Yann Tiersen — Wikipédia

Yann Tiersen
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Yann Tiersen en concert en 2015.
Informations générales
Nom de naissance Yann Pierre Tiersen
Naissance (53 ans)
Brest, France
Nationalité Drapeau de la France Français
Activité principale
Genre musical
Instruments
Années actives Depuis 1995
Labels
  • Ici d'ailleurs
  • ANTI-
  • Mute Records
Site officiel www.yanntiersen.com

Yann Tiersen, né le à Brest (Bretagne), est un auteur-compositeur, musicien et producteur français.

En 2001, il devient mondialement connu pour sa composition de la bande originale du film de Jean-Pierre Jeunet, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, pour laquelle il obtient le César de la meilleure musique de film en 2002.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Dès son plus jeune âge, Yann Tiersen manifeste un grand intérêt pour la musique, alors qu'il éprouve des difficultés à l'école[1]. Il passe son enfance à Rennes et ses vacances à l'île d'Ouessant[2]. De 6 à 14 ans, il apprend au Conservatoire le violon, le piano, ainsi que plus tard la direction d'orchestre. De formation classique, il devient guitariste de rock à l'âge adulte. Durant les années 1980, il se joint à plusieurs groupes à tendance rock à Rennes. Il commence ensuite à écrire des pièces musicales pour le théâtre ou pour des courts métrages[1].

Débuts remarqués (années 1990)[modifier | modifier le code]

En 1995, il sort son premier album, La Valse des monstres, qui regroupe une partie de son travail effectué pour le cinéma et le théâtre. Un an plus tard, il sort un nouveau disque, Rue des cascades. Le titre éponyme, chanté par Claire Pichet, sera utilisé un an après la sortie de l'album pour le film La Vie rêvée des anges[3]. Bien qu'arrivant à se créer une renommée certaine à Rennes, son travail reste confidentiel et n'attire pas l'attention d'un plus large public[4].

C'est la sortie de son album Le Phare en 1998 qui lui permettra de se forger une réputation notamment grâce à son titre Monochrome sur lequel Dominique A chante en anglais[5]. Cet album, devenu disque d'or avec plus de 100 000 copies vendues[6], lui permettra de passer plus amplement sur les radios et de rééditer ses disques précédents. Cette année-là, Yann Tiersen enchaîne les concerts et lors des Transmusicales de Rennes, il donne un concert exceptionnel pour France Inter dans l'émission C'est Lenoir de Bernard Lenoir, avec de nombreux invités : Françoiz Breut, Dominique A, The Married Monk, les Têtes Raides, Mathieu Boogaerts, Bertrand Cantat (chanteur de Noir Désir) et Neil Hannon (de The Divine Comedy)[7], ce qui aboutit à la sortie d'un album de ce concert : Black Session[8].

Le sort Tout est calme, un mini-album plus rock avec le groupe The Married Monk et des titres pour la première fois chantés. Une tournée suit après un Olympia à Paris le dans le cadre du festival de Jeux[9]. De sa collaboration avec Bertrand Cantat naît en 1999 le remix de la chanson de Noir Désir, À ton étoile, qui figure sur l'album One Trip/One Noise du groupe bordelais. En , Yann Tiersen fait la première partie de Juliette Gréco au Barbican Center de Londres.

Bandes originales de films et consécration (années 2000)[modifier | modifier le code]

Yann Tiersen avec Christophe Miossec, collaborateur sur l'album Les Retrouvailles (2005).
Yann Tiersen en 2007.

