André Decelle — Wikipédia

André Decelle
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Fonction
Président
Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique
Pierre Loygue (d)
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
Commandant Didier (Résistance)
Nationalité
Française
Formation
X-Ponts (1929)
Activités
Autres informations
Distinctions
Plaque commémorative

André Decelle, né le à Blénod-lès-Pont-à-Mousson et mort le à Neuilly-sur-Seine[1],[2], est une personnalité française connue pour ses activités lors de la Résistance[H 1] — sous le pseudonyme Commandant Didier[H 2],[H 3] — pour être le co-concepteur du barrage de l'Aigle[H 4],[H 2] et pour avoir été un dirigeant d'entreprises, en particulier directeur général d’EDF[H 5],[H 1] de 1962 à 1967 et président d'Aéroports de Paris[3] de 1971 à 1975.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Enfant, André Decelle est un camarade de classe de Pierre Schaeffer[4]. Il est par la suite polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées[5],[H 2]. Il est lieutenant de réserve du génie.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Marié en premières noces à Henriette Bonnet-Large il a une première fille Marie-Andrée Decelle. Puis, à la suite du décès de son épouse, il est marié en secondes noces à Simonne Bernard ( - ) dont il aura deux enfants : Alain Decelle () et Bruno Decelle (). Il a quatre petits-enfants, Jonathan Decelle, Arnaud Decelle, Caroline Decelle et Lucas Decelle.

Résistance[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative posée au barrage de l'Aigle en septembre 1985.

En 1941, il est recruté par son ancien professeur des ponts et chaussées André Coyne pour travailler à la conception du barrage de l'Aigle[6],[7],[H 2]. Ce chantier s'avère constituer un appel d'air pour la Résistance[8],[H 4] et André Decelle intègre l'organisation de résistance de l'armée (ORA) en novembre 1942. Dans ce mouvement, il devient le Commandant Didier[H 2],[H 3], à la tête du bataillon Didier[H 3] dont le « rôle [est] déterminant dans la libération de l'Auvergne en l'été 1944 »[6]. André Decelle est également chef départemental de l'ORA du Cantal[9],[10].

Michel Peyramaure évoque à plusieurs reprises l'action du commandant Didier dans son roman « La Vallée endormie[H 3] ».

Carrière[modifier | modifier le code]

Il a successivement travaillé à l'équipement hydraulique de la Dordogne puis de la Durance[5]. Il devient en 1956 directeur des études générales d'Électricité de France[5]. À EDF, il est ensuite directeur de la distribution du service national, directeur général adjoint et directeur général de 1962 à 1967[5],[H 1]. En 1982, André Decelle précisera les circonstances de sa démission d'EDF[H 6] motivée en particulier par son opposition à l'utilisation de la technologie du graphite gaz[H 6],[11],[H 7]. Il prône « l'abandon de l'uranium naturel pour l'adoption de l'uranium enrichi[H 8] », non seulement d'ailleurs pour des motifs de coûts relatifs, mais aussi pour des motifs de sécurité[H 9]. Dans une entrevue accordée le à Jean-François Picard et Alain Beltran[H 10], il apparaît qu'André Decelle, passablement « déprimé et découragé[H 11] », a donné sa démission du conseil d'administration de l'EDF en date du [H 12],[H 11],[H 13],[12], invoquant à cet effet des raisons à la fois de santé et d'ordre personnel[H 11].

En , à la suite de sa démission[H 14],[H 13],[12], il devient conseiller d'État en service extraordinaire[13]. En , il est vice-président d'Aéroports de Paris avant d'en prendre la présidence de 1971 à 1975[13],[3]. Il est notamment le président de l'inauguration du terminal 1 de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle le en présence de Pierre Messmer[14].

Hommages[modifier | modifier le code]

Contributions historiques[modifier | modifier le code]

