Wouri — Wikipédia

Wouri
Illustration
embouchure du Wouri au niveau de Douala
Loupe sur carte verte Wouri sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 160 km
Bassin 11 700 km2
Bassin collecteur Wouri
Cours
Source Confluence Nkam et Makombé
· Coordonnées 4° 34′ 12″ N, 10° 09′ 49″ E
Embouchure Océan Atlantique
· Localisation Douala
· Altitude m
· Coordonnées 4° 05′ 00″ N, 9° 42′ 00″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau du Cameroun Cameroun

Sources : OpenStreetMap

Le Wouri est le nom d'un fleuve camerounais formé par la confluence des rivières Nkam et Makombé, à 32 km au nord-est de la ville de Yabassi, son estuaire baigne sur ses deux rives la ville de Douala, capitale économique du Cameroun.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Au XIIIe siècle, le puissant roi Ebokea Bodjongo'A Mbedi règne sur la côte atlantique de part et d’autre du « fleuve d'Ewodi ». Le fleuve Sawa (du littoral) est alors appelé « Mundja Mw'Ewodi », c'est-à-dire « fleuve d'Ewodi » en langue douala. Ewodi est la localité fluviale qu'abritent ses berges. Dans le domaine de ce roi, se trouve Bodjomgo, que l'on situe à l'emplacement de l'actuel quartier administratif Bonanjo. C'est en cet endroit qu'il rassemble les peuples côtiers du cercle du Ngondo pour vénérer le fleuve d'Ewodi. Le culte est l'occasion d'échanges marchands, de manifestations culturelles, de rencontres juridiques.

En 1472, les marins du navigateur portugais Fernando Pó entrent dans l'estuaire du Wouri, s'extasient devant l'abondance de crevettes (Lepidophthalmus turneranus) dans le cours d'eau qu'ils nomment en conséquence Rio dos Camarões, ce qui signifie en français « rivière (ou fleuve) aux crevettes ». Ainsi, du XVIe siècle au début du XXe siècle, le Wouri est connu sous le nom Camarões (« crevettes » en portugais), d'où le nom actuel du pays Cameroun[N 1].

Pendant la colonisation du Cameroun par les Allemands — de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale —, les colons allemands changent de nombreux mots du vocabulaire local qu'ils interprètent à leur façon : « éwodi » est transformé en « wouri », mot qui n'a pas d'étymologie locale ; c’est ainsi que « Mundja Mw'Ewodi » — le fleuve d’Ewodi — devient « le fleuve Wouri ».

Cours[modifier | modifier le code]

OpenStreetMap

Le bassin du Wouri à Douala — 11 700 km2 — est drainé par deux affluents principaux :

Au confluent de ces deux rivières, le cours d'eau prend le nom de Wouri. À Nono, en aval de Yabassi, le Wouri reçoit un affluent important : la Dibombé, qui draine le flanc sud du Mont Manengouba, les Monts Koupé près de Loum et la région de Mbanga.

Le bassin du Wouri à Yabassi a une superficie[2] de 8 250 km2.

La pente moyenne du Wouri-Nkam, obtenue après élimination est de 5,7 m/km.

Événement culturel[modifier | modifier le code]

La fête de l'eau (le ngondo) réunit chaque année en décembre, sur les berges du fleuve Wouri, dans la région du Littoral, plus de deux cent mille personnes venues assister à des défilés carnavalesques, des courses de pirogues[3] et des rites sacrés.

Les ponts sur le Wouri[modifier | modifier le code]

Ancien pont sur le fleuve Wouri à Douala
Plus d'information sur la construction du pont Wouri
Le pont du Wouri.

Pendant la période coloniale française un pont[4] a été construit de 1952 à 1954 par des entreprises françaises[N 2], reliant Bonabéri à la ville de Douala.

Ce pont subit des travaux de réhabilitation depuis . La première partie du plan de travail adopté a été de diviser le pont en deux ; les voitures circulent ainsi sur la partie droite, la partie gauche étant au soin des ingénieurs. Les taxis, moto-taxis (appelés benskins, prononcer « ben-sikin ») et trains ont l’interdiction de circuler entre h du matin et 21 h pour un meilleur trafic. Malgré cela, il subsiste quand même des embouteillages qui pénalisent les habitants qui veulent se rendre de l'autre côté du fleuve.

Le « pont » du Wouri est d'une importance économique capitale pour tout l'Ouest camerounais. L'activité de Bonaberi, qui regroupe nombre d'entreprises importantes (concessionnaires automobiles, PME/TPE...) et nombre de salariés faisant quotidiennement l'aller-retour vers le centre de Douala, serait directement asphyxiée par un « écroulement » du pont. Mais au-delà, c'est tout l'ensemble des échanges avec l'Ouest du pays, qui risquerait l'étouffement. Il est à préciser que l'Ouest Bamileké du Cameroun est le grenier alimentaire nourricier de ce pays. De ce fait, la présence d'un pont sur le Wouri évite un long détour d'environ 600 km par Yaoundé, au lieu de 280 km en situation normale. Des analyses prédisent d'autre part qu'un pont supplémentaire serait nécessaire sur le Wouri pour fluidifier la traversée et éviter la congestion ou paralysie qu'engendrerait une éventuelle mise hors service du pont unique.


Galérie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Camarões, qui veut donc dire « crevettes », est encore aujourd’hui le nom qui désigne le pays en portugais, cf. Camarões dans la Wikipédia portugaise.
  2. La Société de construction des Batignolles et la Compagnie industrielle de travaux publics[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Actes des états généraux de développement du Nkam [1].
  2. Régime hydraulique du fleuve Wouri et estimation des apports reçus par l'estuaire et la mangrove du Wouri, ORSTOM, J.C. Olivry [2].
  3. M. P. Harter, « Les courses de pirogues coutumières chez les Dualas ou pembisan à myoloo Duala », Revue d’Études camerounaises, 1960, p. 33-45.
  4. « Pont sur le Wouri (Douala/Bonabéri, 1954) », sur structurae.de, (consulté le ).
  5. Pierre Billard, Le Cameroun fédéral, vol. 2, Imprimerie des beaux-arts, 1968.