Tamanrasset — Wikipédia

Tamanrasset
ⵜⵎⵏⵗⵙⵜ
Tamanrasset
Cour de justice de Tamanrasset.
Noms
Nom arabe تمنراست
Nom amazigh ⵜⵎⵏⵗⵙⵜ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Tamanrasset
(chef-lieu)
Daïra Tamanrasset
Code postal 11000
Code ONS 1101
Démographie
Population 92 635 hab. (2008[1])
Densité 2,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 22° 47′ 13″ nord, 5° 31′ 38″ est
Altitude 1 400 m
Superficie 37 713 km2
Localisation
Localisation de Tamanrassetⵜⵎⵏⵗⵙⵜ
Localisation de la commune dans la wilaya de Tamanrasset.
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Tamanrasset
ⵜⵎⵏⵗⵙⵜ
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Tamanrasset
ⵜⵎⵏⵗⵙⵜ

Tamanrasset ou Tamanghasset (en berbère : ⵜⵎⵏⵗⵙⵜ Tamenɣast ; en arabe : تمنراست), est une commune de la wilaya de Tamanrasset, dont elle est le chef-lieu, située dans le Sud de l'Algérie, à 1 900 km au sud d'Alger, à 450 km à vol d'oiseau au sud-ouest de Djanet et à environ 400 km au nord de la frontière malienne. Elle est la capitale des Touaregs (ethnie berbère) algériens.

Cette ville est notamment connue pour avoir été le lieu de résidence de l'aménokal Moussa ag Amastan, chef des Touaregs de l'Ahaggar, qui fit un voyage en France à l'été 1910 : la "Mission Touareg"[2].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de la ville en berbère est Tamenɣast, qui est prononcé « Tamenghast »[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Tamanrasset est localisée dans le Sud du Sahara algérien, dans la chaîne montagneuse du Hoggar à 1 400 mètres d'altitude.

Communes limitrophes de Tamanrasset
In Amguel Idles
Abalessa Tamanrasset Tazrouk
In Guezzam

Climat[modifier | modifier le code]

Formation rocheuse près de Tamanrasset.

Tamanrasset possède un climat désertique chaud (Classification de Köppen BWh) typique du Hoggar, massif montagneux situé au Sahara avec des étés longs et très chauds et hivers courts et modérément chauds. L'altitude élevée (1 400 m) modère beaucoup les températures maximales moyennes rencontrées tout au long de l'année et est responsables de précipitations légèrement plus abondantes qu'aux environs à basse altitude. Néanmoins, le climat y est considéré comme extrêmement chaud et sec pour une telle altitude. Le climat y est hyper-aride et extrêmement sec toute l'année puisque les précipitation annuelles moyennes sont environ de 43 mm. En été, la chaleur, bien que très modérée, est très forte et prend un caractère persistant : les températures moyennes maximales tournent autour de 35 °C en juillet (le mois le plus chaud) mais peuvent dépasser les 40 °C entre juin et septembre. Les températures sont très agréables et élevées en hiver mais seulement la journée car dans les étendues désertiques, il n'y a rien pour retenir la chaleur et les températures minimales moyennes avoisinent 5 °C. Le ciel est dégagé et clair toute l'année et les journées couvertes restent très rares, si existantes. La température moyenne journalière annuelle avoisine 22 °C à Tamanrasset. L'humidité relative y est exceptionnellement faible toute l'année avec une moyenne annuelle d'environ 23 %. À cause de la très forte irradiation solaire et donc de l'intense échauffement produit, des températures maximales supérieures à 70 °C ont été enregistrées sur le sol de Tamanrasset en plein été à plusieurs reprises[4].

Données climatiques à Tamanrasset, altitude : 1 400 m.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,3 7,9 11 15,5 19,8 22,6 22,7 22,2 20,5 16,6 10,8 6,8 14,86
Température moyenne (°C) 12,8 15,3 18,2 22,5 26,4 29 28,9 28,5 27,7 23,2 17,5 13,9 21,82
Température maximale moyenne (°C) 20,3 22,6 25,4 29,5 33 35,4 35,2 34,8 33,9 29,9 24,3 21 28,78
Précipitations (mm) 1,3 1,3 2,6 1,8 6,2 3,9 4,8 5,6 8,3 3,2 2,1 1,8 42,9
Humidité relative (%) 24,1 22,2 19,3 19,2 19,8 20 20,2 21,8 24 27,9 28,1 27,3 22,82
Source : Climatemps[5].


Transports[modifier | modifier le code]

Aéroport de Tamanrasset.

Tamanrasset dispose d'un aéroport international, situé à six kilomètres au nord-ouest de la ville.

La ville se trouve sur la route transsaharienne.

Quartiers[modifier | modifier le code]

Gataâ El-Oued, Tihagouine, 5-Juillet, Tafsit, Wiam, Salam, Taberkat (Tabarkat), Sorro (Soro), Choumoue, El Djazira, le Virage, Adriane, Matnetlat, Ankouf.

