Yves Godard (médecin) — Wikipédia

Yves Godard
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Disparition
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 44 ans)
Décès
Nom de naissance
Yves Victor Henri Luc GodardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de

Yves Godard, né à Paris le [1] et disparu en mer au large de Saint-Malo le [2], est un médecin acupuncteur de Caen. Sa disparition et l'enquête judiciaire pour tenter de la comprendre ont été très médiatisées en France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Paris, Yves Victor Henri Luc Godard grandit à Saint-Briac-sur-Mer, en Ille-et-Vilaine. Il y apprend à naviguer et devient moniteur de voile. Marin chevronné, il passe son adolescence à naviguer dans la région[3].

En 1974, il s'inscrit à la faculté de médecine de Caen. Il s'y installe sept ans plus tard en s'associant avec le docteur Pierre Colson, établissant. En 1984, sa thèse est consacrée au traitement de la sciatique par acupuncture, inspiré par la médecine traditionnelle chinoise. Yves Godard se voit décerner la mention très honorable et les félicitations du jury[4]. Cette thèse n'est pas diffusée[5] mais fait la une de l'hebdomadaire normand Liberté - Le Bonhomme libre. L'article, appuyé par des statistiques et des photographies, est considéré comme de la publicité par le conseil de l'ordre des médecins du Calvados qui suspend le docteur Godard pour six mois[6].

En 1992, il est suspendu deux mois par le conseil de l'Ordre des médecins, pour « exercice illégal de la pharmacie », après avoir prescrit à ses patients des dilutions d'immunoglobuline[7]. On lui reproche également de traiter des pathologies lourdes avec la méthode dite « des trois acides » ou encore de prescrire des médicaments interdits en France, comme ceux du professeur Mirko Beljanski. Il reçoit peu de soutien au niveau régional[5] en dehors de ses patients. Une pétition en sa faveur recueille 45 signatures dans toute la France[7].

En 1994, alors qu'il a deux fils d'un premier mariage, il se remarie avec Marie-France Legraverend, née en 1956, déjà mère de deux enfants, qui lui a donné une fille, Camille, en 1993, et avec qui il aura un fils, Marius, en 1995. Le couple s'installe dans une masure que le médecin restaure dans le hameau du pont-de-Juvigny, sur la commune de Tilly-sur-Seulles[5].

Rosicrucien adepte de l'ésotérisme, il est un membre actif de la Confédération de défense des commerçants et artisans (CDCA). Il aurait profité d'un système très lucratif de placements organisé par une nébuleuse dans l'ombre de la CDCA pour amasser en toute discrétion trois millions de francs (près de 460 000 euros)[8].

Disparition[modifier | modifier le code]

Yves Godard disparaît mystérieusement avec ses deux enfants après avoir quitté le port de Saint-Malo à bord d'un voilier de location, le . L'énigme sur la disparition de son épouse, ainsi que nombre d'indices (la découverte de traces du sang de sa femme dans la maison et la voiture, d'indices successifs échoués sur la côte sur plusieurs années, du crâne d'un des enfants découvert par un pêcheur) ont alimenté pendant plusieurs années un feuilleton médiatico-judiciaire, des témoins jurant l'avoir aperçu dans de nombreux pays (Écosse, Afrique du Sud, Nouvelle-Calédonie, etc.)

Le , un pêcheur de Roscoff (Finistère) remonte des ossements (fémur et tibia) qui, après analyse, se révèlent être ceux d'Yves Godard.

Selon le journaliste Éric Lemasson, Yves Godard a été assassiné par une nébuleuse criminelle qui œuvrait en marge de la Confédération de défense des commerçants et artisans qui avait ouvert plusieurs comptes bancaires pour le docteur Godard. Cherchant à récupérer son argent, détourné par cette nébuleuse, il aurait voulu dénoncer ses pratiques et, devenu gênant, il aurait été alors assassiné[9],[10],[11]. Cette théorie fantaisiste ne s'appuie que sur peu d'éléments et n'explique pas non plus ni comment il aurait été tué sur son navire, ni pourquoi sa femme a été tuée, comment, et où se trouve le corps. En outre elle est très coûteuse en arguments.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lemasson 2011, p. 74
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Lemasson 2011, p. 46-48
  4. Lemasson 2011, p. 64
  5. a b et c Henri Haguet, « L'énigmatique Dr Godard », L'Express,‎ (lire en ligne)
  6. Lemasson 2011, p. 63-66
  7. a et b Lemasson 2011, p. 164
  8. Angélique Négroni, « Le docteur Godard a-t-il été assassiné ? », sur Le Figaro,
  9. Lemasson 2011, p. 361-362
  10. Angélique Négroni, « Le docteur Godard a-t-il été assassiné ? », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  11. « Affaire Godard : dans l'ombre de la CDCA », Cedi Infos, no 4,‎ (lire en ligne [PDF])

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]