Zone de convergence intertropicale — Wikipédia

Les orages de la zone de convergence intertropicale forment une ligne à travers l'est de l'océan Pacifique.

La zone de convergence intertropicale (ZCIT), également connue sous le nom de zone intertropicale de convergence (ZIC), de front intertropical, de zone de convergence équatoriale ou plus familièrement pour les marins de « Pot au noir », est une ceinture de quelques centaines de kilomètres du nord au sud, de zones de basses pressions entourant la Terre près de l'équateur[1].

Elle est formée par la convergence des masses d'air chaudes et humides anticycloniques provenant des tropiques portées par les alizés[1]. Elle est caractérisée par des mouvements convectifs des cellules de Hadley et, en règle générale, par des formations importantes de cumulonimbus[2].

Déplacement au cours de l'année[modifier | modifier le code]

Position de la ZCIT en janvier (en bleu) et en juillet (en rouge).

La localisation de la zone de convergence intertropicale oscille autour de l'Équateur, passant de l'hémisphère nord à l'hémisphère sud et vice-versa selon un rythme annuel, suivant la déclinaison du Soleil[2]. On observe aussi un cycle diurne, où les cumulus de l'avant-midi deviennent des orages à la fin de l'après-midi.

Impacts[modifier | modifier le code]

En climatologie, la ZCIT correspond à l’équateur météorologique (EM). Ses variations ont un effet important sur les précipitations pour plusieurs nations équatoriales, produisant les saisons sèches et les saisons humides (moussons)[2]. Des anomalies prolongées de la ZCIT peuvent produire de graves inondations ou sécheresses dans les zones intertropicales.

On retrouve des vents calmes ou faibles et de direction variable dans les basses couches de l'atmosphère au voisinage de la ZCIT. Ces calmes équatoriaux suivent, avec un léger retard, le déplacement méridien annuel[3].

Conséquences sur les activités humaines[modifier | modifier le code]

Marine[modifier | modifier le code]

La zone intertropicale était un grave sujet de préoccupation pour les marins jusqu'à la fin du XIXe siècle. Sous ces latitudes, les navires à voile (surtout les plus lents d'entre eux) pouvaient rester encalminés plusieurs jours, voire plusieurs semaines, dans un climat malsain, avec des alternances de pluies diluviennes, de grains d'orage, de risées folles et de calme plat. Aux tourments physiques s'ajoutait un effet démoralisant d'impuissance face aux éléments.

De nos jours, malgré les progrès des aides météorologiques, la ZCIT reste un élément majeur voire déterminant, lors de régates océaniques, pour le franchissement de l'équateur météorologique[4].

Différents surnoms ont été donnés à cette zone géographique :

  • le Pot-au-noir (France), évoquant l'aspect noir des grains d'orage et le fait d'y être englué comme dans un piège (l'expression pot-au-noir était synonyme de piège au XVIIIe siècle).

Une autre origine de cette appellation est souvent évoquée bien que mise en doute par nombre d'historiens : les navires négriers étant souvent bloqués dans cette zone, la mortalité parmi la cargaison d'esclaves y était importante, et l'équipage y jetait les cadavres. D'où l'expression "Pot au noir" ou "Pot aux noirs"[5].

Il est à noter enfin que le pot-au-noir se situe approximativement un peu plus au nord seulement de la ville côtière congolaise de Pointe-Noire, pour sa partie africaine atlantique vers janvier (carte ci-dessus).

  • Les Doldrums (vieux mot anglais signifiant vague à l'âme, déprime, dérivé du mot archaïque Dold signifiant aliéné mental, imbécile) qui correspondent à la partie centrale de la ZCIT, autour de l'Équateur. Dans la langue anglaise, empreinte de métaphores nautiques, le terme Doldrums est souvent employé pour le marasme économique, les situations politiques figées, etc.

Aviation[modifier | modifier le code]

Du temps de l'Aéropostale et des premiers vols transatlantiques de Jean Mermoz, sur l'axe Saint-Louis-du-Sénégal - Natal, donc en pleine ZCIT, les grains orageux violents étaient redoutés des aviateurs volant à basse altitude et faible vitesse avec des instruments magnétiques et des appareils peu puissants et non pressurisés.

Bruits radioélectriques[modifier | modifier le code]

Dans la zone de convergence intertropicale les décharges électriques et les orages éclatant à chaque instant génèrent des bruits radioélectriques dans les fréquences radios inférieures à 2 MHz, rendant les bandes basse fréquence et moyenne fréquence inutilisables.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Organisation météorologique mondiale, « Zone de convergence intertropicale », Glossaire de la météorologique, sur Eumetcal (consulté le )
  2. a b et c « La ZIC, responsable des saisons en Guyane », sur Terresdeguyane.fr (consulté le )
  3. Organisation météorologique mondiale, « Calmes équatoriaux », Glossaire de la météorologique, sur Eumetcal (consulté le )
  4. « Question du jour : pourquoi le pot au noir est-il le cauchemar des skippers ? », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  5. Gilles Festor, « Vendée Globe : pourquoi parle-t-on de Pot-au-noir ? », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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