Édouard Michelin (1859-1940) — Wikipédia

Édouard Michelin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
OrcinesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard Étienne MichelinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Père
Fratrie
Enfants
Parentèle
Joseph Callies (gendre)
Jean Callies (gendre)
Robert Puiseux (gendre)
François Michelin (petit-fils)
Auguste Wolff (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour

Édouard Étienne Michelin est un industriel français. Il est né le à Clermont-Ferrand et décédé le [1] à Orcines. Son nom est lié, avec celui de son frère André Michelin, à l'application du pneumatique aux cycles, motos, avions, automobiles et à la création de la société Michelin & Cie.

Il épouse en 1894, la soeur de ses deux belles-sœurs, Thérèse Wolff, fille d'un célèbre fabricant de pianos parisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Jules Michelin, vérificateur des douanes et artiste-graveur réputé, 41 ans en 1859, habitant Paris, 3e ancien (3, rue Saint-Vincent de Paul, Paris, 10e actuel) et d'Adèle Louise Blanche Barbier, née en 1829, petite-fille d'Aristide Barbier, 59 ans en 1859, fabricant de machines à Clermont-Ferrand, héritière d'une fabrique de caoutchouc.

Élève de l'école des beaux-arts de Paris, il tente sans succès une carrière d'artiste-peintre : il expose Les pèlerins d'Emmaüs au Salon annuel de 1895 au pavillon de l'industrie. Bouguereau dira de lui « Il peint comme un cochon mais il dessine comme un maître »[2].

Puis, il est appelé par sa famille à redresser l'entreprise familiale fondée en 1832 à Clermont-Ferrand, par Édouard Daubrée et Aristide Barbier : la société Barbier-Daubrée spécialisée dans les tuyaux et courroies de freins pour charrettes[3].

En 1889, il crée (ou plutôt rebaptise), avec son frère André, la société Michelin & Cie. En 1891, Édouard Michelin invente le pneumatique démontable pour les bicyclettes, système qu'il adapte à l'automobile en 1894. C'est le père du célèbre Bibendum Michelin qui décore des millions de véhicules dans le monde et suit chaque année les coureurs du Tour de France. Inventeur avec son frère des guides Michelin, il est à l'origine de la fabrication et de l'implantation des premières bornes kilométriques. Il a couru avec son frère plusieurs courses automobiles, pour montrer la fiabilité des pneumatiques.

L'entreprise a construit pendant la Première Guerre mondiale des centaines d'avions Breguet-Michelin, qui ont contribué à la victoire en 1918. Avant ces faits d'armes, les frères Michelin avaient doté de nombreux concours de pilotes, de manière à créer une école française de pilotage. Parmi les concours d'aviation fondés par les frères Michelin, on peut citer la Coupe Michelin (160 000 francs de prix) qui récompense l'aviateur ayant parcouru la plus longue distance en circuit fermé sans escales, ou encore le Grand Prix Michelin (un prix de 100 000 francs) remis à l'aviateur qui, partant des départements de la Seine ou de Seine-et-Oise, viendra tourner autour de l'Arc de Triomphe, puis de la cathédrale de Clermont-Ferrand, avant de se poser au sommet du Puy-de-Dôme (1 465 mètres) dans un délai moindre de six heures[4].

Lors des grèves de 1920, Édouard Michelin forme au sein de l'entreprise une « Garde civique » sur le modèle des milices patronales lyonnaises de l’Union civique. Tous les chefs d’équipe y sont intégrés. Elle comprend 200 hommes dotés de matraques, formés au tir et au combat de rue. Le groupe dirige des opérations musclées durant l’entre-deux-guerres contre des responsables syndicaux et figures du mouvement ouvrier[5].

La famille Michelin, en la personne de Pierre Michelin et de ses successeurs, prend le contrôle de Citroën en 1934 et le sauve de la faillite. Il en est resté le gérant jusqu'en 1976. En 1976, la famille Michelin échange et vend ses titres contre des actions Peugeot, contribuant à créer PSA Peugeot Citroën.

De 1937 à 1955, c'est Robert Puiseux, gendre de Edouard Michelin, qui a épousé sa fille Anne Michelin, qui sera co-gérant de la société avec Pierre-Jules Boulanger.

Parti de la 30e place mondiale en 1960, Michelin s'est imposé en 20 ans (1979) comme le n°1 mondial du pneumatique, dépassant tous ses concurrents dont Goodyear, relégué aujourd'hui au 3e rang mondial. Michelin avait une règle de base hors de France : obligation faite à tous les cadres expatriés de parler la langue du pays. Ainsi par exemple, tous les cadres expatriés de Nihon Michelin au Japon parlent le japonais.

Aujourd'hui, l'entreprise développée par les frères Michelin emploie plus de 110 000 salariés dans le monde, possède plus de 60 usines dans 28 pays et vend des pneus dans 187 pays au monde. Michelin est leader mondial des pneumatiques pour l'aviation (fournisseur des pneus du Concorde), les engins de chantier, les camions, les tramways, métros et michelines (transport urbain) et n°1 ou n°2 selon les années pour l'automobile.

À l'origine, l'entreprise a été créée en Auvergne à Clermont-Ferrand, où se trouve toujours le siège mondial de l'entreprise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Automobilia », Toutes les voitures françaises 1940 - 46 (les années sans salon), Paris, Histoire & collections, vol. Nr. 26,‎ , p. 25
  2. Jemain 1981, p. 26.
  3. Olivier Darmon, Le grand siècle de Bibendum, Hoëbeke, , p. 13.
  4. Les coupes Michelin Aero-mondo.fr
  5. « Sympathies fascistes, oppression coloniale, brutalités anti-ouvrières : la face cachée de l'histoire de Michelin », sur Bastamag,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]