  • André Decelle (auteur du chapitre) et Fabienne Cardot (dir.), « Un chantier sous l'Occupation : le barrage de l'Aigle », dans Des entreprises pour produire de l'électricité : le génie civil, la construction électrique, les installateurs, Paris, Association pour l'histoire de l'électricité en France, coll. « Histoire de l'électricité », , 400 p., 24 cm (ISBN 2-905821-06-X, BNF 35002084), p. 132-142
    Actes du cinquième colloque de l'Association pour l'histoire de l'électricité en France, 19-21 avril 1988. Ce chapitre est mentionné dans les notes de l'article « L'Industrie française des travaux publics (1940-1945) », de Dominique Barjot, publié en pages 415-436 du numéro 11-3, volume 11, année 1992, de la revue Histoire, économie et société, ce dernier article confirmant, en page 429, le rôle de direction d'André Decelle au sein du bataillon Didier.
  • André Decelle (auteur du chapitre), « L'Organisation de résistance de l'armée dans le Cantal », dans Revue de la Haute-Auvergne, t. 56 : Avril-Septembre 1994, Aurillac, Société de la Haute-Auvergne, , 25 cm (ISSN 1141-1325), p. 100-122
    Article recensé dans la table par auteurs de la Revue de la Haute-Auvergne.
  • Bernard David-Cavaz (réalisation) et Électricité de France (médiathèque (distributeur), producteur de vidéogrammes, Direction de la communication, des affaires européennes et des relations internationales), L'aigle : un barrage dans la résistance, Paris, Boulogne-Billancourt, , image animée, monographie, document comportant de nombreuses images d'archives. Thématique : Seconde Guerre mondiale (1939-1945) & mouvements de résistance (BNF 38412178)
    Support : 1 cassette vidéo (VHS) noir et blanc & couleur (SECAM), durée : 24 min. environ. Participants ou informateurs : André Decelle, Marcel Salagnac, André Coyne, Jean Brun, Jean Haag, Paul Bastard, Raymond Couderc, Pierre Jaquin, Robert Poirier, Jean Blanchet, Frédérick Cardozo. Ce document est disponible, aux Archives départementales du Cantal, sous la forme d'un DVD vidéo d'environ 24 minutes[17].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c et d « Disparition du Commandant Didier », sur le site personnel Xaintrie.
  3. a et b L'aéronautique et l'astronautique : revue bimestrielle de l'association aéronautique et astronautique de France, Paris, Air et Cosmos (no 558 à 570), , fusion de « L'Astronautique » (ISSN 0151-0614) et de « Technique et science aéronautiques et spatiales » (ISSN 0151-0622) ainsi que de « Doc-Air-Espace » (ISSN 0419-4993) pour devenir « Nouvelle revue aéronautique astronautique » (ISSN 1247-5793) avec, comme supplément, « Espace jeunes info (Paris) » (ISSN 0244-8408) (OCLC 251887134, BNF 34348123, lire en ligne), p. 11
    « M. Jacques Larché, qui a assuré par intérim le secrétariat général du gouvernement et a été remplacé dans ces fonctions par M. Marceau Long, sera prochainement nommé administrateur d'Aéroports de Paris et a été désigné par le gouvernement pour succéder en juillet prochain à M. André Decelle à la présidence de l'Aéroport. »
  4. Martial Robert, Pierre Schaeffer : des transmissions à Orphée, L'Harmattan, , 416 p. (ISBN 978-2-296-39006-5, lire en ligne), p. 30.
  5. a b c d e et f « M. André Decelle est nommé directeur général de l'E.D.F. », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Nathalie Blanc et Sophie Bonin, Grands barrages et habitants : les risques sociaux du développement, Éditions Quae, coll. « Natures sociales », , 336 p. (ISBN 978-2-7592-0071-9, lire en ligne), p. 110
  7. Denis Varaschin (dir.), Les Entreprises du secteur de l’énergie sous l’Occupation, Arras, Artois Presses Université, coll. « L’Histoire », , 448 p. (ISBN 2-84832-045-1, SUDOC 10854480X, présentation en ligne), p. 32.
  8. Henry d'Humièresé, J'avais vingt ans en 1940: quatre années dans le sillage du Maréchal Pétain, p. 251, éd.Godefroy de Bouillon, 2000, (ISBN 9782841911059)
  9. [PDF]« L’organisation de la résistance de l’armée de la région 6 (Auvergne) est démantelée le 1er octobre 1943 par le K.D.S de Vichy », sur lesamitiesdelaresistance.fr
  10. Bernard de Boisfleury (préf. Henri Amouroux), L'Armée en résistance : France, 1940-1944, Fontenay-aux-Roses, L'Esprit du livre, coll. « Histoire & mémoires combattantes », , 718 p., 21 cm (ISBN 2-915960-07-0, BNF 40074925), p. 265
  11. [PDF]« Les commerçants de l'atome », Le Nouvel Observateur,‎ , p. 26 (lire en ligne, consulté le )
  12. a et b René Dabernat, « Industries de pointe : vers une révision déchirante », Journal de Genève, Paris,‎ , p. 1 (lire en ligne)
    « En 1967, M. André Decelle démissionna même de son poste de directeur général de l'électricité de France. Puis son successeur, M. Boiteux, reconnut publiquement, il y a quelques semaines, qu'il fallait renoncer à la filière française. »
  13. a et b « M. André Decelle président de l'aéroport de Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Rosa Chevassu, « L'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle fête ses 40 ans », sur lefigaro.fr, Le Figaro, , diaporama : 6e photographie.
  15. Ordre national du mérite. Décret portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier du 9 juin 1976. Publié dans le Journal officiel, numéro complémentaire du 16 juin 1976.
  16. Yveline David, « Une émouvante cérémonie s’est tenu samedi, au barrage de l’Aigle », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le )
    « Ainsi, on se souvient que, l'an passé, la petite école de Chalvignac avait, au cours d'une autre cérémonie, pris le nom d'André Decelle. »
  17. Bernard David-Cavaz (production & réalisation), André Decelle, André Coyne, Marcel Salagnac, Jean Brun, Jean Haag, Paul Bastard, Raymond Couderc, Pierre Jaquin, Robert Poirier, Jean Blanchet et Frédérick Cardozo (participants & informateurs) et EDF : électricité de France, Série AV : Documents sonores et audiovisuels, Aurillac, Les archives départementales du Cantal, , 1 DVD, réf. 7 AV 264, notes ISBD : (cote de l'original : Fk 45 [1672] et de conservation A [1672] 1885), durée : 23 min 51 s (présentation en ligne), « L'Aigle un barrage dans la Résistance »

