especially in its religious effect on the Averoignians." Soit, en français : "Vous avez certainement souligné mon manque de précision et mon ignorance à l'égard de l'histoire gauloise ! Bien sûr, si je m'étais arrêté pour réfléchir, j'aurais dû savoir que les Romains étaient encore forts en Gaule à l'époque de Moriamis, et que le français, en tant que langue, n'était pas encore né de l'utérus latin. Je suppose que le fait d'avoir affaire à un royaume non moins mythique que le Poictesme de Cabell m'a rendu doublement insouciant quant à la corrélation de sa chronologie avec celle de l'Europe historique. S'il y a une perspective de publier "Azéderac" et les autres contes d'Averoigne sous forme de livre, je corrigerai certainement la référence anachronique à la "variante obsolète" du français parlée par Moriamis. Je pense cependant que les druides peuvent bien tenir: Averoigne était sans doute encore plus un bastion du culte que la Bretagne; et l'occupation romaine (bien que j'en ai parlé dans un autre conte, «La Vénus exhumée») était tout à fait nominale, surtout dans son effet religieux sur les Averoigniens."
  2. Dont le nom évoque celui des réels Arvernes, peuple de Gaule qui peupla une grande partie de l'actuelle Auvergne.
  3. Le héros de La Fin de l'histoire affirme que le château de Faussesflammes est éloigné de plusieurs centaines de milles de la mer.
  4. Azédarac est en réalité un puissant sorcier qui vivait au Ve siècle, avec son serviteur Melchire, capable de fabriquer des potions permettant de voyager dans le temps. C'est ainsi qu'ils purent se déplacer au XIIe s, où le sorcier vécut dans l’opulence, tout en se livrant à ses sombres activités. Selon une légende, il se serait transporté vivant au Paradis à la fin du siècle et son corps ne fut pas retrouvé.
  5. On en apprend plus sur cette abbaye dans La Fin de l'histoire, qui se déroule en 1789. L'abbé y explique à un voyageur de passage que les celliers de son abbaye renferme les meilleurs vins d'Averoigne. Puis, il lui présente la bibliothèque riche d'ouvrages d'époques et d'origines diverses, aussi bien des païens que des chrétiens. Parmi les pièces prestigieuses se trouvent des écrits uniques ayant survécu à l' « holocauste d'Alexandrie ». Ce lieu de culte a subi des phénomènes surnaturels au cours de son histoire. En 1281, elle fut l'épicentre de l'attaque d'un démon (La Bête d'Averoigne). En 1550, eut lieu l'exhumation d'une statue de Vénus (La Vénus exhumée), laissant supposer la présence antique d'un temple romain, qui envoûta les moines l'ayant touché.
  6. Au XIIe s, elle se nommait Auberge de la Bonne Jouissance, avant d'être renommé Auberge de la Haute Espérance au tournant du XIIIe s.
  7. S'agirait-il du dieu du Ciel et de l'Orage Taranis, dans la mythologie celtique gauloise ?
  8. En français, une frênaie est une forêt où prédomine le frêne.
  9. Certaines de ces villes évoquent les biens réelles villes françaises de Moulins, Tours...
  10. Plusieurs cartes de l'Averoigne existent, dessinées par différents artistes, visibles sur le web. Malheureusement, elles ne concordent pas dans le contour de la région, ni dans la position des lieux. En voici quelques-unes :
    • Celle par Thorfinn Falt en 2006 sur ce lien, avec sa variante sur ce lien ;
    • Celle par Ron Hilger (indiquant la position du Poictesme au sud-est) sur ce lien ;
    • Enfin, une carte de la France indiquant la position de l'Averoigne, au niveau de l'actuelle Auvergne, sur ce lien.