Wagna — Wikipédia

Wagna
Blason de Wagna
Héraldique
Wagna
Administration
Pays Drapeau de l'Autriche Autriche
Land Drapeau du Land de Styrie Styrie
District
(Bezirk)
District de Leibnitz
Conseillers municipaux SPÖ (16), ÖVP (7), FPÖ (1) Grüne (1)
Maire Peter Sunko (SPÖ)
Code postal A-8435
Immatriculation LB
Démographie
Population 5 830 hab. (2017[1])
Densité 449 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 46′ 05″ nord, 15° 33′ 30″ est
Altitude 266 m
Superficie 1 298 ha = 12,98 km2
Localisation
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Liens
Site web www.wagna.at

Wagna est une commune autrichienne du district de Leibnitz en Styrie, située à la confluence des rivières Sulm et Mur près de Leibnitz. Ses origines remontent à sa fondation par l'empereur romain Vespasien en 70, sous le nom de la colonie de Flavia Solva, mais le site est peut-être occupé dès la période celtique du Hallstatt.

La ville est connue pour ses camps d'internement de populations italiennes y furent créés lors de la Première Guerre mondiale et des camps d'emprisonnement et de travail lors de la seconde. Ces mêmes camps furent utilisés à la fin des conflits pour l'accueil des réfugiés austro-hongrois en 1919 et allemands en 1940 puis en 1945.

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville est située au confluent de la Sulm et de la Mur à deux kilomètres au sud de Leibnitz et à environ 6 km de la ville de Spielfeld marquant la frontière autrichien d'avec la Slovénie et la ville de Sentilj. Le centre-ville de Graz se trouve à 36 km au Nord de celui de Wagna ; celui de Wien à 172 kmau Nord-Ouest-Nord ; celui de Maribor à 24 km au Sud.

Histoire[modifier | modifier le code]

Période romaine[modifier | modifier le code]

Située au point de franchissement de deux rivières, des mentions font état d'un pont sur le site dès le IXe siècle av. J.-C. Au Ier siècle av. J.-C., la zone est habitée par des populations celtes, avant que l'empereur romain flavien Vespasien n'y fonde en 70 l'une des onze colonies romaines de l'actuelle Autriche, sous le nom de Flavia Solva. Cette colonie devient alors la capitale romaine de la future Styrie[2]. Alentour sont exploitées des carrières de pierres. Vers 170, la ville est détruite durant les guerres contre les Marcomans, reconstruite, puis de nouveau détruite au Ve siècle.

Du Moyen Âge au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Un bourg réapparaît officiellement sur des documents au XIIIe siècle, sous le nom de Wagnach (signifiant « franchissement de rivière »)[2]. En 1532, il voit le passage des armées du sultan Soliman le Magnifique, qui le pillent, ainsi que le bourg voisin de Leibnitz, tuant ou emmenant en esclavage leurs habitants[réf. nécessaire]. En conséquence, une citadelle est bâtie XVIe siècle sur le site de Wagna. Des habitations s'implantent ensuite petit à petit autour.

En 1822, le village compte environ 200 habitants[2].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

 
Entrée du Flüchtlingslager et baraquements.
Entrée du Flüchtlingslager et baraquements.

Durant la Première Guerre mondiale, à Wagna est établi un camp de réfugiés civils (Flüchtlingslager) venant de Galicie dans le Sud de la Pologne qui compte jusqu'à 15 000 personnes en janvier 1915 pour une population locale de moins de 300 habitants. Avec l'avancée des troupes austro-hongroises au nord, les réfugiés polonais retournent dans leurs villages[3]. Cependant, l'entrée en guerre de l'Italie le entraîne l'internement ou la fuite des ressortissants italiens des régions du Frioul, faisant alors partie de l'Empire austro-hongrois. Le camp reçoit une deuxième vague massive de réfugiés fuyant les combats des batailles de l'Isonzo en provenance principalement de la province de Gorizia et plus particulièrement des villes de Ronchi dei Legionari, Sagrado et Monfalcone[4],[5],[2] mais aussi des Slovènes de la région de la Carniole[4]. Leur nombre atteint au maximum 21 286 personnes en novembre 1915[6] vivant dans 120 baraquements (dont dix-huit alloués à un hôpital géré par vingt-trois médecins) en bois dispersés sur 125 ha au sein de ce qui fut appelé « la città di legno[4] » (la ville en bois). Les conditions sanitaires entrainèrent la mort de près de 3 000 personnes[7] à cause des épidémies de choléra, typhus, et fièvre typhoïde qui sévirent dans les camps[2] ; le cimetière italien date de cette période.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Les baraquements des camps de réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1939, les autorités allemandes ordonnent la construction d'un site de transit et d'accueil des Allemands de Bessarabie en provenance de Russie et de la région de Dobroudja en Roumanie. À partir de janvier 1943, les grottes datant de la période romaine sont utilisées pour la construction et l'essai de matériels militaires (chars et moteurs d'avions). En février 1943, le camp de transit est transformé en camp de concentration, à Aflenz (Oflag XVIIIA), annexe de celui de Mauthausen, pour fournir la main-d'œuvre aux usines d'armement. Il a accueilli 6 097 prisonniers de guerre français (dont 1 000 officiers), 2 834 Anglais et 2 641 Russes, ainsi que des travailleurs en provenance de Russie, de Pologne et d'Europe de l'Est[3]. En un an, plus de 600 prisonniers y décèderont[2].

