Amoud Ag El Mokhtar — Wikipédia

Amoud Ag El Mokhtar
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Guerriers touaregs (photographie de 1906).

Amoud Ag El Mokhtar (ou cheikh Amoud, Amoud Ibn Elmokhtar, Ahmoud, Amud, Amoud Ben Mokhtar ou sultan Amoud), né vers 1856 et mort en Libye en 1927, est un chef touareg de la tribu des Imenân.

Affilié aux Turcs, il est connu pour sa résistance à la colonisation française dans le Sahara au début du XXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Amoud Ag El Mokhtar fait partie de la tribu des Imenân, et qui, au XVIIe siècle, était reconnue par les Touareg de l’Ajjer et de l’Ahaggar comme autorité souveraine. La ville de Ghât en Libye était leur base arrière [1] sa ville natale est Djanet en Algérie [2]

Le fief de Amoud s'étendait de la région de Djanet-Iherir jusqu'en Libye. Il est le « dernier des Imenân ».

Amoud établit à Djanet sa résidence principale en raison des revenus qu’il tirait de ses redevances sur les jardins et de ses tributaires, mais aussi parce que Djanet fut consacrée en 1901 comme lieu privilégié de la zâwiya senoussiste par le muqqadem de Ghât. Amoud était l'adjoint de l’imam de cette zâwiya[3].

Il reçoit l’investiture turque en 1908 et obtient le titre de Mouchir de l'empire Ottoman, un cachet et un traitement annuel de 2 000 F.

Amoud opposa une résistance farouche à la colonisation française de 1905 à 1920, avec comme base arrière la ville de Ghât en Libye où Amoud rencontrera le rebelle touareg Kaocen du Niger avec lequel il s'unira dans la lutte[4].

Le général Laperrine mettra sa tête à prix en 1919 : « J'engage à me payer la tête d'Ahmoud 5000 francs, mais cela ne marche pas fort, le bougre est bien gardé »[5].

Après plusieurs années de résistance, Amoud se réfugie au Fezzan à Gheréfa près d’Oubari dans l’oued el Ajal où il possédait des jardins et où il mourut discrètement en 1927 à environ 73 ans.

Hommage[modifier | modifier le code]

Un lycée de Tamanrasset a été baptisé en son nom[réf. nécessaire] ainsi que l'aéroport de Djanet[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • M. Gast et M. Hachid, « Djanet », in Encyclopédie berbère, 16 | Djalut – Dougga, mis en ligne le , consulté le (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kamel Mhamed Benameur, Abécédaire de l'Algérie: Des femmes, des hommes et des lieux, Les Editions du Net, (ISBN 978-2-312-12441-4, lire en ligne)
  2. Antoine Duclercq, Les Métamorphoses de Soi, TheBookEdition, (ISBN 978-2-9535387-3-1, lire en ligne)
  3. Marceau Gast, « Imenân », Encyclopédie berbère 24 Ida – Issamadanen,‎ (lire en ligne)
  4. Antoine Chatelard, La mort de Charles de Foucauld, Paris, Karthala, , 352 p. (ISBN 978-2-84586-120-6, lire en ligne), p.132
  5. Paul Pandolfi, Une correspondance saharienne. Lettres inédites du général Laperrine au commandant Cauvet (1902-1920), Paris, Karthala, , 418 p. (ISBN 978-2-84586-725-3, lire en ligne), p.343
  6. L'aéroport de Djanet baptisé du nom du chef de la résistance populaire Cheikh Amoud Ben el Mokhtar, site aps.dz, 30 mars 2022.