Énergie au Luxembourg — Wikipédia

Le Luxembourg est un petit pays (à peine 2 586 km2) ne disposant pas de ressources fossiles. Il fait partie de ces pays occidentaux dont le secteur de l‘énergie se fonde principalement sur les importations : en 2019, 95 % de l'énergie consommée au Luxembourg était importée, dont 76 % de la consommation d'électricité.

Il se caractérise par ailleurs par une consommation d'énergie par habitant très élevée : 3,4 fois la moyenne mondiale, 72 % de plus qu'en Autriche et 129 % de plus qu'en Suisse. Cette énergie est surtout consommée dans les transports (55,8 %), l'industrie (16,7 %), le secteur résidentiel (13,2 %) et le secteur tertiaire (12,6 %). De ce fait, les émissions de CO2 par habitant liées à l'énergie sont 3,3 fois plus élevées que la moyenne mondiale et que celles de la France et presque aussi élevées que celles des États-Unis.

L'électricité représente seulement 14,6 % de la consommation finale d'énergie en 2018. Elle est importée à 76 %. Elle est consommée surtout par l'industrie : 47,7 %, le secteur tertiaire : 35,2 % et le secteur résidentiel : 14,5 %. La consommation d'électricité par habitant du Luxembourg est très élevée : 4,1 fois la moyenne mondiale, supérieure de 89 % à la consommation d'un Français et de 3 % à celle d'un habitant des États-Unis.

Cette situation a évolué légèrement au cours des dernières années, grâce au développement des énergies renouvelables et à l'amélioration de l'efficacité énergétique. La production éolienne couvre 3 % de la consommation d'électricité en 2019, la biomasse 2 % et le solaire 1,4 %.

Comparaison internationale[modifier | modifier le code]

En 2013, le Luxembourg ne représentait que 0,3 % de la consommation primaire de l'Union européenne[1]. Dans son dernier rapport sur les indices de performance de l’architecture énergétique (version 2015), le Forum économique mondial classe le Luxembourg à la 29e place[2]. La forte dépendance énergétique et les larges émissions de CO2 (boostées par le tourisme à la pompe) sont les deux principaux critères expliquant ce positionnement.

Dépendance énergétique[modifier | modifier le code]

La dépendance énergétique est un critère évaluant les capacités d'un pays à produire par lui-même l'énergie dont il a besoin. Le Luxembourg ne disposant pas de ressources fossiles, sa dépendance aux importations d'énergie est très importante. Elle était proche des 100 % pour l'année 2000[3]. En 2001, la construction de la centrale turbine-gaz-vapeur Twinerg réduit ce taux à 98 % (centrale qui fermera en 2016). En 2007, l'action combinée du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique des bâtiments réduit, à nouveau, le taux à un niveau moyen de 96 %.

Émissions de CO2 liées l'énergie[modifier | modifier le code]

L'Agence internationale de l'énergie estime les émissions de CO2 liées à l'énergie à 8,9 Mt en 2018, soit 14,69 tonnes par habitant, niveau 3,3 fois plus élevé que la moyenne mondiale : 4,42 tonnes et que celui de la France : 4,51 t/hab et presque aussi élevé que celui des États-Unis : 15,03 t/hab[4].

Consommation brute d'énergie[modifier | modifier le code]

La consommation intérieure brute d'énergie s'élevait à 3 957 ktep en 2019, dont 78,9 % de combustibles fossiles importés (60,5 % de produits pétroliers, 17,3 % de gaz naturel, 1,1 % de charbon), 12,8 % d'électricité importée, 7,2 % de biomasse et déchets (dont la moitié importés), 0,9 % d'éolien et solaire et 0,2 % d'hydroélectricité[5].

La consommation intérieure brute d'énergie par habitant était de 6,41 tep en 2018, supérieure de 241 % à la moyenne mondiale : 1,88 Mtep, de 72 % à celle de l'Autriche : 3,72 tep/hab et de 129 % à celle de la Suisse : 2,80 tep/hab.[4].

La consommation brute d'énergie du Luxembourg a tout d'abord connu une évolution croissante entre 1960 et 1974. Après cette date la consommation va se réduire graduellement jusqu'en 1983. Il s'ensuit une nouvelle vague de croissance jusqu'à son année record de 2005, l'année à laquelle la tendance s'est à nouveau inversée pour se poursuivre par une lente diminution[6].

Consommation brute d'énergie (en kTep)
1960 1970 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Total 3395 4182 3624 3589 3708 4898 4770 4674 4573 4431 4312 4206 4267 4402 4570
Combustibles solides 3164 2718 1882 1193 110 78 67 58 54 48 53 49 52 45 42
Gaz naturel (en PCS) 7 425 476 746 1307 1330 1147 1168 989 937 854 788 770 760
Électricité 7 118 244 317 503 294 365 398 372 449 445 507 569 568 570
Chaleur 2 3 3 4 4 5 6 6 7
Produits pétroliers 224 1338 1073 1577 2299 3126 2869 2927 2825 2778 2676 2630 2627 2748 2902
Énergies renouvelables et déchets 27 51 93 145 145 152 165 196 214 226 265 289

Source: STATEC[6]

Production d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La production locale d'énergie en 2019 était seulement de 199 ktep, soit 5 % de la consommation intérieure brute[5]. Elle est constituée en grande partie d'énergies renouvelables : biomasse et déchets 154 ktep, éolien+solaire 36 ktep[5].

