William Ruto — Wikipédia

William Ruto
Illustration.
William Ruto en 2023.
Fonctions
Président de la république du Kenya
En fonction depuis le
(1 an, 7 mois et 10 jours)
Élection 9 août 2022
Vice-président Rigathi Gachagua
Premier ministre Musalia Mudavadi
Prédécesseur Uhuru Kenyatta
Vice-président de la république du Kenya

(9 ans, 5 mois et 4 jours)
Élection 4 mars 2013
Réélection 26 octobre 2017
Président Uhuru Kenyatta
Prédécesseur Kalonzo Musyoka
Successeur Rigathi Gachagua
Député

(15 ans, 1 mois et 25 jours)
Prédécesseur William Morogo arap Saina
Successeur Circonscription supprimée
Biographie
Nom de naissance William Samoei arap Ruto
Surnom Zakayo[1]
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Kamagut (Kenya)
Nationalité Kényane
Parti politique Union nationale africaine du Kenya (jusqu’en 2005)
Mouvement démocrate orange (2005-2011)
Parti républicain uni (2012-2016)
Parti du jubilé (2016-2022)
Alliance démocratique unie (en) (depuis 2020)
Conjoint Rachel Kimetto
Diplômé de Collège universitaire Makerere
Profession Professeur de mathématiques
Religion Évangélisme
Résidence Palais d'État (Nairobi)

William Ruto
Vice-présidents de la république du Kenya
Présidents de la république du Kenya

William Ruto, né le , est un homme d'État kényan. Il est président de la République depuis le , après avoir été vice-président comme colistier d'Uhuru Kenyatta, de 2013 à 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et débuts politiques[modifier | modifier le code]

William Samoei Ruto est né à Sugoi dans la vallée du Rift dans une famille pauvre kalenjin. Toute biographie de Ruto mentionne que pendant sa jeunesse, il a vendu des poulets au bord de la route pour aider financièrement sa famille[2],[3]. Il deviendra ensuite l’un des hommes les plus riches du pays[4]. Il possède notamment un ranch de 2 500 acres, un énorme élevage de volailles et des investissements dans l'industrie hôtelière[5]

Ruto commence sa carrière politique dans les années 1990. Très actif dans les milieux religieux, Ruto rencontre Daniel arap Moi qui devient son mentor politique. Il participe à la fondation de la Youth for Kanu '92 (en) (YK92), un groupe de militants de la Kenya African National Union (KANU) qui soutient la candidature de leur candidat Daniel arap Moi pour les élections générales kényanes de 1992 (en). Ruto est le trésorier de ce groupe. Le groupe se fait surtout connaitre pour son harcèlement et ses menaces contre les Kikuyus, une ethnie qui s'oppose à la candidature de Moi, un Kalenjin et soutient Mwai Kibaki, un Kikuyu. Ruto fait fortune pendant sa période comme trésorier de la YK92[6],[2],[3].

Carrière politique comme député et membre du gouvernement[modifier | modifier le code]

Ruto est élu à l'Assemblée nationale en 1997 (en) dans la circonscription d'Eldoret Nord (en) et s'affirme comme l'une des personnalités les plus influentes de la KANU[3].

En 2002, le président Moi nomme Ruto au poste de vice-ministre de l'Intérieur et en , alors que les principaux politiciens de la KANU quittent le parti, Moi promeut Ruto au poste de ministre de l'Intérieur[3].

La KANU est battue aux élections générales de 2002 mais Ruto garde son mandat de député et s'impose comme secrétaire général de la KANU[3].

Ruto quitte la KANU pour le Mouvement démocrate orange (ODM) de Raila Odinga, un Luo et ennemi de Moi, et est candidat aux primaires internes de l'ODM en vue de l'élection présidentielle de 2007. Mais il termine à la 3e place derrière Odinga et Musalia Mudavadi. Cependant, Ruto s'emploie pour soutenir la candidature d'Odinga dans sa région d'origine de la vallée du Rift. Les sondages donnent Odinga et l'ODM vainqueurs mais le résultat officiel donne la victoire à Mwai Kibaki ce qui entraîne une flambée de violence entre fin et [3].

Pendant ces violences, Ruto s'approprie une ferme de 40 hectares en expropriant le propriétaire. Il est condamné en 2013 par la Haute Cour à rendre la ferme à son propriétaire et à le dédommager[3].

Un gouvernement d'union est formé entre les partisans d'Odinga et ceux de Kibaki et Ruto est nommé ministre de l'Agriculture en [3].

Vice-présidence et accusations de crimes par la CPI[modifier | modifier le code]

William Ruto en 2014.

En vue de l'élection présidentielle de 2013, Ruto s'allie avec Uhuru Kenyatta en [7], une alliance visant à préserver la paix dans le pays entre des hommes politiques des deux ethnies (Kikuyus et Kalenjins) qui se sont affrontées lors du cycle électoral précédent[2],[3].

Il comparait le devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, accusé, comme le président Uhuru Kenyatta (son procès se tient en novembre de la même année) d'être responsable de violences post-électorales commises lors du scrutin de 2007. Les chefs d'accusation sont « meurtre », « déportation ou transfert forcé de population » et « persécution ». Il clame son innocence[8],[9].

