Volcans d'Auvergne — Wikipédia

Vue sur la chaîne des Puys depuis le puy de Dôme.

Les volcans d'Auvergne sont l'alignement nord-sud de volcans d'origines et d'âges variés qui s'étendent de la chaîne des Puys au nord, au plateau de l'Aubrac au sud. Si on considère l'ancienne région Auvergne, il faut aussi y inclure les volcans du Devès, du Meygal et du massif du Mézenc (du moins ceux situés dans le département de la Haute-Loire).

Une grande partie de l'Auvergne est couverte par le Massif central, chaîne hercynienne datant de la fin du Paléozoïque qui s'étire sur presque un sixième de la surface totale de la France. C'est un plateau élevé (surrection d'une pénéplaine) entrecoupé de profondes vallées et surmonté fréquemment de reliefs volcaniques d'une grande variété de formes et d'âges.

Le volcanisme du Massif central a été actif durant les périodes Tertiaire et Quaternaire, l'âge des volcans s'étageant de 65 millions d'années pour les plus anciens à seulement 7 000 ans (voire moins[a]) pour la chaîne des Puys.

Formant un ensemble paysager, géologique et patrimonial, le parc naturel régional des Volcans d'Auvergne comprend la chaîne des Puys, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2018, les monts Dore, l'Artense, le Cézallier et les monts du Cantal.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le puy Griou dans les monts du Cantal. Cône de phonolite datant de 6 millions d'années.

Il existe en Auvergne plusieurs types de volcans très différents les uns des autres. Ainsi, les deux stratovolcans du Cantal et des monts Dore n'ont rien de commun avec les petits édifices monogéniques très récents de la chaîne des Puys et de la région de Besse-en-Chandesse et sont également très différents des grands plateaux basaltiques du Cézallier et de l'Aubrac. Les premiers se sont formés sur de longues périodes et ont une histoire et une géomorphologie complexes. Les deuxièmes sont de forme simple et sont très bien conservés car ils n'ont connu qu'une seule éruption très brève et récente. Quant aux troisièmes, ils sont issus de volcans ayant émis des laves fluides qui se sont étalées sans former de volcans bien individualisés (volcanisme de type fissural)[1].

Une hypothèse veut que les volcans d'Auvergne soient indissociables des fossés sédimentaires tertiaires qui les bordent (Limagne) et qui sont eux-mêmes des éléments d'un grand rift fissurant toute l'Europe occidentale[2] (on retrouve de la même façon des volcans en Allemagne associés au rift rhénan et en Bohême). Ces zones d'amincissement de la lithosphère résulteraient du choc entre les plaques Afrique et eurasiatique. Le rift auvergnat serait donc un rift passif par opposition au rift actif qui a sa dynamique propre. La surrection des Alpes pourrait aussi avoir joué un rôle du fait d'une remontée asthénosphérique de magma engendrée par la formation de la racine lithosphérique de la chaîne alpine ou encore du fait de déformations lithosphériques de grande longueur d'onde (>500 km) à l'avant de cette même chaîne[2].

Vue du puy de Montchal (1 094 m) depuis le puy de Lassolas (Puy-de-Dôme, France)

Une autre hypothèse attribue le volcanisme auvergnat à la présence d'un point chaud, caractéristique du volcanisme intraplaque, certaines mesures de tomographie sismique (qui ont mis en évidence la présence d'un diapir sous les volcans d'Auvergne) et des analyses géochimiques (présence de terres rares légères traduisant une origine profonde du magma[b]) allant dans ce sens[2]. Cependant, concernant ce dernier point, il est à noter que la teneur en terres rares légères des roches volcaniques est assez irrégulière (faible par exemple dans le Cantal[c], plus abondante ailleurs) ce qui signifie que les magmas viennent de différentes profondeurs et ne permet pas de valider à coup sûr l'hypothèse du point chaud.

