Wustite — Wikipédia

Wustite
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Wustite
Wustite (noir) sur matrice de kamacite (gris brillant), sur la météorite de Sikhote-Aline (champs de vue ~2x1,7 cm).
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique FeO   [Polymorphes]FeO
Identification
Masse formulaire[3] 71,844 ± 0,002 uma
Fe 77,73 %, O 22,27 %,
Couleur Noir, gris tirant sur le jaune ou le brun, transparent sur des coupes fines[2]
Système cristallin cubique
Réseau de Bravais faces centrées F
Classe cristalline et groupe d'espace hexakisoctaédrique,
Fm3m
Clivage Parfait sur {0001}
Cassure Cassure irrégulière à subconchoïdale
Échelle de Mohs 5 - 5,5
Éclat Métallique
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,735 à 2,32 dans des cristaux synthétiques
Pléochroïsme non
Propriétés chimiques
Masse volumique 5,7 g/cm3
Densité 5.88 (mes.), 5.97 (calc.)[2]
Solubilité Soluble dans HCl dilué
Propriétés physiques
Magnétisme non magnétique

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La wustite est l'espèce minérale de l'oxyde de fer(II) FeO, qu'on retrouve en trace de surface sur le fer natif ou les météorites.

La wustite a une couleur grise, avec un éclat verdâtre. Elle cristallise dans le système cristallin cubique, en des grains opaques ou métalliques translucides. Sa dureté de Mohs est comprise entre 5 et 5,5, et une densité de 5,88.

Le nom vient de Fritz Wilhelm Friedrich Wüst (de) (1860–1938), un métallurgiste allemand, directeur du Kaiser-Wilhelm-Institut für Eisenforschung de Düsseldorf, maintenant appelé Institut Max-Planck de sidérurgie. Le nom, qui ne s'appliquait initialement qu'à l'oxyde de fer artificiel a été par la suite étendu à son équivalent naturellement formé[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La wustite a une cristallisation cubique dans le groupe d'espace Fm3m (ou 225) avec un paramètre cristallin a = 4,31 Å et Z = 4 unités formulaires par maille[4].

Il s'agit d'un composé typiquement non stœchiométrique : son taux d'oxydation est variable mais les métallurgistes retiennent généralement la formule FeO1,0356[5].

Occurrence[modifier | modifier le code]

Les topotypes (premiers échantillons naturels) ont été identifiés en 1927 par Rudolf Schenck (de) et Th. Dingmann à Scharnhausen (de), dans le Bade-Wurtemberg. Cette a été complétée par d'autres à l'île de Disko, au Groenland, dans le gisement houiller de Jharia au Jharkhand, en Inde, ainsi que comme inclusion dans des diamants dans beaucoup de diatrèmes de kimberlite. On en a également retrouvé dans des nodules polymétalliques[2].

Sa présence est typique d'un environnement très réducteur et chaud[6]. On l'observe donc fréquemment sur les météorites de fer et dans les dépôts constitués de laitiers sidérurgiques[7]. On peut, de même, l'identifier dans les basaltes très peu oxydés et riches en fer[2].

Minéraux associés[modifier | modifier le code]

La wustite peut former une solution solide avec la périclase (MgO), où le fer se substitue au magnésium. La périclase, lorsqu'elle est hydratée, forme de la brucite (Mg(OH)2), une serpentine commune.

L'oxydation de la wustite la transforme en goethite (FeO(OH)) ou en limonite.

Le zinc, l'aluminium et d'autres métaux de transition peuvent se substituer au fer dans la wustite.

La wustite dans des skarns dolomitiques peut être associée à de la sidérite (carbonate de fer), à des silicates comme la wollastonite, l'enstatite, la diopside ainsi qu'à la magnésite.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b c d et e [PDF](en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, Handbook of Mineralogy, Mineralogical Society of America, (lire en ligne), « Wüstite »
  3. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  4. (de) Karl Hugo Strunz Strunz et Ernest H. Nickel, Strunz Mineralogical Tables, Stuttgart, E. Schweizerbart'sche Verlagsbuchhandlung (Nägele u. Obermiller), , 9e éd., 184 p. (ISBN 3-510-65188-X)
  5. Maurice Burteaux, « Haut Fourneau : théorie », dans Techniques de l'ingénieur Traité matériaux métalliques, Éditions techniques de l'ingénieur (lire en ligne)
  6. (en) « Blast Furnace : Chemical Reactions: Indirect Reduction », sur steeluniversity.org, World Steel Association, 2002-2012
  7. (de) « Mineralienatlas: Wüstit », sur mineralienatlas.de, MineralDataShow

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]