Références Harvard[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Callon et Recht 2009, p. 343-344
    « Such experiences explained why young people felt such intense shame, and why people like Marcel Boiteux and André Decelle (who would become upper management in EDF) fought so valiantly for the Resistance. »
  2. a b c d et e Le Guen et Gaudy 1977, p. 75
    « André Decelle, ingénieur des ponts et chaussées, chargé pour le compte de l'énergie électrique de la Moyenne Dordogne de la construction du barrage de l'Aigle, sera aussi le commandant Didier. Il regroupera de nombreux ingénieurs dont notre ami Jacquin qui, agent de liaison, est arrêté en 1943 et déporté à Dachau. Dans cette période, ce groupe sauve de l'extermination par les SS un maquis de républicains espagnols. »
  3. a b c et d Peyramaure 2008, p. 220 et al.
    « Il avait décidé de se rendre à Mauriac pour une autre raison : son fils, Pierre, que j'avais connu sans le fréquenter, s'était incorporé au bataillon Didier. Son père ne l'avait pas revu ... C'est la raison pour laquelle le bataillon Didier doit rejoindre en bon ordre sa base, sur le chantier... C'était net et catégorique ... Le commandant Didier avait réuni ses compagnies sur une petite place de la ville. M. Coyne se hissa sur un talus pour les haranguer ... Emporté par un bel élan patriotique et guerrier, ce qui restait du bataillon Didier avait rejoint la 1re armée française commandée par de Lattre, qui remontait le Rhône en direction de l'Alsace ... »
  4. a et b Janiaud et Delouvrier 1990, p. 253
    Cf. note (1) sise en bas de page !
  5. Janiaud et Delouvrier 1990, p. 18
  6. a et b Janiaud et Delouvrier 1990, p. 150
    À partir du milieu de la page, cf. section intitulée « Note de M. André Decelle, un choix difficile également pour E.D.F. »
  7. Callon et Recht 2009, p. 286-287
  8. Janiaud et Delouvrier 1990, p. 9, 150
  9. Paul Delouvrier, p. 9.
  10. Callon et Recht 2009, p. 412
    Cf. note 45 sise en bas de page !
  11. a b et c Callon et Recht 2009, p. 286
  12. Callon et Recht 2009, p. 412
    Cf. note 46 sise en bas de page !
  13. a et b Le Guen et Gaudy 1977, p. 216
    « Le 12 septembre 1967, au matin, la presse donne l'information que M. Decelle, directeur général d'EDF, communiquera au conseil d'administration quelques heures plus tard son intention de se retirer de la direction générale, pour des raisons personnelles. »
  14. Janiaud et Delouvrier 1990, p. 10

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]