La production d'énergie primaire renouvelable est en 2019 répartie en 3 648 TJ de biomasse solide, 1 567 TJ de déchets municipaux, 624 TJ de déchets industriels, 621 TJ de biogaz et 100 TJ de solaire thermique (chauffe-eaux solaires). L'électricité produite à partir de ces ressources primaires est de 125 GWh (125 GWh tirés des déchets municipaux, 159 GWh de la biomasse solide et 71 GWh du biogaz) ; s'y ajoutent 276 GWh d'électricité éolienne et 112 GWh de solaire photovoltaïque[7].

Consommation finale d'énergie[modifier | modifier le code]

La consommation finale d'énergie s'élevait en 2018 à 3 784 ktep, dont 2 979 ktep (78,7 %) d'utilisation directe des combustibles fossiles (produits pétroliers : 2 314 ktep, soit 61,2 %, gaz naturel : 623 ktep, soit 16,5 %, charbon : 623 ktep), 552 ktep d'électricité (14,6 %), 67 ktep de chaleur de réseau (1,8 %), 183 ktep de biomasse et déchets (4,8 %)[5].

Évolution historique[modifier | modifier le code]

Si on remonte jusqu'aux années 1960, le principal vecteur énergétique employé au Luxembourg est le charbon qui couvre 93 % du marché. Mais ce vecteur est déjà en phase décroissante qui se poursuivra jusqu'en 2000 pour atteindre une niveau minimal.

En effet, ce vecteur énergétique est progressivement remplacé par un vecteur disposant de multiples avantages : le pétrole (et ses dérivés). Une croissance continue de l'utilisation de ce nouveau vecteur s'observe jusqu'en 1973, année de la première crise pétrolière. Après une phase de décroissance et de stagnation, les produits pétroliers trouvent un nouvel essor qui va les conduire à leur apogée, en 2005, à couvrir 64 % du marché. Ce nouvel essor est intrinsèquement lié au développement des transports routiers et à la fiscalité des carburants jugée avantageuse au Luxembourg.

Dès les années 1970, le gaz naturel apparait au Luxembourg et prend de plus en plus de part de marché. En 2001, la construction de la centrale turbine-gaz-vapeur influence significativement la consommation de ce vecteur énergétique.

Bien que présentes depuis les années 1960, il faut attendre les années 2000 pour voir décoller les énergies renouvelables.

Consommation par secteur[modifier | modifier le code]

La consommation d'électricité se répartissait en 2018 entre l'industrie pour 16,7 %, les transports pour 55,8 %, le secteur résidentiel pour 13,2 %, le secteur tertiaire pour 12,6 %, l'agriculture pour 0,6 % et les usages non énergétiques (chimie) pour 1 %[5].

Secteur électrique[modifier | modifier le code]

Production et importation d'électricité[modifier | modifier le code]

La production d'électricité du Luxembourg s'est élevée à 1 870 GWh en 2019, répartie en 50,7 % d'hydroélectricité, 14,8 % d'éolien, 12,3 % de biomasse, 9,5 % de gaz naturel, 6,7 % de déchets et 6 % de solaire photovoltaïque. Mais cette production nationale ne couvre que 24 % des besoins ; 76 % de l'électricité consommée est importée ; la production éolienne couvre seulement 3 % de la consommation, la biomasse 2 % et le solaire 1,4 %[8].

Hydroélectricité[modifier | modifier le code]

Le Luxembourg se classe au 28e rang européen par sa puissance installée hydroélectrique : 1 330 MW, dont 1 296 MW de pompage-turbinage ; sa production hydroélectrique s'est élevée à 0,95 TWh en 2019[9].

Consommation d'électricité[modifier | modifier le code]

La consommation finale d'électricité du Luxembourg s'est élevée à 6 424 GWh en 2018, répartie entre l'industrie : 47,7 %, le secteur tertiaire (commerces, services publics) : 35,2 %, le secteur résidentiel : 14,5 %, les transports : 2,1 % et l'agriculture : 0,5 %[8].

La consommation d'électricité par habitant du Luxembourg s'est élevée à 13 476 kWh en 2018, soit 4,1 fois la moyenne mondiale : 3 260 kWh, supérieure de 89 % à la consommation d'un français : 7 141 kWh et de 3 % à celle d'un habitant des États-Unis : 13 098 kWh[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Consommation d’énergie - Statistics Explained »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ec.europa.eu (consulté le ).
  2. (en) Forum économique mondial, Global Energy Architecture Performance Index Report 2015 (lire en ligne)
  3. « Principaux indicateurs énergétiques du Luxembourg », sur statistiques.public.lu (consulté le ).
  4. a b et c (en) Agence internationale de l'énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2020, 27 août 2020, [PDF], pages 60-69.
  5. a b c d et e (en)Data and statistics - Luxembourg Balances 2019, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
  6. a et b « Approvisionnement énergétique par type de produit », sur statistiques.public.lu (consulté le ).
  7. (en)Data and statistics - Luxembourg Renewables & waste 2019, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
  8. a et b (en)Data and statistics - Luxembourg Electricity 2019, Agence internationale de l'énergie, 12 septembre 2020.
  9. (en) 2020 Hydropower Status Report (pages 29 et 45), International Hydropower Association (IHA), 2020.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]