En , il fait entendre sa nouvelle création, L'Absente, un album sur lequel ont participé de nombreux amis artistes, un quatuor à cordes et l'Ensemble Orchestral Synaxis[10]. Il sera salué par la critique comme étant son album à la fois le plus ambitieux et le plus abouti[11]. Le même mois, sort la bande originale du film le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, bande originale dont la moitié des chansons ne sont pas composées pour le film mais proviennent de ses albums précédents. L'album est un succès commercial avec une forte demande à l'international[12] : début il est certifié double disque d'or soit 200 000 ventes, mi-2002 il atteint 600 000 copies et en 2003 il est certifié triple album de platine (900 000 unités vendues en France)[13], s'écoulant à deux millions d'exemplaires dans le monde[2]. Ce succès aboutit à ce qu'en , Yann Tiersen obtient le César de la meilleure musique lors de la 27e cérémonie des César[14]. Nommé dans trois catégories, les Victoires de la musique lui décernent le titre de la meilleure bande originale de film.

En 2002, Yann Tiersen continue à arpenter les salles de concerts, notamment à l'Olympia pour trois soirs, au Royal Albert Hall de Londres, à Montréal[15]. Un nouveau double album live sort à la suite d'un concert exceptionnel à la Cité de la musique de Paris : C'était ici. Celui-ci réunit également des invités déjà présents lors de ses anciens comme de ses concerts plus récents.

En 2003, il compose la bande originale du film allemand Good Bye, Lenin! ; il dirige un orchestre symphonique pour enregistrer les 18 titres[16]. Il remporte la Victoire de la musique catégorie « Album de musique originale de cinéma ou de télévision de l’année 2004 » pour cette bande originale[17]. L'année suivante sort Yann Tiersen et Shannon Wright un album très électrique en duo avec Shannon Wright[18]. Cet album fait l'objet d'une série de concerts au festival des Transmusicales de Rennes.

Paraît ensuite l'album studio Les Retrouvailles le . Yann Tiersen y multiplie encore une fois les collaborations avec notamment la présence sur cet album de Jane Birkin, Dominique A, Miossec, Elizabeth Fraser (des Cocteau Twins) et du chanteur Stuart Ashton Staples (des Tindersticks). L'album est récompensé au grand prix du disque du Télégramme[16].

Le sort le film Tabarly de Pierre Marcel consacré à la vie d'Éric Tabarly, à l'occasion de l'anniversaire des 10 ans de sa disparition, dont la bande originale est signée Yann Tiersen. Il compose la musique de l'album de Christophe Miossec, Finistériens, sorti le [19] et il participe à l'album de reprises du groupe Coil, intitulé The Dark Age of Love, sorti le [20].

Le , Yann Tiersen a présenté son projet Dust Lane Inc. lors de La Route du Rock à Saint-Malo, avec 16 musiciens sur scène. Après une tournée mondiale de deux ans, Yann Tiersen a sorti Dust Lane en . Il comporte une collaboration avec Matt Elliott et Syd Matters[21].

Diversification (années 2010)[modifier | modifier le code]

Yann Tiersen à Berlin en 2010.
Yann Tiersen à Prato (Italie) en 2014.

Le sort un nouvel album Skyline aux sonorités post-rock[22].

Yann Tiersen fonde aux côtés de Lionel Laquerrière et Thomas Poli un nouveau projet orienté musique électronique et synthé nommé ESB (pour Elektronische Staubband). Le trio se produit lors de plusieurs festivals européens, notamment la Route du Rock à Saint-Malo en 2012, avant de sortir un album dans les conditions live en 2013, Thoré Single Club, et d'enregistrer un album l'année suivante pour une parution le (Square/Triangle/Sine sur le label Bureau B)[23],[24].

Pour les 100 ans des films Fantômas, la société de production Gaumont lui demande de composer une nouvelle bande originale qui accompagnera les films muets. Le , Yann Tiersen et d'autres artistes jouent en direct pendant 6 heures cette nouvelle bande originale au théâtre du Châtelet à Paris[25].

Le , Yann Tiersen sort un huitième album studio, Infinity, enregistré à Ouessant et en Islande[26].

