Arkéa Ultim Challenge — Wikipédia

Arkéa Ultim Challenge
Description de l'image Logo Arkéa Ultim Challenge.png.
Généralités
Sport course au large
Création 2024
Organisateur(s) OC Sport Pen Duick
Édition 1re
Type / Format tour du monde en solitaire
Lieu(x) Brest Drapeau de la France France
Date [1]
Participants 6
Disciplines Ultim 32/23
Site web officiel arkeaultimchallengebrest.com

Palmarès
Vainqueur Charles Caudrelier

L'Arkéa Ultim Challenge-Brest est un tour du monde en solitaire pour les trimarans géants de la classe Ultim 32/23 organisé par la société OC Sport Pen Duick, filiale du groupe français Télégramme. Le parcours est identique à celui du Vendée Globe, à la différence près que le départ est donné de Brest[1]. La première édition de la course se tient en 2024.

Règlement[modifier | modifier le code]

Parcours[modifier | modifier le code]

Le parcours commence à Brest puis passe par le cap de Bonne-Espérance, le cap Leeuwin et le cap Horn, et finit par une remontée vers Brest, pour une distance d'environ 40 000 km[2].

Durée de la course[modifier | modifier le code]

Le temps de parcours est d'environ 45 jours. La ligne d’arrivée sera fermée 100 jours après le départ à Brest[2].

Assistance et escales techniques[modifier | modifier le code]

Pour des raisons de sécurité et afin de prévenir les accidents, les escales techniques sont autorisées contrairement au Vendée Globe. Leur nombre n'est pas limité. Les escales techniques ont une durée minimale de 24 h[3].

De plus, comme chaque course de la catégorie Ultime 32/23, le routage à terre est autorisé. Chaque équipe a sa propre équipe de routage[3].

Mode Ghost supprimé[modifier | modifier le code]

Le mode Ghost devait permettre aux skippers de cacher leur position pendant 24 heures, à deux reprises. Il était prévu dans l'avis de course publié le [4]. Il est annulé. En effet, le système de détection par satellite doit fonctionner en permanence à bord des multicoques, pour informer les navires de commerce qui viendraient à croiser leur route[5],[6].

Dotation[modifier | modifier le code]

Le vainqueur de la course reçoit le trophée de la compétition avec une récompense de 200 000 , soit un montant égal aux frais d'inscription[7].

Édition 2024[modifier | modifier le code]

Participants[modifier | modifier le code]

Pour cette première édition, 6 concurrents sont inscrits, tous en trimaran.

Concurrent Nom du bateau Mise
à
l'eau
Architecte Chantier
Anthony Marchand Actual Ultim 3 2015 VPLP Design Multiplast
CDK Technologies
Armel Le Cléac'h Maxi Banque
Populaire XI
2021 VPLP Design CDK Technologies
Charles Caudrelier Maxi Edmond
de Rothschild
2017 Guillaume Verdier Multiplast
Thomas Coville Sodebo Ultim 3 2019 Sodebo Design Multiplast
Tom Laperche SVR-Lazartigue 2021 VPLP Design Multiplast
CDK Technologies
Éric Péron Adagio 2014 VPLP Design Multiplast

Déroulement de la course[modifier | modifier le code]

Atlantique Sud et océan Indien[modifier | modifier le code]

À partir du 10e jour de course, Charles Caudrelier reste à l'avant du front d'une dépression qui se déplace à une vitesse compatible avec le potentiel du bateau depuis le large de l'Amérique du Sud jusqu'aux iles Kerguelen. Charles Caudrelier navigue sur une mer peu formée et aligne 3 journées à près de 35 noeuds de moyenne (838 milles pour ses meilleures 24h). À cette occasion, il bat plusieurs records :

  • trajet Équateur-cap de Bonne-Espérance : Il établit le meilleur temps intermédiaire toutes catégories confondues (solitaire et en équipage) en 5 j 17 h 20 min[8]
  • océan Indien (WSSRC) : il bat le record en solitaire établi par Thomas Coville en 2016 avec un temps de 8 j 8 h 20 min[9]
  • trajet Ouessant-cap Leeuwin : il bat de plus de 24 heures le précédent record en solitaire établi par François Gabart en 2017, avec un temps de passage de 18 j 05 h 43 min. Il conserve plus de 24 heures d'avance sur le record en solitaire établi par le même François Gabart sur temps de passage à l'anti Méridien, en 22 j 03 h 06 min

Parcours de l'océan Pacifique[modifier | modifier le code]

Le trimaran Maxi Edmond de Rothschild, skippé par Charles Caudrelier avant le début de la course.

