Wilfried Martens — Wikipédia

Wilfried Martens
Illustration.
Wilfried Martens en 1982.
Fonctions
Président du Parti populaire européen

(23 ans, 4 mois et 28 jours)
Prédécesseur Jacques Santer
Successeur Joseph Daul
Député européen

(5 ans)
Élection 12 juin 1994
Législature 4e
Groupe politique PPE-DE
Premier ministre de Belgique

(10 ans, 2 mois et 19 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Martens V, VI, VII, VIII et IX
Législature 45e, 46e, 47e et 48e
Prédécesseur Mark Eyskens
Successeur Jean-Luc Dehaene

(2 ans, 1 mois et 3 jours)
Monarque Baudouin
Gouvernement Martens I, II, III et IV
Législature 44e
Prédécesseur Paul Vanden Boeynants
Successeur Mark Eyskens
Biographie
Nom de naissance Wilfried Achiel Emma Martens
Date de naissance
Lieu de naissance Sleidinge (Belgique)
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Lokeren (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique CD&V
Diplômé de Université catholique de Louvain
Profession Juriste
Religion Chrétien catholique

Wilfried Martens
Premiers ministres de Belgique

Wilfried Martens (Écouter), né le à Sleidinge et mort le à Lokeren, est un homme politique belge flamand de tendance démocrate chrétienne, membre du Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V) (ex-CVP, chrétiens démocrates flamands), ancien Premier ministre belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Wilfried Martens est docteur en droit, licencié en notariat et bachelier en philosophie thomiste.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Il est président de deux mouvements flamands durant ses études à Louvain : l'Association des étudiants flamands (VVS) et l'Association des étudiants catholiques flamands (KVHV). Il s'était déjà fait connaître auparavant pour son intransigeance linguistique : en compagnie du « Jeugdkomitee », qu'il a fondé, il aurait investi le pavillon français lors de l'exposition universelle de 1958. L'intéressé a toutefois toujours démenti avoir participé à cette action expliquant qu'à l'époque il était en train de préparer ses examens à Louvain[1]. Peu après, il devient membre dirigeant et responsable de l'information du Vlaamse Volksbeweging (VVB), mouvement qui organise les deux marches flamandes sur Bruxelles, lors des mois d'octobre 1961 et 1962. Il peut être considéré dans ses premières années comme un véritable flamingant. Vient ensuite la période des cabinets avec des passages successifs au sein des équipes de Pierre Harmel (1965) et Paul Vanden Boeynants (1966), tous deux Premiers ministres. Entre-temps, Wilfried Martens s'est inscrit au barreau de Gand en tant qu'avocat et au CVP en 1963. Cinq ans plus tard, il devient, pour quatre ans, président des CVP-Jongeren, composé à l'époque du fameux wonder bureau, dont font, entre autres, partie Jean-Luc Dehaene et Miet Smet.

Président de Parti[modifier | modifier le code]

Le , après un voyage d'étude au département d'État américain, Wilfried Martens accède, à trente-cinq ans, à la présidence du CVP, poste qu'il conserve jusqu'en 1979. Représentant de l'aile « régionaliste » du CVP, il invite le Premier ministre Gaston Eyskens, également CVP, à aller de l'avant en la matière. Ce dernier, mis en minorité dans son groupe au Parlement, se retire alors de la vie politique nationale[2]. En 1974, Martens entre à la Chambre des représentants, et joue ensuite un rôle important en tant que président du CVP dans les négociations sur le pacte d'Egmont-Stuyvenberg.

Statue à Sleidinge.

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Il est Premier ministre entre 1979 et 1992, sauf pendant une période de huit mois en 1981, lorsque le poste est occupé par Mark Eyskens.

Il devient Premier ministre alors qu'il n'a jamais assumé de charge ministérielle auparavant, ce qui, jusque-là, avait été un fait rare dans la vie politique belge.

Les années 1980 connaissent une certaine instabilité en Belgique, dix gouvernements se succèdent sur la décennie. Neuf seront présidés par Wilfried Martens en alternant partenaires socialistes et libéraux.

Il mène au début des années 1980 une politique libérale, à la tête d'une coalition de sociaux-chrétiens et de libéraux. En 1981, Wilfried Martens, à la tête de son cinquième gouvernement, est confronté à une situation économique compliquée : un taux de chômage fleuretant avec les 10%, une balance des paiements largement dans le rouge et un déficit budgétaire approchant les 15%.  Le gouvernement décide, le 22 février 1982, de dévaluer le franc belge de 8.5% et accompagne cette mesure d’un blocage des prix pour éviter un dérapage de l'inflation, suspension partielle de l'indexation des salaires[3]...

Il obtient également une certaine pacification dans le dossier linguistique en concrétisant l'existence de la Région wallonne et de la Région flamande en 1980 et en laissant le problème de la création de la Région de Bruxelles-Capitale au frigo. En 1986, il inaugure sa statue de cire à l'historium de Bruxelles[4].

Carrière européenne[modifier | modifier le code]

Entre novembre 1975 et janvier 1976, il est rapporteur du groupe de travail "Parti européen" de l'UEDC. Ce groupe de travail soumet en avril 1976 au Comité de l'UEDC un projet de statuts du "Parti populaire européen, fédération des partis chrétiens démocrates de la Communauté européenne" qui est formellement créé le 8 juillet 1976 à Luxembourg[5].

En 1998, il se voit décerner le prix européen Charles-Quint.

Du au , il est le président du Parti populaire européen, parti dont il est un des fondateurs. Le roi Baudouin Ier lui accorde en 1992 le titre honorifique de ministre d'État.

Lors de la crise politique de 2007, Wilfried Martens fait partie des ministres d'État consultés officiellement en août par le roi Albert II pour sortir de l'impasse. Le , le roi Albert II le nomme « explorateur » après avoir accepté la démission du gouvernement Leterme.

Au lendemain de la désignation d'Herman Van Rompuy au poste de président du Conseil européen, il est chargé par le roi d'une mission d'intermédiaire afin qu'il accompagne une transition rapide et efficace vers un nouveau Premier ministre belge.

À la suite de son cancer du pancréas, Wilfried Martens meurt le à 77 ans, en se faisant euthanasier[6],[7].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Wilfried Martens, l'homme aux 9 gouvernements, s'est éteint », sur www.lalibre.be, (consulté le ).
  2. Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 2010, p. 193.
  3. GERARD GUILLAUME, « Il y a 30 ans, à Poupehan... la dévaluation du franc », L'Echo,‎ (lire en ligne Accès payant)
  4. Joëlle Meskens, « l'historium de Bruxelles : j'aime, j'aime, j'aime la cire… Marquise de Beauffort », sur Le Soir, (consulté le ).
  5. Wilfried Martens, Mémoires pour mon pays, Bruxelles, Editions Racines, , 457 p. (ISBN 2-87386-454-0), Page 227
  6. (nl-BE) « Wilfried Martens koos voor euthanasie: "Hij was op het einde van zijn leven" », Het Belang van Limburg (consulté le )
  7. (nl) « Oud-premier Wilfried Martens is overleden », VRT, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (nl) Helmut Gaus (dir.), Politiek Biografisch Lexicon, Gand, 1989.
  • (nl) Hugo de Ridder, Omtrent Wilfried Martens, Lannoo, Tielt, 1991.
  • (nl) Hugo de Ridder, De Strijd om de 16, Lannoo, Tielt, 1993.
  • (nl) Manu Ruys, Wilfried Martens, dans: Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1998.
  • Les archives de Wilfried Martens sont conservées aux Archives générales du Royaume, à Bruxelles.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :