Moumen Diouri — Wikipédia

Abdelmoumen Diouri
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Moumen Diouri (en arabe : مومن الديوري), né le à Kénitra et mort le (à 74 ans) à Rabat, est un des opposants exilés du Maroc à avoir prôné une république en son pays, et un écrivain d'expression française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Moumen Diouri, né à Kénitra le [1], pendant le protectorat français au Maroc, tient son prénom de la prison d'Aïn Ali Moumen[2], près de Settat[3], où son père nationaliste, Mohamed, avait connu sa première incarcération, quelque temps avant sa venue au monde[2].

Vie de famille[modifier | modifier le code]

Il épouse la réalisatrice Farida Benlyazid avec qui il a eu deux filles. Lors de sa période d'exil en France, Moumen Diouri épouse une Vietnamienne, Thuy, avec laquelle il a eu quatre enfants, Amine, Rima, Imane Et Kenza Diouri Diouri[1].

Activités politiques[modifier | modifier le code]

En 1955, revenant au Maroc après la victoire d'Ahmed Ben Bella, Moumen Diouri découvre que sa famille cachait chez elle le cheikh el-Arab, de son vrai nom Ahmed Agouliz.

Le , sous le règne de Hassan II, il est arrêté par Ahmed Dlimi, le chef adjoint à la sûreté. Transporté à la base américaine de Kénitra afin d'y être interrogé sur le vol d'armes commis sur la base, il séjourne ensuite à Dar el-Mokri — ancienne demeure du vizir el-Mokri décédé sous Mohammed V — où il subit différentes tortures. Condamné à mort, il est finalement gracié avec d'autres prisonniers après les émeutes de Casablanca, le pouvoir royal espérant par ce geste apaiser la population.

À partir de 1971, il vit en exil en France, où il devient un réfugié politique[4] trois ans plus tard.

Le , il est expulsé vers le Gabon par François Mitterrand, selon lequel il aurait « multiplié les infractions » à plusieurs reprises. Pour le chef de l’État de l'époque, « il est arrivé un moment où la limite est atteinte et l'expulsion décidée ». Il avait rappelé que les réfugiés politiques avaient des devoirs de réserve. Cette expulsion donna lieu à plusieurs manifestations, notamment à l'initiative de la gauche et du Parti socialiste en particulier[5].

Sous Mohammed VI, en , il rentre au Royaume. Son retour, prévu en 2004 alors qu'il avait obtenu un passeport marocain, ne se fait finalement qu'en 2006 en raison de « tracasseries » administratives françaises, liées à son statut de réfugié politique[4].

Décès[modifier | modifier le code]

Décédé des suites d'un cancer[6] à Rabat[réf. souhaitée] le , à l'âge de 74 ans (soit six ans après son retour d'exil), Moumen Diouri est enterré le lendemain au cimetière du quartier Al Moustaâjal de sa ville natale en présence de proches, d'anciens résistants, de membres de l’armée de la Libération, de militants politiques, etc.[6]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Réalités marocaines : La Dynastie alaouite, de l'usurpation à l'impasse, Paris, Albatros (réimpr. 1987) (1re éd. 1972), 225 p.[7],[8]
  • Réquisitoire contre un despote : Pour une république au Maroc, Albatros (réimpr. 1991) (1re éd. 1972), 225 p.
  • Chronique d'une expulsion annoncée, Paris, L'Harmattan, , 125 p.
  • À qui appartient le Maroc ?, L'Harmattan, , 270 p.[8]
Dans la 3e édition de [9], la préface d'Ahmed Rami, au départ introduite, n'est plus présente, et Moumen Diouri explique dans sa propre préface, intitulée « Les trafiquants de mensonge » (p. 5), qu'il a seulement découvert le de la même année « avec consternation quel homme [était] devenu Rami en exil » en Suède, celui-ci ayant invité le négationniste Robert Faurisson sur Radio Islam ; aussi que cette « affaire Rami » a entaché la 2e édition, elle-même réalisée deux mois après la 1re, dont le texte avait été « estropié »…
  • Mémoire d'un peuple : Chronique de la Résistance au Maroc, 1631-1993, L'Harmattan, , 408 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b A. C., « L’opposant Moumen Diouri autorisé à rentrer au Maroc », sur Emarrakech, (consulté le )
  2. a et b Rollinde 2002, p. 117
  3. Jamal Eddine Herradi, « Settat : Le ministre de la Justice au pénitencier Aït Ali Moumen », L'Économiste, Casablanca, no 2138,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Achehbar 2006
  5. https://www.lesechos.fr/25/06/1991/LesEchos/15915-114-ECH_francois-mitterrand-justifie-l-expulsion-de-abdelmoumen-diouri.htm#KVMDw5o86U2RBeKw.99
  6. a et b Taieb 2012
  7. Présentation en ligne : E P., « Moumen Diouri. Réalités marocaines. La dynastie alaouite, de l'usurpation à l'impasse », Politique étrangère, vol. 53eannée, no 4,‎ , p. 997-998 (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b En 2011, la journaliste Alae Bennani a pu constater que cet ouvrage était encore censuré au Maroc. Cf. « Livres censurés au Maroc : Naciri me raccroche au nez … », sur Le Rapporteur, (consulté le )
  9. Aperçu en ligne de la 3e édition sur Google Livres

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Marguerite Rollinde, Le Mouvement marocain des droits de l'Homme : Entre consensus national et engagement citoyen, Paris, Karthala, , 506 p. (ISBN 978-2-84586-209-8, lire en ligne), p. 117 et 186 Document utilisé pour la rédaction de l’article
    L'auteur est une « politologue spécialiste du Maghreb. » Cf. « Marguerite Rollinde », sur Bibliomonde, Paris (consulté le ).
  • Amale Samie, « Moumen Diouri, dernier des exilés politiques, rentre au pays : "Je ne regrette rien" », Maroc hebdo international, Casablanca, no 620,‎ (lire en ligne)
  • « Moumen Diouri, le retour », Jeune Afrique, Paris,‎ (lire en ligne)
  • Samir Achehbar, « Moumen Diouri : Le démon du passé », Telquel, Casablanca, no 240,‎ (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mohamed Ali Mrabi, « Moumen Diouri : Une icône de la gauche », L'Économiste, Casablanca, no 3786,‎ (lire en ligne)
  • Mohamed Taieb, « Le compagnon de lutte de Ben Barka est décédé à l’âge de 74 ans : Kénitra rend un dernier hommage à Moumen Diouri », Libération, Casablanca,‎ (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]