En , la Cour pénale internationale abandonne les charges retenues contre Ruto[9],[2].

En , Ruto forme son propre parti, l'Alliance démocratique unie (en).

Élection présidentielle de 2022[modifier | modifier le code]

Selon les termes de l'alliance scellée entre Kenyatta et Ruto en 2013, le président Kenyatta doit soutenir Ruto lors de l'élection présidentielle d'[2]. Mais la relation entre les deux hommes se déteriore au cours de leur deuxième mandat (confrontation sur un projet de référendum constitutionnel, campagnes de lutte contre la corruption visant principalement des alliés de Ruto)[2]. À l'approche de l'élection présidentielle, les signes d'un soutien du Parti du jubilé de Kenyatta à la candidature de Raila Odinga, son ancien adversaire, se multiplient[10]. Le soutien du président Kenyatta à la candidature d'Odinga est officialisé en et Ruto est exclu du Jubilee fin février[11]. Ruto est investi candidat par l'Alliance démocratique unie en mars[12],[13],[11]. Ruto choisit Rigathi Gachagua comme colistier[14].

Le , Ruto est déclaré vainqueur de l'élection présidentielle, mais les résultats, annoncés par le président de la commission électorale, sont rejetés par quatre des sept membres de l'instance[15]. L'opposition fait appel auprès de la Cour suprême qui, le , confirme la victoire de Ruto[16].

Président de la république du Kenya[modifier | modifier le code]

Il est investi président de la république du Kenya le [17].

Alors que le pays est frappé par un manque de liquidités assorti de difficultés économiques, il décide d'engager un large programme de privatisation d'entreprises publiques[18]. Après avoir fait voter une loi favorisant les privatisations en octobre 2023, il annonce le mois suivant la privatisation de 35 entreprises publiques, le gouvernement étudiant également la privatisation de 100 entreprises publiques supplémentaires[19]. « Les entreprises publiques sont étouffées par la bureaucratie gouvernementale, alors que les services qu'elles offrent peuvent être mieux pourvus par le secteur privé », déclare-t-il pour justifier ces mesures. Sur la scène internationale, William Ruto se positionne comme la voix de l'Afrique, notamment sur des sujets comme le changement climatique, la suprématie du dollar et le déséquilibre Nord-Sud, mais les observateurs accusent sa politique d'être en contradiction avec cet affichage[1].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

En 1991, William Ruto se marie avec Rachel Kimetto. Ils ont ensemble 7 enfants[20].

Il est chrétien évangélique et membre de l’African Inland Church [21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Catherine Amayi, « William Ruto, opportuniste en chef », Courrier international, no 1739,‎ 29 février-6 mars 2024, p. 14, traduction d'un article paru le dans The Continent.
  2. a b c d e et f Romain Gras, « Kenya : entre Uhuru Kenyatta et William Ruto, le divorce est consommé », Jeune Afrique,
  3. a b c d e f g h et i (en) Juliet Njeri, « William Ruto: Kenya's deputy president », BBC News,
  4. « International. Nouveau président du Kenya : plusieurs blessés lors de l'investiture de William Ruto », sur www.leprogres.fr
  5. (en) « William Ruto: Kenya's newest president – DW – 09/13/2022 », sur dw.com (consulté le )
  6. (en) C. Bryson Hull, « Ghost of Moi surfaces in Kenya's violence », Reuters,
  7. « Kenya : alliance entre les deux candidats », Le Figaro, .
  8. « Le vice-président kényan devant la CPI », in Le Figaro, mercredi 11 septembre 2013, page 5.
  9. a et b « Affaire Ruto et Sang : La Chambre de première instance V(A) de la CPI clôt l’affaire sans préjudice de toutes nouvelles poursuites qui pourraient initiées à l’avenir », sur www.icc-cpi.int, (consulté le )
  10. « Kenya: Raila Odinga officiellement candidat à l'élection présidentielle pour la cinquième fois », RFI,
  11. a et b Albane Thirouard, « Kenya: William Ruto se lance dans l'arène de la campagne présidentielle », RFI,
  12. Florence Morice, « Kenya: Uhuru Kenyatta officialise son soutien à Raila Odinga », RFI,
  13. « Présidentielle au Kenya: malgré le retournement d’alliance, Ruto multiplie les meetings », Radio France internationale,
  14. Florence Morice, « Kenya: après le choix de Martha Karua, des remous se font jour dans la coalition de Raila Odinga », Radio France internationale,
  15. « Kenya : William Ruto élu président, le résultat rejeté par une partie de la commission électorale », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  16. « Kenya: la Cour suprême confirme l'élection de William Ruto à la présidence », Radio France internationale,
  17. « William Ruto investi président du Kenya après plusieurs semaines de controverse », sur France 24, (consulté le )
  18. (en) Macharia Kamau, « President Ruto to privatise up to 10 State corporations within one year », sur Health
  19. Agence Ecofin, « Kenya : le président Ruto annonce la privatisation de 35 entreprises publiques », sur Agence Ecofin (consulté le )
  20. (en) Purity Wangui, « Get to know the incoming first lady Rachael Ruto », sur the-star.co.ke,
  21. A. Chekwech, William Ruto, the self-made kingmaker, monitor.co.ug, Ouganda, 12 mars 2013

Liens externes[modifier | modifier le code]