Charles Caudrelier passe le Cap Leeuwin le en un temps record de 18 jours 5 heures et 44 minutes, avec plus de deux jours d'avance sur Thomas Coville, deuxième de la course. Derrière, Armel Le Cleac'h rattrape son retard sur Coville petit à petit et pointe à 301 milles de ce dernier lors de son passage du Cap Leeuwin le . Au même moment, Anthony Marchand et Éric Péron attaquent leur traversée de l'océan Indien, après être tous les deux repartis du port du Cap[10],[11].

Alors qu'il longe le Sud de l'Australie, Armel Le Cleac'h est contraint de contourner une dépression qui le fait emprunter le détroit de Bass entre la Tasmanie et l'Australie. Cependant il prend la 2e place au classement en doublant Thomas Coville arrêté au port de Hobart. Les jours suivants, Le Cleac'h contourne la Nouvelle-Zélande par le Nord, une route atypique mais nécessaire pour éviter la dépression passant au Sud du pays. Après avoir passé le point Nemo, Charles Caudrelier est contraint de ralentir sa course à partir du à 1 500 milles du Cap Horn afin de laisser passer deux fortes dépressions, présentant des vents de 50 à 70 nœuds. Malgré ce contre-temps, il conserve une avance confortable sur Le Cleac'h et Coville, eux aussi sous la pression d'un système météo défavorable[12],[13].

Remontée de l'Atlantique[modifier | modifier le code]

Charles Caudrelier est le premier à passer le Cap Horn et revenir dans l'océan Atlantique après 30 jours de course[14]. Il est suivi par Armel le Cleac'h et Thomas Coville qui passent le cap au 34e et 35e jour de course respectivement[15].

Dans sa remontée de l'Atlantique Sud, alors que Le Cleac'h remonte le long de la côte de l'Argentine au portant dans des conditions propices, il subit une double avarie d'abord sur son safran bâbord, puis le safran central, rendant impossible la suite de la course. Il décide de faire une escale à Rio de Janeiro, sa deuxième de la course, permettant à Thomas Coville de reprendre la deuxième place, tandis que Anthony Marchand et Eric Péron poursuivent leur traversée du Pacifique[16],[17]. À son retour en course, 48 h après le début de son escale, Le Cleac'h accuse un retard de 500 milles sur Coville, qui lui poursuit sa route vers le Pot au noir[18].

Au 44e jour de course, alors que Charles Caudrelier est toujours premier avec une confortable avance, il décide avec son équipe de faire une escale technique aux Açores afin de laisser passer une dépression générant une mer avec des vagues de 8 à 9 mètres de haut, comme il l'a déjà fait à l'approche du Cap Horn[19]. Il repart après trois jours d'escale le , avec une avance de 1 500 milles sur Thomas Coville[20].

Au 50e jour de course, Charles Caudrelier franchit la ligne d'arrivée en tête avec une avance confortable malgré son arrêt aux Açores[21].

Évènements de course[modifier | modifier le code]

Le trimaran Banque Populaire XI, skippé par Armel Le Cléac'h avant le début de la course.

Le 14 janvier, Armel Le Cléac'h à bord du trimaran Banque Populaire XI est contraint de faire escale à Recife : le bateau nécessite des réparations au niveau du balcon avant et de l'amure de gennaker. Il repart après 24 h d'arrêt, comme le prévoit le règlement de la course[22].

Le 18 janvier, le trimaran SVR-Lazartigue qui se trouvait en deuxième position au onzième jour de course, heurte un OFNI à environ 1 300 milles du Cap (Afrique du Sud)[23]. Puits de dérive endommagé et avec une voie d'eau, Tom Laperche se détourne vers Le Cap pour expertiser les dégâts, et abandonne le au vu de l'importance des travaux de remise en état de course[24].