Entre et , il suit une formation intensive pour l'apprentissage de la langue bretonne en six mois, dispensée par l'organisme Stumdi[27]. Cette maîtrise du breton lui permet notamment de comprendre les noms de lieux de l'île d'Ouessant où il vit et de lire des poèmes. Ainsi, il réalise l'album-concept EUSA (nom breton de l'île), intimement lié à sa vie. Ce recueil de morceaux de piano rend hommage à dix lieux sur Ouessant, à travers des enregistrements de l'écosystème, les coordonnées GPS liées, les photos et la voix de sa femme (dans Eusa elle récite un texte de la poétesse bretonne Anjela Duval)[28].

Le , Yann Tiersen annonce la sortie de son prochain album, prévu le intitulé ALL, et enregistré dans son nouveau studio L'Eskal sur l'île d'Ouessant[29]. En 2019, il participe à la reprise d'une ancienne boîte de nuit de l'île transformée en salle de concert accompagnée de studios d'enregistrement[30].

Il réalise en avril 2023 un concert dans le grand hall de l'aéroport de Berlin-Tempelhof, rejoint sur 2 titres par sa femme Emilie Quinquis[31].

Musique[modifier | modifier le code]

Yann Tiersen est un multi-instrumentiste[32],[33]. Il utilise principalement le piano, le violon, la guitare, l'accordéon ou la batterie.

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Bandes originales de films[modifier | modifier le code]

Albums live[modifier | modifier le code]

Mini-albums et E.P.[modifier | modifier le code]

Compilations[modifier | modifier le code]

  • 2019 : Portrait (25 titres de son répertoire réenregistrés, dont 3 titres inédits)
  • 2023 : Kerber Complete (Coffret 4CD inclus les albums "Kerber", "11 5 18 2 5 18", "Kerber (Solo Piano)", "Kerber Remixes (Extended)")

Collaborations[modifier | modifier le code]

Participations[modifier | modifier le code]

Yann Tiersen avec Denez Prigent en 2018 au festival de Cornouaille.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Médias[modifier | modifier le code]

DVD Live[modifier | modifier le code]

  • 2005 : La Traversée (réalisé par Aurélie du Boys)
  • 2006 : On Tour (dvd) (réalisé par Aurélie du Boys)

Films et documentaires[modifier | modifier le code]

  • D’escale en Eskal, film de Tanguy Alanou, 2019, Les Films de la pluie / Mille et Une. Films, 52 min. voir en ligne

Engagements et vie privée[modifier | modifier le code]

En 1999, il participe à un concert et un disque au profit du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), aux côtés de Noir Désir notamment[35].

Début , après le premier tour de l'élection présidentielle, il réalise une tournée improvisée pour dire « non au FHaine », entouré de Noir Désir, les Têtes raides, Dominique A et Thomas Fersen[36].

Natacha Régnier a été son épouse et elle interprète des chansons dans son album L'Absente paru en 2001. En 2002, ils ont une fille, Lise Tiersen[37].

Récompensé aux Victoires de la musique 2002, il hésite à accepter son prix. Considérant qu'il ne s'agit pas d'une bande originale telle que lui la conçoit, s'étant senti « dépossédé » de compositions déjà existantes[2], il monte sur scène pour pouvoir dire qu'il ne faisait pas de la musique pour ça[38]. Couronné également en 2004 pour la musique du film Good Bye, Lenin!, il profite de l'occasion pour évoquer la lutte des milieux intellectuels victimes de la politique du gouvernement Raffarin : « On dit que Good bye Lenin! parle de la chute d'un mur. Ce soir, je pense à celui auquel se sont heurtés les enseignants, chercheurs, juristes et intermittents qui voulaient dialoguer avec le gouvernement. Contre ce mur d'incompréhension, retrouvons-nous lundi, ici même au Zénith, pour un concert militant, pour que la France ne devienne pas un pays sans liberté, sans égalité, sans fraternité », en brandissant l'affiche du concert « Avis de KO social » ayant lieu le lendemain au Zénith de Paris[39].

En 2011, il collabore avec le Yellow Bird Project (YBP) pour concevoir un t-shirt, qui est vendu pour amasser des fonds pour Médecins sans frontières[40].

