Walafrid Strabon — Wikipédia

Walafrid Strabon
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Abbé
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SouabeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Raban Maur, Réginbert de Reichenau (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Walafrid (ou Walahfrid ou Walahfried ou Walafried) Strabon ou Strabus (c'est-à-dire « le Louche »), dit parfois en français Gaufroy le Louche, est un religieux franc bénédictin, poète, botaniste, diplomate d'origine souabe de la 1re moitié du IXe siècle, né en 808 ou 809, mort le , vers l'âge de quarante ans, noyé dans la Loire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en Souabe, dans la région du lac de Constance, dans une famille très modeste, il est formé d'abord au monastère de Reichenau, puis part en 827 pour l'abbaye de Fulda, où il est le disciple de Raban Maur, et fait la connaissance de Loup de Ferrières et de Gottschalk le Saxon, avec qui il noue des liens d'amitié. À partir de 829, il devient précepteur du prince Charles, fils de l'empereur Louis le Pieux, et est mêlé au monde de la cour. En 838, l'empereur le nomme abbé du monastère de Reichenau. Partisan de Lothaire en 840, il doit fuir un moment à Spire, puis retrouve son monastère en 842 (grâce sans doute à Grimald de Wissembourg, chancelier de Louis le Germanique, qui avait été l'un de ses maîtres à Reichenau). Il meurt accidentellement alors qu'il voyage comme ambassadeur de Louis le Germanique auprès de Charles le Chauve.

Œuvres[modifier | modifier le code]

L'un des poètes les plus habiles et les mieux inspirés de l'époque carolingienne, il est notamment l'auteur des ouvrages suivants :

  • la Visio Wettini, composée vers 825, versification (957 vers) d'un texte en prose écrit en 824 par Heito, ancien abbé de Reichenau et évêque de Bâle, récit édifiant des derniers jours du moine Wetti qui eut, trois jours avant sa mort, une vision dans laquelle il était guidé par un ange dans le monde de l'au-delà (Walafrid développe le texte assez court d'Heito, essentiellement l'épisode de la vision, dans la tradition du chant VI de l'Énéide, et sous une forme qui préfigure la Divine Comédie) ;
  • le De imagine Tetrici, un poème en 262 vers, en forme de dialogue allégorique (entre le poète et l'étincelle d'inspiration, Scintilla) décrivant une statue équestre de Théodoric le Grand transportée de Ravenne à Aix-la-Chapelle, composé vers 829 ;
  • le Liber de cultura hortorum (appelé aussi Hortulus), poème didactique en 444 vers, consacré à vingt-quatre plantes médicinales cultivées à Reichenau, leur culture et leurs applications, composé vers 840 ;
  • le De vita et fine Mammæ monachi, histoire versifiée de Mammès de Césarée ;
  • les Versus de beati Blaithmac vita et fine, histoire versifiée d'un moine irlandais martyrisé en 825 par les Vikings ;
  • des Vies en prose de saint Gall et de saint Othmar ;
  • un traité en 32 chapitres sur l'histoire des pratiques liturgiques, le Liber de quarundam in observationibus ecclesiasticis rerum exordiis et incrementis, composé entre 840 et 842 ;
  • des préfaces pour la Vita Karoli d'Éginhard et la Vita Ludovici imperatoris de Thégan, dont il fut l'« éditeur ».

Il a également composé d'assez nombreux poèmes plus courts, dans des mètres variés, adressés à différents contemporains, ou des hymnes religieux, des commentaires de textes bibliques, notamment sur les Psaumes et des homélies. Il est aujourd'hui définitivement prouvé que cet auteur n'est pas l'auteur de la Glose ordinaire de la Bible établie et diffusée à partir de la fin du XIe siècle[1].

Édition[modifier | modifier le code]

  • Hermann Knittel (éd.), Visio Wettini (texte latin, traduction allemande et commentaire), Heidelberg, Mattes Verlag, 2004.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Wielockx (Richard), « Autour de la Glossa ordinaria », RTAM 49 (1982), 222-228.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]