Histoire[modifier | modifier le code]

  • IVe et IIIe millénaire av. J.-C. : occupation humaine, attestée par les peintures rupestres du Hoggar.
  • Jusqu'au XXe siècle, lieu-dit d'indigènes Zeribas, des berbères non arabisés.
  • 1892-1893 : Fernand Foureau (1850-1914), rapport de deux missions sur Le Gassi Touil et le grand Erg, l'Oudje sud et le Tinghert, Hassi Messeguem et Hassi Imoulay[6]
  • 1902 : bataille de Tit des Touaregs avec les Compagnies méharistes sahariennes, retombée du massacre de la mission Paul Flatters
  • 1905 : arrivée du Père Charles de Foucauld qui se fixe sur la rive gauche de l'oued où il construit une petite maison en pierres et terre dans le territoire du pays des Kel Ahaggar.
  • 1907 : début de la construction de la résidence de l'aménokal Moussa ag Amastan, trois ans avant son voyage en France à l'été 1910 : la "Mission Touareg"[7].
  • Vers 1915, « Tam » est devenu un petit village d'une centaine d'habitants.
  • 1916 : le père de Foucauld est assassiné lors de la prise de la ville par des troupes sanoussies.
  • 1919 : la présence française s'affirme avec l'installation de services administratifs et la construction d'une caserne.
  • 1920 : la première traversée du Sahara en avion passe par Tamanrasset.
  • 1958 : le général de Gaulle déclare : « Tous Français, de Dunkerque à Tamanrasset », slogan lancé à cette foule du pour le remercier de lui avoir permis de revenir au pouvoir.
  • 1960 : premier essai nucléaire français, Gerboise bleue, dont les retombées radioactives atteindront Tam dès le lendemain.
  • 1961 : Tam devient sous-préfecture du département « Territoire des Oasis dans le Sahara », promotion due au Centre expérimental nucléaire français.
  • 1967 : la France abandonne ses expériences nucléaires au Sahara conformément aux accords d’Evian.
  • 1970 : période de sécheresse généralisée dans tout le Sahara et abords : désertification qui apporte à la ville un flux de réfugiés.
  • 1974 : Tam est nommée capitale de province (wilaya) avec 30 000 habitants. Le tourisme se développe rapidement.
  • 1992 : début de la guerre civile qui met à mal les activités touristiques.
  • 2003 : le vol 6289 d'Air Algérie s'écrase à Tamanrasset[8].

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2008, la population de Tamanrasset est de 92 635 habitants[9].

Selon l’Association des victimes des essais nucléaires français à In Eker (Aven), plus de 500 victimes de la radioactivité ont été recensées dans la wilaya de Tamanrasset[10], et 20 cancéreux, femmes, hommes et enfants, sont morts en à Tamanrasset. Selon une étude réalisée par des experts, 21 % des femmes de la région sont atteintes de cancer du sein et 10 % du cancer de la thyroïde[11].

Économie[modifier | modifier le code]

Depuis l'année 2000, la sécurité étant de retour, le tourisme est redevenu florissant. L'activité commerciale de la ville est animée, en particulier dans ses marchés.

Tamanrasset s'est également affirmée comme une ville charnière entre le nord méditerranéen et porte de l’Europe[12], le Sahara des caravanes et l'Afrique de l’ouest en plein développement économique et démographique. En cela, elle est également une plaque tournante de l'immigration subsaharienne vers l'Europe.

Culture[modifier | modifier le code]

Du 14 au , Tamanrasset accueille le troisième Festival International des Arts de l'Ahaggar, Tin Hinan, Abalessa[13] placé sous le thème de "la relation entre le patrimoine et les médias", réflexion sur les origines et les modes de fabrication des clichés persistants qui entourent le Sahara, ses habitants et son patrimoine culturel.

Base aérienne[modifier | modifier le code]

La base militaire aérienne la plus puissante d'Algérie et de la région maghrébine et subsaharienne se situe à proximité de Tamanrasset. En 2013, elle fut déployée dans la lutte antiterroriste avec plusieurs avions de chasse de génération 4++ Soukhoï Su-30 MKA et MKR armés de missile R-77, et des systèmes de guerre électronique avec plusieurs avions de reconnaissance et d'interception Mikoyan-Gourevitch MiG-25, ainsi que des hélicoptères d'attaque Mil Mi-24 Super Hind.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Wilaya de Tamanrasset : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  2. Valérie Chébiri, 2019, " Mission Touareg ", ou le voyage de l'Aménokal Moussa ag Amastan, Paris, Editions Saint-Honoré.
  3. « ALGÉRIE. Tamanrasset, la perle du Sahara », sur Courrier international, (consulté le )
  4. Sharon E. Nicholson, « Dryland Climatology », sur Google Books, Cambridge University Press, (consulté le )
  5. « Tamanrasset climate »
  6. « Foureau fernand - au sahara : mes deux missions de 1892 et 1893. le gassi touil… », sur soumbala.com (consulté le ).
  7. Valérie Chébiri, 2019, " Mission Touareg ", ou le voyage de l'Aménokal Moussa ag Amastan, Paris, Editions Saint-Honoré, page 255 ; un ouvrage qui reconstitue dans sa chronologie, et en détail, ce voyage. Voir aussi la SMDBast Production sur YouTube pour des vidéos à ce sujet.
  8. Tamanrasset : 102 mortsdont 6 Français." (Archive) Le Nouvel Observateur. 11 March 2003. Retrieved on 31 December 2013.
  9. Données 2008. (en)Données démographiques sur Geohive.
  10. Les victimes des essais nucléaires de Tamanrasset interpellent l’ONU - Presse dz, 4 janvier 2014
  11. L’AVEN s’alarme des décès causés par le cancer à Tamanrasset - El Watan, 30 août 2014
  12. Gast, Marceau, « L'école nomade au Hoggar : une drôle d'histoire », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Persée, vol. 57, no 1,‎ , p. 99–112 (DOI 10.3406/remmm.1990.2359, lire en ligne, consulté le ).
  13. Le Quotidien d'Oran, quotidien, 14 février 2012

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]