Le , Yann Tiersen se marie avec Émilie Quinquis sur l'île d'Ouessant[41].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Yann Tiersen - Biographie, discographie et fiche artiste », sur RFI Musique (consulté le ).
  2. a b et c Véronique Mortaigne, « Yann Tiersen, musicien au grand large », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  3. Antoine de Baecque, « Le saut de l'ange », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Véronique Mortaigne, « Les émotions universelles de Yann Tiersen et de Cesaria Evora », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. Véronique Mortaigne, « Yann Tiersen Le Phare », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. Frédérique Doyon, « La double vie de Yann Tiersen », Le Devoir,‎ .
  7. Hugo Cassavetti, « Yann folie. France Inter. Black Sessions. 21 h 30. », Libération,‎ .
  8. Bertrand Dicale, « Olympia. Yann Tiersen, l'instinct et la simplicité », Le Figaro,‎ .
  9. Sylvain Siclier, « Yann Tiersen apprivoise la scène de l'Olympia », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. Mercuri Catarina, « Festival Bourges 2001. Un chanteur habité », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. a et b Frédéric Jambon, « Yann Tiersen. La victoire du talent et de la fidélité », Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  12. Véronique Mortaigne, « Le marché français du disque renoue avec la croissance », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. AFP, « Quatre albums au-dessus du million d'exemplaires en France en 2003 », Le Parisien,‎ .
  14. « Une soirée œcuménique pour le cinéma », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  15. Régis Tremblay, « Yann Tiersen : La vie après Amélie Poulain », Le Soleil,‎ .
  16. a et b Muriel Steinmetz, « Le guitariste breton (se) joue de tout », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  17. « Les gens du monde », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  18. Ludovic Perrin, « Yann Tiersen et Shannon Wright », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Stéphane Davet, « La désolation d'une "fin de terre" », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  20. Thedarkageoflove.com.
  21. Voir.ca
  22. « Yann Tiersen toujours plus haut », RFI Musique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Pierre Chapin, « Yann Tiersen. En mode electro », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. Yann Tiersen est de retour [... avec ESB (Elektronishe Staubband) - Christophe Segard - 1er octobre 2015].
  25. « Une nuit avec Fantômas », sur fantomas.arte.tv (consulté le ).
  26. « Yann Tiersen, du rock vers l’infini », RFI Musique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. « Formation au breton. Yann Tiersen rempile », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Marie-Sarah Bouleau, « Yann Tiersen, sous ses airs bretons », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  29. « Yann Tiersen », sur Yann Tiersen (consulté le ).
  30. « Soir - L'Eskal. Le point d’ancrage ouessantin des Tiersen », sur Le Telegramme (consulté le ).
  31. « Yann Tiersen à l'aéroport de Tempelhof », sur arte.tv,
  32. Richard Robert, « Yann Tiersen : “Quand on me dit qu’il y a une fibre nostalgique dans ma musique, ça me gonfle” », Les Inrocks,‎ (lire en ligne Accès libre)
  33. Nicolas Julliard, « Le phare de Yann Tiersen éclaire la première nuit du Festival de la Bâtie », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre)
  34. « Langue bretonne. Prizioù 2017 : Yann Tiersen et Émilie Quinquis, brittophones de l'année », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. Stéphane Davet, « De Trust à Noir Désir, comment concilier rock et engagement politique », Le Monde,‎ .
  36. Olivier Bertrand, « Le «réflexe instinctif» de la scène rock militante », Libération,‎ .
  37. Antoine de Baecque, « Le saut de l'ange », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. Thierry Coljon, « Yann en scène », Le Soir,‎ .
  39. Victor Hache, « Victoires contre le mur d'incompréhension », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. « Yann Tiersen », sur Yellow Bird Project (consulté le ).
  41. « Brest. Le mariage « made in Brest » de Yann Tiersen », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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