Ali Hassan al-Majid — Wikipédia

Ali Hassan al-Majid
Ali Hassan al-Majid, en 2004.
Fonctions
Minister of Interior of Iraq
mars -
Ministre de la Défense
-
Sultan Hashim Ahmad al-Tai (en)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Ali Hassan al-Majid
Surnom
Ali le Chimique
Nationalité
Activités
Période d'activité
Fratrie
Hashim Hasan Almajid (d)
Abd Hasan Al Majid (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Partis politiques
Arme
Forces terrestres irakiennes (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflits
Taille
1,86 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Condamné pour

Ali Hassan Abd al-Majid al-Tikriti (en arabe : علي حسن الماجد, ʿAlī Ḥasan ʿAbd al-Majīd al-Tikrītī), surnommé « Ali le chimique » (en arabe : علي الكيماوي, Ali Al-Kīmāwiiyy), est né le et mort exécuté le . Il était un dignitaire irakien sous le régime de Saddam Hussein, dont il était le cousin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Né en 1941 et originaire de Tikrit, il est agent de liaison militaire, jusqu'au coup d'État qui porte au pouvoir le parti Baas, en 1968[1].

Carrière ministérielle[modifier | modifier le code]

Il est tour à tour ministre de la Défense, ministre de l’Intérieur, chef des services de renseignement et aussi gouverneur militaire du Koweït lors de son invasion, en 1990. Il est surtout l'homme de main de Saddam Hussein[1] pendant les trente-cinq années du régime.

Il fut « cerveau de l'industrialisation militaire et architecte supposé de la Sécurité spéciale, a mis celle-ci au service du programme ambitieux d'armement et d'approvisionnement militaire, secteur exigeant, sensible et formateur s'il est (...) Les horreurs de l'opération Anfal, orchestrée par Ali Hassan al-Majid, ont laissé comme symbole le gazage de Halabja[2]. Du point de vue de l'appareil de sécurité, elles ont démontré l'efficacité de petites unités paramilitaires, composées d'éléments tribaux, de militants baasistes et d'agents de l'appareil de sécurité, milices dont l'usage s'est aujourd'hui systématisé »[3].

Arrestation et procès[modifier | modifier le code]

Classé numéro 5 sur la liste des anciens responsables irakiens les plus recherchés par les États-Unis (il était le « roi de Pique » dans le jeu de cartes des personnes recherchées), il est d’abord annoncé comme mort en avant d'être arrêté le par l'armée américaine. Son procès par le tribunal spécial irakien à Bagdad débute le , exactement trois ans après son arrestation.

Il est condamné le à la peine de mort par pendaison pour avoir été l'un des principaux instigateurs de l'opération militaire Al-Anfal[4] au Kurdistan, en 1988, opération qui aurait fait 182 000 morts parmi la population civile kurde selon les Kurdes, entre 50 000 et 100 000 morts selon l'enquête effectuée et publiée dans les années 1990 par l'organisation Human Rights Watch.

Une cour d'appel a confirmé la peine de mort le . En vertu de la loi irakienne, la sentence devait être exécutée dans les trente jours mais le elle fut repoussée au 16 octobre de sorte qu'elle n'ait pas lieu durant le Ramadan[5]. Le 16 octobre, elle est une nouvelle fois repoussée à une date ultérieure, après que le président Jalal Talabani et le vice-président Tareq al-Hachemi aient refusé de signer les actes d'exécution des co-accusés d'Ali Hassan al-Majid[6]. Il a depuis été condamné trois fois à la même peine pour d'autres crimes : une deuxième fois le pour son rôle dans le meurtre de 25 à 100 000 chiites duodécimains lors de la répression de l'insurrection irakienne de 1991[1], une troisième fois, le pour l'assassinat du marja-e taqlid Mohammad Sadeq al-Sadr en 1999[1] et une quatrième fois le pour le massacre à Halabja de 5 000 Kurdes irakiens[1]. Il est finalement exécuté par pendaison le 25 janvier 2010[7].

Surnoms[modifier | modifier le code]

Les médias le surnomment « Ali le Chimique », pour son rôle dans les attaques au gaz ayant entraîné la mort de plusieurs dizaines de milliers de Kurdes à Halabja[1], dans le Nord de l'Irak, les 17 et .

Il est également surnommé « le boucher du Kurdistan », pour avoir évacué de force les populations kurdes vers les zones frontalières jordanienne et saoudienne, très loin du Kurdistan irakien. Il est par ailleurs soupçonné d’être le commandant qui a ordonné l’exécution sommaire de centaines de musulmans chiites à Bassorah, en 1999, selon l'association Human Rights Watch.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c d e et f "Ali le Chimique» condamné à la pendaison", sur le site Internet de Radio Canada, le 17 janvier 2009.
  2. Massacre par arme chimique perpétrée contre la population kurde de la ville homonyme
  3. David BARAN, L'adversaire irakien, Politique étrangère, vol. 68, No. 1 (printemps 2003), pp. 67-68.
  4. Le Monde du 24 juin 2007
  5. (en) « "Chemical Ali" execution postponed for Ramadan: PM », sur Reuters.com, (consulté le )
  6. (en) Mariam Karouny, « Legal row delays hanging of Iraq's "Chemical Ali" » [archive du ], Edmonton Journal,
  7. «Ali le Chimique» exécuté à Bagdad