Arc en plein cintre — Wikipédia

Un arc en plein cintre à l'entrée du théâtre (es), à Dodone (Grèce).

L'arc en plein cintre, en architecture, est un arc semi-circulaire sans brisure.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom « en plein cintre » est justifié par l'emploi, pour la mise en place de l'arc, d'un cintre[1].

Forme[modifier | modifier le code]

Éléments constitutifs d'un arc en plein cintre.

L'arc en plein cintre est parfaitement semi-circulaire, ce qui le distingue d'un arc surbaissé et d'une croisée d'ogives. La flèche et la demi-ouverture sont de longueur égale, étant tous deux des rayons du même cercle ; l’intrados est semi-circulaire et se raccorde tangentiellement aux piédroits[2],[3].

Construction[modifier | modifier le code]

La construction d'arcs épais en utilisant des éléments de petites dimensions contraint les constructeurs à une disposition en plusieurs rangs. Cette dernière autorise également l'usage de cintres plus légers. L'appareillage en un seul rouleau formé de rangs de liaison étant complexe, de nombreuses arcs ont été mis en œuvre en rouleaux indépendants, formant des cercles concentriques. Toutefois, cette dernière solution favorise des phénomènes de délaminage[4].

La méthode des lignes de pression est utilisée depuis le XVIIe siècle et sert jusqu'au XXe pour étudier la poussée des arcs et sa réponse architecturale et structurelle[5]. La poussée est alors la seule force prise en compte dans la déformation et la durabilité de l'édifice[6].

Dans cette méthode, la résistance d'un arc en plein cintre s'exprime en termes de « poussée limite » et peut être spatialement représentée pour figurer les lignes de pression extrêmes[7].

Emploi historique[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité[modifier | modifier le code]

Le pont du Gard, franchissement du Gardon par l'aqueduc de Nîmes, est entièrement constitué d'arcs en plein cintre.

L'arc en plein cintre est particulièrement utilisé par les Romains, que ce soit pour les édifices, ou plus encore pour les infrastructures.

Au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Façade de l'église Saint-Cybard, à Plassac-Rouffiac (France).

L'architecture romane se définit principalement par l'utilisation exclusive de l'arc en plein cintre. La voûte créée est appelée voûte en berceau[8].

À la Renaissance[modifier | modifier le code]

Arches du cloître du couvent de l'Assomption d'Almagro (de) (Espagne).

Après plusieurs siècles de prééminence de l'architecture gothique, les architectes de la Renaissance choisissent de se couper des performances techniques (hauteur de voûte, taille des ouvertures) que permettent l'arc brisé et la croisée d'ogives pour revenir à une forme « antique », symbolisant pour eux une certaine pureté[9] : l'arc en plein cintre, mais aussi la voûte en berceau et le dôme[10].

À l'époque classique[modifier | modifier le code]

Les arcades de la cour d'honneur des Invalides, à Paris (France).

Dans l'architecture moderne[modifier | modifier le code]

Entrée du hall WaldSchmidt à l'université de Portland (États-Unis), arc en plein cintre en briques (1891).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « plein-cintre » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, t. I, Paris, , 506 p. (lire en ligne), « Arc », p. 45.
  3. Jacques Billon, « Journée technique : Les ponts en maçonnerie, du diagnostic à la réparation : Les types de voûtes — Les voûtes en plein cintre », Cerema, (consulté le ).
  4. Pierre Smars 2000, Deuxième partie : Modélisation d'arcs — 2.3. Considérations complémentaires — 2.3.1. Influences diverses — Arc à plusieurs rouleaux, p. 83.
  5. Pierre Smars 2000, Deuxième partie : Modélisation d'arcs — Introduction, p. 28.
  6. Pierre Smars 2000, Deuxième partie : Modélisation d'arcs — 2.1. Approche statique — 2.1.2. Résistance — 2.1.2.2. Les critères globaux de résistance, les poussées limites, p. 48.
  7. Pierre Smars 2000, Deuxième partie : Modélisation d'arcs — 2.1. Approche statique — 2.1.2. Résistance — 2.1.2.2. Les critères globaux de résistance, les poussées limites, p. 47.
  8. Georges Brun, « L’art roman : principes architecturaux et aspects techniques », Centre régional de documentation pédagogique de Strasbourg, (consulté le ).
  9. « Abandon du gothique et retour à l'antique et au roman », Université catholique Péter Pázmány (consulté le ).
  10. « Architecture : styles et courants / L'architecture de la Renaissance », Encyclopédie Larousse (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Pierre Smars 2000] Pierre Smars Viollet-le-Duc, Études sur la stabilité des arcs et voûtes : Confrontation des méthodes de l'analyse limite aux voûtes gothiques en Brabant, Louvain, UCLouvain, , 245 p. (lire en ligne)