Yvain — Wikipédia

Yvain secourant la damoiselle. Enluminure tirée d'une version de Lancelot du Lac du XVe siècle.
Combat d'Yvain et de Gauvain (d'après Chrétien de Troyes)[1].
Yvain et son lion combattant un dragon dans une enluminure italienne du XIVe siècle[2].

Yvain est le nom de plusieurs personnages de la légende arthurienne, dont le principal est Yvain, chevalier de la Table ronde et héros d'un roman de Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion. Il est aussi appelé Owain ou Owein (en gallois), Yvain ou Ewain (en anglais), ou encore Hiwenus (en latin), Ewein, Ivain ou Uvain[3]. Il est parfois surnommé « le Preux » ou « le Grand ». Le visage d'Yvain est peut-être inspiré par Owain mab Urien, personnage semi-légendaire qui aurait régné sur le Rheged vers 590.

Dans la suite du Roman de Merlin de Robert de Boron (dite « Suite Huth »), Yvain est le fils du roi Urien et de Morgane[4]. Il a un demi-frère, Yvain l'Avoûtre (c'est-à-dire « le bâtard »), fils d'Urien lui aussi excellent chevalier, évoqué par Chrétien de Troyes dans Erec et Enide et Le Conte du Graal[5]. Dans la tradition galloise[6], Urien a aussi une fille nommée Morfydd.

Beaucoup d'autres personnages de la littérature arthurienne portent le nom d'Yvain, notamment Yvain aux Blanches Mains, Yvain l'Esclain, Yvain de Rivel et Yvain de Lionel, cités par Robert de Boron dans le Merlin en prose et par Chrétien dans Érec et Énide[7].

Dans la série télévisée Kaamelott, Yvain est le fils du roi Léodagan de Carmélides et de dame Séli, et le frère de la reine Guenièvre. Il forme un tandem avec Gauvain.

Etymologie[modifier | modifier le code]

Le nom du personnage légendaire Yvain provient directement du nom gallois Owain, dont la forme moderne est Owen. Selon Joseph Vendryes, Owain, tout comme l'irlandais Eogain, correspond au celtique Esugenos, « né d’Ésus » (du dieu gaulois Ésus[8]), ou « bien né » (équivalent au grec Εὐγένιος / Eugénios / Eugène)[9]. C'est un équivalent des prénoms bretons Erwan et Youenn[10].

Graphie[modifier | modifier le code]

Selon les langues, les époques et les différents auteurs (ou les erreurs de transcription), on trouve le nom de ce personnage également orthographié Ewaine, Ewein, Hiwenus, Ivain, Ivains, Ivam, Ivein, Ivonel, Ivonet, Ivoniaus, Iwain, Iwan, Iwein, Outrain, Owain, Owein, Urience, Uvain, Uwaine, Yain, Yeuvain, Yewain, Yuvain, Yvan, Yvonet, Yvonnet, Ywain ou Ywein[11].

Yvain ou le Chevalier au lion[modifier | modifier le code]

Yvain, le Chevalier au lion est un roman de chevalerie écrit par Chrétien de Troyes. Il conte les aventures et les amours d'Yvain, dans la tradition de l'amour courtois, où le chevalier doit traverser des embûches et mener nombre de combats pour conquérir la femme qu'il aime.

Dans ce récit, Yvain est le cousin de Calogrenant, et combat à égalité avec Gauvain. Il est également accompagné d'un lion qu'il a sauvé d'un serpent.

Homonymes[modifier | modifier le code]

Outre Yvain le Grand (ou le Preux) et Yvain l'Avoûtre, plusieurs autres personnages de la littérature arthurienne portent également le nom d'Yvain[12].

Ce qui suit est une liste de personnages nommés Yvain (ou une variante d'Yvain). Les œuvres dans lesquelles ils apparaissent sont en italique.

Thomas Malory, dans Le Morte d'Arthur, réunit en un seul personnage Yvain le Grand, Yvain l'Avoutre et Yvain aux Blanches Mains[11]. Dans son roman L'Enchanteur, René Barjavel parle des douze Yvain, comprenant les fils et petit-fils d'Yvain le Grand, l'Avoutre et aux Blanches Mains.

Liste d’œuvres dans lesquelles apparaît Yvain[modifier | modifier le code]

Le personnage d'Yvain, sans jouer un rôle primordial, est généralement présent dans les œuvres de la littérature arthurienne postérieures à Chrétien de Troyes. Par contre, il très peu représenté dans la bande-dessinée, les films ou séries consacrés au cycle arthurien. On compte malgré tout une BD Les Aventures d'Yvain écrite par Jean Ollivier et illustrée par José de Huéscar, parue dans Pif Gadget entre 1983 et 1985[15].

Hommages[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (9501) Yvain, découvert en 1973, est nommé en son honneur[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Princeton University Library, Garrett MS. 125 ; vers 1295.
  2. BNF Français 343 Queste del Saint Graal / Tristan de Léonois.
  3. Marion Zimmer Bradley (trad. de l'anglais par Brigitte Chabrol), Les Dames du lac : roman [« The Mists of Avalon »], Paris, Pygmalion, , 760 p. (ISBN 978-2-7564-1964-0).
  4. La suite du roman de Merlin (trad. Stéphane Marcotte), Paris, Honoré Champion, , 944 p. (ISBN 978-2-7453-1178-8), p. 183.
  5. Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe (dir.), Lignes et lignages dans la littérature arthurienne : actes du 3e Colloque arthurien [de Rennes] organisé à l'Université de Haute-Bretagne, 13-14 octobre 2005, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 308 p. (ISBN 978-2-7535-0398-4, lire en ligne), p. 62-63.
  6. dans les Triades galloises et dans Culhwch ac Olwen.
  7. a b c et d Chrétien de Troyes, Érec et Énide (lire sur Wikisource)

    « Et Yvains, li fiz Uriien. Yvains de Loenel fu outre, D’autre part Yvains, li Avoutre. Lez Yvain de Cavaliot »

  8. Henri d'Arbois de Jubainville, « L’anthropomorphisme chez les Celtes et dans la littérature homérique », Revue celtique, t. XIX,‎ , p. 229 (lire en ligne)
  9. Joseph Vendryes, La religion des Celtes, Spezet, Coop Breizh, (ISBN 978-2-9099-2491-5), p. 32.
  10. François Falc'hun, « Les noms bretons de saint Yves », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 50, no 1,‎ , p. 177-194 (lire en ligne, consulté le ).
  11. a b c et d Freddy Sibileau, « Les Armoiries des Chevaliers de la Table Ronde (2e version » [PDF], sur Le50enligneBIS, (consulté le ), p. 68-69.
  12. a b c d e f g h i et j (en) Ernst Brugger, « Yvain and His Lion », Modern Philology, The University of Chicago Press, vol. 38, no 3,‎ , p. 267-287 (lire en ligne, consulté le ).
  13. a b et c Hélène Bouget, « La matière de Bretagne dans Le Chevalier au Lion », dans « Chose qui face a escouter » : études sur le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, Actes de la journée d'étude organisée le 9 décembre 2017 par l'Université Paris-Diderot Paris 7 et l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, dir. Amandine Mussou, Anne Paupert et Michelle Szkilnik, p. 19-34.
  14. Pierre-Yves Lambert, Les Quatre branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen Âge, Paris, Gallimard, , 432 p. (ISBN 978-2-07-073201-2, lire en ligne), p. 209.
  15. « Yvain dans Vaillant/Pif », sur BD oubliées (consulté le ).
  16. (en) « (9501) Ywain », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_7551, lire en ligne), p. 696–696

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]