Wenceslas Antoine de Kaunitz — Wikipédia

Wenzel Antoine von Kaunitz
Illustration.
Portrait de Wenzel Antoine von Kaunitz vers 1750-1752
Fonctions
Ministre plénipotentiaire habsbourgeois à Turin

(3 ans)
Ministre plénipotentiaire habsbourgeois aux Pays-Bas Autrichiens

(2 ans)
Ambassadeur habsbourgeois en France

(3 ans)
Ambassadeur habsbourgeois en Espagne

(8 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vienne
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche (Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Mariahilf
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche (Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire)
Nationalité Drapeau de la Bohême Bohême
Conjoint Maria Ernestine von Starhemberg

Wenceslas Antoine, comte, puis prince (1764) de Kaunitz[1], comte de Rietberg (en allemand : Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg, en tchèque : Václav Antonín Kounic), connu dans les textes français de l'époque comme « prince de Kaunitz », né à Vienne le et mort à Mariahilf le , est un diplomate et homme d'État bohémien au service de la monarchie de Habsbourg.

En tant que membre du Conseil aulique du Saint-Empire romain et un adepte du despotisme éclairé, Kaunitz était un conseiller proche de Marie-Thérèse d'Autriche et de son fils, l'empereur Joseph II. Nommé Chancelier d'État et chef de la diplomatie autrichienne à la veille de la guerre de Sept Ans, il a marqué la Révolution diplomatique de 1756 en créant l'alliance avec la France contre la Grande-Bretagne et la Prusse.

Biographie[modifier | modifier le code]

La vieille famille noble des Kaunitz (en tchèque : Kounicové) remontant à 1284[2] venait à l'origine de Bohême. Les ancêtres possédaient de nombreux biens à Slavkov (Austerlitz) en Moravie où le père de Wenceslas, Maximilien Ulrich de Kaunitz (1679–1746) occupera le poste de gouverneur (Landeshauptmann). Par son mariage avec Maria Ernestine Francisca de Rietberg (1687–1758) en 1699, il a acquis le comté de Rietberg en Westphalie.

Wenceslas de Kaunitz lui-même épousa en 1736 la comtesse Marie Ernestine de Starhemberg (1717–1749), issue d'une famille de vieille noblesse autrichienne. Le couple a eu sept enfants, notamment Ernst Christoph von Kaunitz-Rietberg (1737–1797), également un diplomate et grand serviteur de l'Empire autrichien.

Carrière diplomatique[modifier | modifier le code]

L'impératrice Marie-Thérèse (par Jean-Etienne Liotard, 1762).

Kaunitz entra au service de la maison d'Autriche en 1735, fut ministre plénipotentiaire à Turin (1741), avant d'occuper le même poste aux Pays-Bas autrichiens d' à , en remplacement du comte de Königsegg-Erps. Pratiquement à la tête du gouvernement général des Pays-Bas après la mort de la gouvernante, l'archiduchesse Marie-Anne (), propre sœur de Marie-Thérèse, alors que le prince Charles-Alexandre de Lorraine commandait les troupes Autrichiennes, il dut peu de temps après quitter Bruxelles en raison de l'invasion française (). Il gagna alors Anvers, puis Aix-la-Chapelle avec le reste du gouvernement bruxellois.

En , il obtint son remplacement à Bruxelles par le comte Charles de Batthyany, pour raison de santé. Il fut ensuite négociateur au traité d'Aix-la-Chapelle (1748), puis ambassadeur à Versailles (1750-1753), où, inquiet des progrès de la Prusse, il prépara l'alliance franco-autrichienne de 1756.

Chancelier[modifier | modifier le code]

L'empereur Joseph II.

Il fut alors appelé par Marie-Thérèse au poste de chancelier de cour et d’État des Habsbourg, qu'il devait occuper pendant près de quarante ans (1753-1792).

Il confia au comte Daun la réorganisation de l’armée, d’où la création de l’académie militaire Marie-Thérèse et la remise en ordre de la frontière (Militärgrenze) aux confins de l’Empire ottoman.

Il est à l'origine de la création du Conseil d'État qu'il dirige à partir de 1761. Farouchement anticlérical, partisan du despotisme éclairé, il amorça sous Marie-Thérèse une politique de réformes reprises plus tard par Joseph II de manière plus énergique. L'empereur François Ier mourut en 1765. Son successeur, l'Archiduc Joseph, âgé de 24 ans, fut associé comme co-régent au pouvoir de sa mère mais limité aux affaires militaires ce qui le contraria.

En ce qui concerne l'horizon institutionnel des Pays-Bas autrichiens, Kaunitz supprima en 1757 le Conseil suprême des Pays-Bas (à Vienne) et fit passer les affaires de ces provinces sous l'autorité directe du chancelier de cour et d'État. L'impératrice mourut en 1780. L'empereur Joseph lui succéda sur les trônes de Hongrie, de Bohême et d'Autriche.

Kaunitz avait approuvé les mesures de sécularisation prises depuis 1781 mais, bien qu'ayant beaucoup d'influence sur Joseph II, il ne put le freiner lorsqu'il se lança en 1787 dans ses grandes réformes administratives que le chancelier jugeait dangereuses.

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Maintenu à son poste par Léopold II, Kaunitz fut démis par François II peu après son avènement (). Il possédait un régiment portant le collet rose, en souvenir du prince de Ligne, où servit Kléber en 1785.

Son fils aîné, Ernst Christoph, diplomate, hérita de ses titres, à sa mort.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. vente des biens de Wenceslas Antoine prince de Kaunitz
  2. (de) Karl Otmar Freiherr von Aretin, « Kaunitz, v. », dans Neue Deutsche Biographie, t. XI, Duncker & Humblot, Berlin, 1977, p. 362.

Bibliographie succincte[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire d'histoire de Belgique. Vingt siècles d'institutions. Les hommes, les faits, dir. Hervé Hasquin, Didier Hatier, Namur, 2000 (2e édition revue et corrigée), p. 372.

En anglais[modifier | modifier le code]

Portrait de Kaunitz.

En allemand[modifier | modifier le code]

  • (de) Renate Zedinger, Die Verwaltung der Österreichischen Niederlande in Wien (1714-1795). Studien zu den Zentralisierungstendenzen des Wiener Hofes im Staatswerdungsprozess der Habsburgermonarchie, Böhlau Verlag, , p. 146 - 149

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]