Le 23 janvier, Anthony Marchand, sur le trimaran Actual Ultim 3, heurte aussi un OFNI, qui endommage son foil bâbord. Le skipper se déroute le lendemain vers Le Cap pour enlever le foil qui menace l'intégrité du bateau[25],[26]. Il repart le 27 janvier, 24 h après son arrivée au Cap, où son équipe a retiré le foil endommagé. Il poursuit la course avec un bateau « pas à 100% de son potentiel mais il repart sain »[27].

Le 26 janvier, Éric Péron sur Adagio est lui aussi victime d'une avarie au large du Cap de Bonne-Espérance, avec une casse de safran. Il se déroute au Cap, croisant Actual Ultim 3 qui repart en course et où SVR-Lazartigue est encore en escale technique[28],[29].

Alors 2ème de la course, Thomas Coville est lui aussi obligé de faire une escale à Hobart. Il s'arrête pour réparer le balcon avant et le filet de protection qui se sont arrachés. De plus, il profite de cet arrêt pour réparer aussi le système de descente des foils. Il repart le après deux jours d'arrêt afin de laisser passer une forte dépression[30],[31].

Le trimaran Actual Ultim 3, skippé par Anthony Marchand avant le début de la course.

Dans la nuit du 9 au , Anthony Marchand s'arrête pour la deuxième fois de la course, à Dunedin en Nouvelle-Zélande, après avoir constaté quelques jours auparavant une casse du son système de foil tribord[32].

Le 17 février, Armel Le Cleac'h, en 2e position au large du Brésil, est contraint de faire une deuxième escale également, à Rio de Janeiro, après avoir cassé deux safrans la veille. Deux pièces de remplacement partent le même jour de Bretagne et le skipper et son équipe espère pouvoir réparer rapidement avec comme objectif de conserver la 3e place[16].

Classement[modifier | modifier le code]

Classement de l'édition 2024
# Nom Nom du bateau Nombre
d'arrêts
Arrivé le Temps
accordé
par le jury
Temps Écart
1 Charles Caudrelier Maxi Edmond
de Rothschild
1 50 j 19 h 7 min 42 s[21]
2 Thomas Coville Sodebo Ultim 3 1 53 j h 12 min 40 s[33]
3 Armel Le Cléac'h Maxi Banque
Populaire XI
2 56 j h 1 min 31 s[34]
4 Anthony Marchand Actual Ultim 3 2 64 j h 36 min 21 s[35]
5 Éric Péron Adagio 1 66 j h 14 min 27 s[36]
6 Tom Laperche SVR-Lazartigue Abandon le 29 janvier au Cap (collision avec un OFNI)[24]

Édition 2027-2028[modifier | modifier le code]

Dès l'arrivée de la première édition, Hervé Favre, président d'OC Sport-Pen Duick confirme une seconde édition à l'horizon 2027-2028 avec une possibilité d'une catégorie « Vintage »[37].

Partenaires[modifier | modifier le code]

Parmi les principaux sponsors il y a notamment :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Romain Joucan, « Voile. Arkea Ultim Challenge : le tour du monde en Ultim sera pour 2024 au départ de Brest », sur Ouest France, (consulté le )
  2. a et b « Arkéa Ultim Challenge : tout ce qu'il faut savoir sur le tour du monde à la voile au départ de Brest - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  3. a et b Jean-Marie Cunin, « Arkea Ultim Challenge : ce qu’il faut savoir sur cette course au large unique », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  4. « L'avis de course de l'Arkéa Ultim' Challenge-Brest publié », sur ultimboat.com, (consulté le )
  5. Philippe Eliès, « Arkea Ultim Challenge-Brest : le mode furtif disparaît ! », sur Le Télégramme, (consulté le )
  6. Othélie Brion, « "La sensation d’être pionnier à bien des égards" : comment l’Arkéa Ultim Challenge bouscule les règles de la course au large », sur France Info Sport, (consulté le )
  7. « Arkéa Ultim Challenge. On vous dit tout sur le coût vertigineux des trimarans prêts à s’élancer pour un tour du monde », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  8. « Charles Caudrelier toujours leader et en mode record » (consulté le )
  9. « Charles Caudrelier établit un nouveau record de l’océan Indien en solitaire » (consulté le )
  10. « Arkéa Ultim Challenge : Charles Caudrelier a passé le Cap Leeuwin dans un temps record », sur Le Figaro, (consulté le )
  11. Maxime LE LAY, « Arkéa Ultim Challenge. Armel Le Cléac’h se rapproche de plus en plus de Thomas Coville », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  12. Jacques GUYADER, « Arkéa Ultim Challenge. Armel Le Cléac’h s’est abrité de la tempête près des côtes australiennes », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  13. « Arkéa Ultim Challenge-Brest : une « pause à durée indéterminée » et des avaries en série, mais peu de suspense », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Maxime LE LAY, « Arkéa Ultim Challenge. Charles Caudrelier a passé le cap Horn en tête de la course », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  15. « Dixième cap Horn pour Thomas Coville sur l’Arkéa Ultim Challenge - Brest : « J‘aurais l’air malin avec dix boucles d’oreilles ! » », sur Le Télégramme, (consulté le )
  16. a et b « Arkéa Ultim Challenge - Brest : « Deux safrans sont en route depuis la Bretagne », raconte Armel Le Cléac’h qui espère repartir rapidement », sur Le Télégramme, (consulté le )
  17. « [Le point du jour] Arkéa Ultim Challenge - Brest : enchaîner… », sur Le Télégramme, (consulté le )
  18. VIDÉO. Arkéa Ultim Challenge : revivez l'escale à Rio du Maxi Banque Populaire XI d'Armel Le Cléac'h, Ouest-France (, 569 minutes) Consulté le .
  19. « Arkéa Ultim Challenge : Caudrelier se met à l’abri et fait une pause aux Açores », sur Le Figaro, (consulté le )
  20. « Arkea Ultim Challenge : "Elle n'est pas finie cette course, loin de là !" Charles Caudrelier de nouveau en route vers Brest », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  21. a et b Gilles Festor, « Voile : Charles Caudrelier triomphe dans le premier tour du monde à la voile en Ultim », sur Le Figaro,
  22. « Arkéa Ultim Challenge. Armel Le Cléac'h fait escale au Brésil pour réparer : au moins 24h d'arrêt », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  23. « Voie d’eau et dérive endommagée sur SVR-Lazartigue après une collision », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, (consulté le ).
  24. a et b « Tom Laperche et SVR-Lazartigue abandonnent officiellement », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  25. Ouest-France, « Arkéa Ultim Challenge. Anthony Marchand victime d’une avarie majeure à bord d’Actual 3 », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  26. « Arkea Ultim Challenge : Anthony Marchand va faire une escale technique à Cape Town - L'Humanité », sur humanite.fr, (consulté le )
  27. « Ultim Challenge: Anthony Marchand repart 24 heures après son escale technique », sur Le Figaro, (consulté le )
  28. « Arkéa Ultim Challenge : Éric Péron victime d'une avarie de safran sur son "Ulim Adagio" », sur rtl.fr, (consulté le )
  29. « Arkéa Ultim Challenge-Brest : Eric Péron, quatrième skippeur victime d’une avarie », lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Ouest-France, « Arkéa Ultim Challenge. Thomas Coville va lui aussi faire escale, mais à Hobart ! », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  31. « Arkéa Ultim Challenge : Coville repart après un long stop en Tasmanie », sur Le Figaro, (consulté le )
  32. « Tour du monde en solitaire : une deuxième escale technique pour Anthony Marchand sur Actual 3 - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  33. « Thomas Coville, 2e de l'Arkéa Ultim Challenge Brest : "On n'a jamais lâché" - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  34. « « Avant de partir, je savais que ça allait être dur et j’ai été bien servi », avoue Armel Le Cléac’h, 3e de l’Arkéa Ultim Challenge - Brest [Vidéo] », sur Le Télégramme, (consulté le )
  35. « Anthony Marchand termine 4e de l'Arkéa Ultim Challenge Brest - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  36. « Éric Péron cinquième de l'Arkéa Ultim Challenge, 15 jours après l'arrivée de Caudrelier », sur L'Équipe (consulté le )
  37. « Arkéa Ultim Challenge - Brest : « Huit Ultimes en 2027, ce serait idéal ! », espère Hervé Favre (OC Sport - Pen Duick) », sur letelegramme.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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