XIXe dynastie égyptienne — Wikipédia

Un roi, sans doute Séthi Ier, offre Maât, la déesse de la vérité (argent partiellement plaqué d'or).

La XIXe dynastie (-1296/-1186) est fondée par Ramsès Ier, vizir d'Horemheb, dernier pharaon de la XVIIIe dynastie.

Son fils Séthi Ier lui succède. La capitale religieuse du pays reste Thèbes qui recevra alors l'attention particulière du roi, mais déjà ce dernier installe un nouveau palais royal dans le delta du Nil non loin des vestiges d'Avaris, l'ancienne capitale des Hyksôs, qui avait déjà été transformée à la dynastie précédente en poste avancé des armées des thoutmosides. Il reprend alors le cours de l'expansion avec des campagnes, en Libye et au Levant, parachevant l'œuvre conquérante de son père qui avait servi sous les ordres d'Horemheb.

Ramsès II lui succède. Son règne occupe à lui seul 60% de la durée de la dynastie.

Il va transformer la résidence de son père en une nouvelle capitale à Pi-Ramsès, dans le delta du Nil, construite sur les restes d'Avaris et pour laquelle il fait édifier de nouveaux temples à sa propre gloire ainsi qu'à celle des dieux de l'empire. Il y érige des obélisques, des statues colossales et fonde un vaste palais au milieu d'une cité nouvelle placée idéalement au cœur d'un empire qui, depuis la Nubie aux frontières avec les Hittites, rend à l'Égypte une position dominante. Pendant son règne, les richesses affluent et l'art est porté à un raffinement hérité de la période amarnienne. D'un point de vue religieux, Ramsès II réussit à rééquilibrer les forces entre les différents clergés, favorisant celui de Memphis et d'Héliopolis tout en continuant à enrichir celui de Thèbes. Afin de mieux contrôler les richesses qui en dépendaient, il reprend à son compte la politique d'Amenhotep III en plaçant ses fils à la tête de chacun des grands temples du pays.

Il se fait à plusieurs reprises représenter combattant en personne sur son char. Après avoir contenu les entreprenants Hittites, il signe un traité d'alliance et épouse une princesse hittite pour prévenir la montée assyrienne qui déjà menace le Mittani son ancien allié.

Son règne glorieux se manifeste par de nombreux bâtiments à travers toute l'Égypte et au-delà. Il est l'un des grands constructeurs de Thèbes notamment à Louxor et Karnak et se fait bâtir un vaste temple des millions d'années sur la rive occidentale, le Ramesséum. On ne compte plus le nombre de statues, de colosses, de monuments ayant reçu le nom du roi ou tout au moins une dédicace en son honneur[1].

Le successeur de Ramsès II, Mérenptah, va devoir faire face à la grande menace des envahisseurs indo-européens parmi lesquels on trouve des Aquaiwasha ou Achéens (Grecs). Il parvient à repousser cette première tentative d'invasion, démontrant ainsi la puissance des armées égyptiennes qui réussirent à stopper net la progression de cette migration. C'est aussi de son règne que l'on daterait l'épisode biblique de l'exode des Hébreux. Mérenptah poursuit l'œuvre de son père, entame un programme architectural à travers tout le pays, favorisant encore davantage les clergés locaux, agrandissant considérablement le domaine de Ptah à Memphis notamment. Mais son règne n'égale pas celui de son père en durée et déjà âgé au moment où il monte sur le trône, il n'a pas le temps de mener à bien son ambitieux programme. À sa mort, la crise dynastique évitée jusque-là (eu égard aux très nombreux prétendants au trône, tous enfants directs de Ramsès II) ne peut être contenue et la dispute qui s'ensuit risque d'entraîner le pays dans une période d'anarchie.

Le pouvoir se morcelle entre Thèbes et la cour restée à Pi-Ramsès et la dynastie s'achève dans le trouble de règnes successifs courts et sans portées réelles, laissant la situation externe se dégrader peu à peu... Il faudra attendre la reprise en main des rênes du pouvoir par l'armée avec l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle famille pour éviter la désagrégation complète de l'empire de plus en plus menacé par les changements inexorables de la politique internationale et des mouvements des populations cherchant à fuir les zones de guerre, poussées par la recherche d'un refuge que l'Égypte symbolise encore.

Pharaons de la XIXe dynastie[modifier | modifier le code]

 Pharaon Règne[2]  Capitale  Tombe Momie
Ramsès Ier -1296 à -1294 Thèbes Vallée des Rois, pillée : tombeau KV16 Intacte, aujourd'hui au musée de Louxor
Séthi Ier -1294 à -1279 Thèbes Vallée des Rois, pillée :
tombeau KV17 puis Deir el-Bahari, DB320
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire
Ramsès II -1279 à -1213 Pi-Ramsès Vallée des Rois, pillée :
tombeau KV7 puis Deir el-Bahari, DB320
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire
Mérenptah -1213 à -1203 Pi-Ramsès Vallée des Rois, pillée :
tombeau KV8 puis KV35
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire
Amenmes -1203 à -1200 Thèbes Vallée des Rois, usurpée à la dynastie suivante :
tombeau KV10
?
Séthi II -1203 à -1194 Pi-Ramsès Vallée des Rois, pillée :
tombeau KV15 puis KV35
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire
Siptah -1194 à -1188 Pi-Ramsès Vallée des Rois, pillée :
tombeau KV47 puis KV35
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire
Taousert -1188 à -1186 Pi-Ramsès ? Thèbes ? Vallée des Rois, usurpée par son successeur :
tombeau KV14 puis KV35 ?
Intacte, aujourd'hui au musée du Caire ?

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tant et si bien que l'on a parfois l'impression qu'il s'est arrogé le droit de s'approprier, d'usurper littéralement l'œuvre de ses prédécesseurs, alors que bien souvent il s'agit de restaurations de monuments qui avaient souffert lors de la crise amarnienne qui marque la fin de la XVIIIe dynastie.
  2. Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Égypte des pharaons : De Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 847 p. (ISBN 978-2-7011-6491-5 et 2-7011-6491-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :