Élections législatives grecques de 1923 — Wikipédia

Les élections législatives grecques anticipées du élurent les membres du parlement grec. Elles ont abouti à une victoire éclatante des républicains menés par le Parti libéral d'Elefthérios Venizélos. Elles ont précipité la chute du roi Georges II, permettant ainsi l'instauration de la Deuxième République hellénique quelques mois après.

Fonctionnement du scrutin[modifier | modifier le code]

Conformément à la constitution de 1864, les élections se déroulèrent au suffrage masculin direct et secret. Depuis 1877, hormis quelques exceptions, tous les hommes de plus de 21 ans étaient électeurs. Les députés étaient répartis en proportion de la population de la province : un député pour 10 000 habitants ; avec un minimum de 150 députés. Une loi de 1862 stipulait de plus que les Grecs « hétérochtones » (vivant hors des frontières du pays, à l'inverse des « autochtones » vivant à l'intérieur) étaient aussi électeurs[1].

Les députés étaient élus à la majorité absolue, au niveau provincial. Chaque électeur disposait d'autant de votes qu'il y avait de candidats. Les électeurs, la plupart analphabètes, ne votaient pas avec des bulletins, mais avec des boules de plomb. Il y avait autant d'urnes qu'il y avait de candidats. L'électeur glissait la main dans l'urne et plaçait sa boule soit à droite (partie blanche, inscrite « oui »), soit à gauche (partie noire, inscrite « non »). Les urnes étaient en acier recouvert de laine pour éviter qu'un bruit quelconque informe de la façon dont l'électeur avait voté. Le député qui avait obtenu la majorité (en principe), mais proportionnellement le plus de voix (dans la réalité) était élu. Les élections de 1923 furent les dernières à utiliser ce système[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Elefthérios Venizélos

Avec la défaite des forces grecques face aux nationalistes turcs commandés par Mustafa Kemal Atatürk en 1922, une partie de l'armée hellène se soulève et pousse le roi Constantin Ier à abdiquer en faveur de son fils Georges. Le gouvernement royaliste, accusé d'être responsable de la Catastrophe d'Asie mineure, est démis de ses fonctions et le Parlement est dissous. Après quelques mois au pouvoir, le , les vénizélistes convoquent de nouvelles élections législatives à la date du 2 décembre.

Face à la montée en puissance des républicains, une tentative de coup d'État monarchiste se produit le . Cependant, le putsch est un échec pour les royalistes et il aboutit au discrédit de Georges II et de ses partisans.

Résultats[modifier | modifier le code]

Il y avait 398 sièges à pourvoir[2].

Les élections législatives organisées le sont un succès pour les républicains, et particulièrement pour les vénizélistes qui remportent 250 des 398 sièges de l'Assemblée nationale. Conscients de leur défaite inévitable, les monarchistes ont quant à eux choisi de boycotter la consultation populaire et ne sont pas représentés au nouveau parlement.

Partis Sièges
Parti libéral 250
Union démocratique et Libéraux démocrates 120
Démocrates indépendants 7
Antivénizélistes 7
Parti agricole 3
Juifs de Thessalonique 3
Musulmans de Thrace occidentale 3
Indépendant 1
Socialiste 1
Total 398
Source : Pantelis, Koutsoubinas, Gerapetritis, 2010, p. 857

Georges II est contraint à l'exil et l'amiral Pávlos Koundouriótis est nommé régent en attendant la chute de la monarchie. Le nouveau Parlement se réunit pour la première fois le et Georgios Kaphantaris est nommé Premier ministre avant d'être remplacé par Alexandros Papanastasiou le 24 mars. Le lendemain, le Parlement vote l'instauration de la Deuxième République hellénique et un référendum organisé le 13 avril confirme cette évolution.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Richard Clogg, A Concise History of Greece, Cambridge, Cambridge U.P., , 257 p. (ISBN 0-521-37830-3)
  • (en) Antonis Pantelis, Stephanos Koutsoubinas et George Gerapetritis, « Greece », dans Dieter Nolhen et Philip Stöver (dir.), Elections in Europe : A Data Handbook, Baden-Baden, Nomos, , 2070 p. (ISBN 9783832956097)
  • Charles Personnaz, Venizélos : Le fondateur de la Grèce moderne, Paris, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 191 p. (ISBN 978-2-7587-0011-1)
  • Marc Terrades, Le Drame de l'hellénisme : Ion Dragoumis (1878-1920) et la question nationale en Grèce au début du XXe siècle, Paris, L'Harmattan, , 408 p. (ISBN 978-2-7475-7788-5, lire en ligne)
  • Apostolos Vacalopoulos, Histoire de la Grèce moderne, Roanne, Horvath, , 330 p. (ISBN 2-7171-0057-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]