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

Après le conflit, les casernes et les camps sont administrés par les Russes puis les Anglais et sont utilisés pour l'accueil des groupes ethniques allemands expulsés de Yougoslavie (en particulier de Slavonie) et d'Europe du Sud-Est[2],[3]. Au , les petites communes d'Aflenz, Hasendorf et Leitring fusionnent en une seule entité administrative avec Wagna. Le camp de Wagna est définitivement fermé le , soit l'un des derniers subsistant de la Seconde Guerre mondiale.

Démographie[modifier | modifier le code]

Données générales[modifier | modifier le code]

La population totale de Wagna en 2006 est de 5 155 personnes dont 2 490 hommes (48,3 % de la population totale) et 2 665 femmes (51,7 % de la population totale)[8]. La population de nationalité autrichienne est de 4 777 personnes pour 378 personnes étrangères en provenance à près de 94 % d'Europe, principalement de l'Union européenne et de l'ex-Yougoslavie.

En 2015, la population des différents lieux-dits de Wagna est répartie selon :

  • Aflenz an der Sulm 197 habitants
  • Hasendorf an der Mur 246 habitants
  • Leitring 2 763 habitants
  • Wagna 2 287 habitants

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

1822 1914 1915 1916 2001 2006 2009 2015 2017
200292plus de 15 000plus de 22 0005 1025 1555 2235 4935 830
(Sources : Statistiques autrichiennes[1])

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges à Wagna en 2006[8] en nombre total de personnes.
HommesClasse d’âgeFemmes
avant 1916
14 
12 
1917-1921
36 
32 
1922-1926
90 
67 
1927-1931
97 
72 
1932-1936
113 
139 
1937-1941
142 
116 
1942-1946
142 
169 
1947-1951
146 
138 
1952-1956
178 
206 
1957-1961
211 
276 
1962-1966
221 
240 
1967-1971
241 
174 
1972-1976
186 
134 
1977-1981
150 
161 
1982–1986
137 
147 
1987-1991
178 
158 
1992-1996
130 
120 
1997-2001
129 
120 
2002-2006
124 


Pyramide des âges à Wagna en 2006[8] en pourcentages.
HommesClasse d’âgeFemmes
13,3 
> 65 ans
18,5 
70,7 
15-64 ans
67,2 
16,0 
0-14 ans
14,4 

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires de la commune[modifier | modifier le code]

Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
2010 30 décembre 2014 Peter Sunko SPÖ  
22 mars 2015 2020 Peter Stradner SPÖ  
Les données manquantes sont à compléter.

Lieux-dits[modifier | modifier le code]

La commune est née au du regroupement des villages autour de Wagna en une seule unité administrative sous la tutelle de cette dernière. Les lieux-dits de la commune sont :

  • Aflenz an der Sulm, s'étendant sur 233,78 ha
  • Hasendorf an der Mur, s'étendant sur 253,31 ha
  • Leitring, s'étendant sur 396,61 ha
  • Wagna, s'étendant sur 417,5 ha

Jumelages[modifier | modifier le code]

Culture[modifier | modifier le code]

  • Le château de Retzhof[9].
  • La villa romaine de Flavia Solva[9].
  • L'église Christus der Auferstandene (« Christ ressuscité ») construite en 1963-1964 en béton (clocher datant de 1969) sur les plans de l'architecte Friedrich Moser[9].
  • Deux chapelles, dont celle dédiée à Maria Osterwitz[9].
  • Le collège agricole et forestier de Saint-Martin[9].
  • Le moulin de Wagna construit par la famille Polheim en 1562[9].
  • Le cimetière italien de Wagna.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a et b « (de) Ein Blick auf die Gemeinde : 61045 - Wagna », sur site de Statistik Austria (consulté le )
  2. a b c d e f et g (de) « Von Flavia Solva zu Wagna »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) sur le site officiel de la commune de Wagna.
  3. a b et c (de) Wagna - eine wechselvolle Geschichte sur le site des Fonds d'intégration autrichienne.
  4. a b et c (it) Wagna in « Caporetto: storia, testimonianze, itinerari » par Camillo Pavan et Željko Cimprič, édition Camillo Pavan, Trévise, 1997, p. 289-296.
  5. (en) Gender and Modernity in Central Europe: The Austro-Hungarian Monarchy and Its Legacy, Agatha Schwartz, Presses de l'Université d'Ottawa, 2010, (ISBN 9780776607269), p. 210.
  6. La ville attenante de Leibnitz en accueille sensiblement le même nombre, avec cependant une plus grande proportion de Slovènes (cf Pavan, 1997).
  7. (de) Italienischer Friedhof in der Friedhofstraße in Leitring/Wagna sur le site de l'office du tourisme de Wagna.
  8. a b et c (de) Probezählung 2006 Wagna, Recensement 2006 sur le site officiel de Statistik Austria.
  9. a b c d e et f Classé aux Monuments historiques autrichiens.