Ces deux thèses ne sont cependant pas irréconciliables car ce point chaud ne pourrait être finalement que la manifestation du flux asthénosphérique qui remonte sous le Massif central et qui a été généré par la formation de la racine lithosphérique des Alpes (hypothèse déjà évoquée). Ce flux aurait provoqué une érosion thermique de la lithosphère sous le Massif central à partir du Miocène supérieur, provoquant son amincissement et la formation d'un rift directement associé au volcanisme[3].

Réveil possible[modifier | modifier le code]

Le lac Pavin, plus récent témoignage de l'activité volcanique en France métropolitaine.

La communauté des chercheurs[évasif] s'accorde à dire qu'une résurgence de l'activité volcanique est possible dans le Massif central. Certains éléments plaident en faveur de cette thèse :

Tout d'abord, il existe des volcans très récents dans trois zones : chaîne des Puys (la dernière éruption, celle du puy de la Vache et du puy de Lassolas ne date que de 8 600 ans), région de Besse-en-Chandesse (maar du lac Pavin qui ne date que de 6 900 ans), Vivarais (séries de volcans dans le nord-ouest de l'Ardèche dont le dernier ne date que de 10 000 ans). Sachant que la chaîne des Puys a connu des périodes de sommeil plus longues que celle qui nous sépare de la dernière éruption[1], on ne peut la considérer comme éteinte. Il en est de même des autres zones. Ensuite, il est établi qu'il existe plusieurs anomalies géophysiques sous le Massif central, en particulier la discontinuité de Mohorovicic n'y est qu'à 20 km de profondeur (alors qu'elle est à 35 km sous Paris) et la température du manteau est à 1 300 °C à 30 km de profondeur alors que la normale est à 900 °C. Mais rien n'indique que ce panache de matière chaude soit les prémices d'éruptions prochaines, il s'agirait plutôt d'un héritage du passé[1], mais des remontées ponctuelles ne sont pas à exclure. Il est à noter que la zone la plus chaude s'étend du Cantal au Vivarais et ne concerne pas la chaîne des Puys, ce qui fait dire à certains spécialistes[évasif] que les prochaines éruptions ne se produiront peut-être pas là où on les attend.

Liste des volcans par massif[modifier | modifier le code]

Chaîne des Puys[modifier | modifier le code]

Le versant septentrional du puy de Dôme, depuis le puy Pariou.
Vue est du cratère du puy Pariou.

Par ordre alphabétique :

Monts du Cantal[modifier | modifier le code]

Massif du Cézallier[modifier | modifier le code]

Le massif du Cézallier est le reste d'un volcan hawaïen. Son point culminant est le signal du Luguet. Le mont Chamaroux est un dôme volcanique.

Monts Dore[modifier | modifier le code]

Des traces d'éruptions phréato-magmatiques sont aussi présentes sous la forme de maars :

Des dykes forment des reliefs remarquables :

Deux roches de phonolite remarquables à l'entrée nord du massif :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. On évoque désormais un dernier épisode éruptif il y a seulement 3 500 ans, et des phénomènes secondaires jusqu'à l'époque médiévale, mais ces théories sont encore débattues. Voir à ce sujet la page Lac Pavin.
  2. On mesure en fait le rapport entre deux éléments dits « incompatibles » : le Lanthane (terre rare légère) et le Thorium (élément lourd) noté La/Th.
  3. Le rapport La/Th des basaltes cantaliens est généralement inférieur à celui de la valeur de référence des chondrites alors qu'il est plus élevé pour les basaltes des autres massifs.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Alain de Goër de Herve, Volcans d'Auvergne : la menace d'une éruption ?, Ouest France, (ISBN 978-2-7373-2119-1).
  2. a b et c Marie Nehlig (BRGM) et coll., « Les volcans du Massif central », numéro spécial « Massif central », dans Géologues, UFG, , revue trimestrielle [lire en ligne].
  3. http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/volcanisme-massif-central.xml.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Nehlig (BRGM) et coll., « Les volcans du Massif central », numéro spécial « Massif central », dans Géologues, UFG, , revue trimestrielle [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]