Yves Chataigneau — Wikipédia

Yves Chataigneau, né à Vouillé (Vienne) le et mort à Paris le , est un diplomate français, grand officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Distinguished Service Cross.

Officier au cours de la Première Guerre mondiale, il s'illustre comme combattant, cité sept fois, et travaille étroitement avec l'armée américaine, notamment comme instructeur. Agrégé d'histoire et de géographie et licencié en droit, il entre en 1924 au ministère des Affaires étrangères, où il devient, en 1939, ministre plénipotentiaire et directeur des archives diplomatiques. Il représente la France en Afghanistan à partir de 1940, mais démissionne en 1942 pour rallier la France libre et en devient le délégué général au Levant de 1943 à 1944. Il est ensuite nommé par le général de Gaulle gouverneur général d'Algérie de à puis devient ambassadeur de France à Moscou de 1948 à 1952. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1967.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le fils d'Alexandre Chataigneau, instituteur, et de Marie Bourdon. Il se marie avec Madeleine Boisnier (1896-1983).

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, il s'illustre comme lieutenant au 409e régiment d'infanterie. Il est blessé deux fois (en mars 1916 et en juin 1918) et cité sept fois[1]. En 1919, il est décoré de la prestigieuse Distinguished Service Cross américaine pour « son héroïsme extraordinaire au combat alors qu’il servait au sein du 409e régiment d’infanterie coloniale de l’armée française, près de Verdun, du 1er au 11 octobre 1918 »[2]. En juin 1920, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre militaire notamment pour avoir rendu « de grands services comme instructeur dans l'armée américaine »[3].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Agrégé d'histoire et géographie en 1919 il fait sa carrière dans la diplomatie et entre en 1924 au ministère des Affaires étrangères.

En 1937, il est secrétaire général de la présidence du conseil[4] et devient, en 1939, ministre plénipotentiaire et directeur des archives diplomatiques.

Délégué général de la France libre au Levant (1943-1944)[modifier | modifier le code]

A partir de 1940, il représente la France en Afghanistan, mais démissionne en 1942 pour rallier la France libre.

Il devient délégué général de la France libre au Levant de 1943 à 1944.

Gouverneur général d'Algérie (1944-1948)[modifier | modifier le code]

Il est ensuite nommé gouverneur général d'Algérie par le général de Gaulle, du au . Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le .

Dans les Mémoires de Guerre du général de Gaulle, le gouverneur Chataigneau est désigné comme l'homme de la répression des émeutes de Sétif, or, il n'était pas en Algérie au moment des faits. Il était apprécié des Algériens qui l'avaient surnommé Mohammed. Selon Jean Lacouture, il a du porter la responsabilité d'une répression décidée par ses subordonnés dans un tout autre esprit que le sien[5].

Ambassadeur à Moscou (1948-1952)[modifier | modifier le code]

Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le [1].

Il est ambassadeur de France à Moscou de 1948 à 1952, conseiller diplomatique auprès du gouvernement de 1949 à 1954.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1967.

Décorations[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul-Dominique Crevaux, Yves Chataigneau, fossoyeur général de l'Algérie, Les Éditions nationales, Alger, 1948
  • Alexandre Parodi, Notice sur la vie et les travaux d'Yves Chataigneau, 1891-1969, Institut de France, Académie des sciences morales et politiques, Firmin-Didot, Paris, 1972
  • Hugues Peurey, Gaston Gravier (1886-1915) et Yves Chataigneau (1891-1969), Les Balkans comme identité professionnelle ?, in Pascal Clerc (dir.), Marie-Claire Robic (dir.), Des géographes hors-les-murs ? Itinéraires dans un Monde en mouvement (1900-1940), L'Harmattan, 2015, p. 301-321. (ISBN 978-2-343-07227-2)
  • Yves Chataigneau, Le Maitron.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]