Vincent Scotto — Wikipédia

Vincent Scotto
Vincent Scotto vers 1924 - Studio Harcourt (Sacem)
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Paris (Drapeau de la France France)
Sépulture
Nom de naissance
Vincent Baptiste Scotto
Nationalité
Activités
Autres informations
Mouvement
Instrument
Genre artistique
Distinctions

Vincent Scotto, né le à Marseille[1] et mort le à Paris, est un compositeur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vincent Baptiste Scotto de son nom complet, est le dernier-né de Pasquale Scotto d'Aniello et d'Antonia Intartaglia, originaires de l'île de Procida située au nord du golfe de Naples.

Il apprend la guitare à l'âge de sept ans, puis étudie la musique dans une institution religieuse[2].

Vincent Scotto en début de carrière.

Après avoir animé les noces et banquets de la région marseillaise en accompagnant les chanteurs à la guitare, il commence une carrière solo à Marseille en 1906[2].

L'une de ses toutes premières compositions est adaptée par Henri Christiné pour devenir un succès du chanteur Polin : La Petite Tonkinoise. Fort de cette réputation, il s'installe à Paris dans le faubourg Saint-Martin[2]. C'est le début d'une production abondante, comme J'ai deux amours, Prosper (Yop la boum), Le Trompette en bois, Marinella (Émile Audiffred et Géo Koger) créées par Tino Rossi, Le Plus Beau Tango du monde créée par Alibert ou Sous les ponts de Paris (Jean Rodor) créée par Georgel.

Vincent Scotto est le compositeur de quatre mille chansons, et de soixante opérettes, jouées, produites ou écrites entre autres par Christiné, Léo Lelièvre, Maurice Chalhoub (Maurice Mareil), Jean Rodor, Géo Koger, Émile Audiffred, René Sarvil, et interprétées par Alibert (son gendre), Paulette Merval, Marcel Merkès, Joséphine Baker, Jaime Plana, Tino Rossi, Maurice Chevalier, Reda Caire… Nombre de ses chansons ont été des succès internationaux, en Europe et aux États-Unis.

La série de ses « opérettes marseillaises » sur des livrets de René Sarvil et Alibert (notamment Un de la Canebière), a beaucoup fait pour répandre à Paris, sinon dans le monde entier, une certaine image de Marseille et des méridionaux, parfois caricaturale.

Sa popularité actuelle est aussi due aux nombreuses musiques qu'il a composées pour le cinéma. On dénombre plus de deux cents films à son actif, dont ceux de son ami Marcel Pagnol. Ce dernier lui confia également le rôle-titre dans Jofroi en 1933. Marcel Pagnol lui écrivit cet hommage :

« Mon cher Vincent, quand tu partiras, tu laisseras cent ou deux cents chansons, des sentiments à toi, des idées à toi, qui feront encore du bien à des gens qui ne sont pas nés. »

Plaque commémorative au 11, rue du Faubourg-Saint-Martin (Paris).

Vincent Scotto meurt à Paris à son domicile au 11, rue du Faubourg-Saint-Martin dans le 10e arrondissement de Paris[3], à l'âge de 78 ans, un an avant la création de son dernier ouvrage, Les Amants de Venise, au théâtre Mogador. Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille[4].

« Tout naturellement, écrivit Pagnol, ses réussites cent fois répétées avaient excité l’envie et la jalousie de compositeurs moins heureux, et l’on disait couramment qu’il faisait faire ses chansons par des « nègres ». Ce qui est regrettable, c’est que, depuis la mort du cher petit Vincent, aucun de ces nègres ne s’est manifesté en nous donnant une seule chanson comparable aux Ponts de Paris, ou à Venise provençale, ou à J’ai deux amours. Nous sommes donc forcés d’en conclure que ses nègres sont morts avec lui, le même jour, et à la même heure. »[5].

Son épouse Marguerite Monier, née en 1879, est morte en 1962.

Depuis 1948, un Prix Vincent-Scotto est décerné annuellement par la SACEM pour récompenser la meilleure chanson populaire qui s'est révélée dans l'année.

L'un de ses cousins, Serge Scotto, adapte en bandes dessinées depuis 2016 les œuvres de Marcel Pagnol[6].

Opérettes et revues[modifier | modifier le code]

Affiche de la comédie opérette Susie de 1912 de Maurice Mareil avec la musique de Vincent Scotto.

Chansons[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Années 1930[modifier | modifier le code]

Années 1940[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Années 1960[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

  • Souvenirs de Paris, Toulouse, éditions Stael, 1947 (BNF 35539605)

Hommages[modifier | modifier le code]

Il existe des rues Vincent-Scotto à Marseille, Paris, Toulouse, Nantes, Valras, La Rochelle, Le Tréport, Goussainville, Toulon, Tarbes, Chassieu, Baillargues, Quint-Fonsegrives, Vitrolles et à Illkirch-Graffenstaden ; une impasse Vincent-Scotto à Montpellier, une allée Vincent-Scotto à Tours et un chemin Vincent Scotto à Gareoult

Un collège marseillais (actuellement fermé) porte son nom.

La série télévisuelle Plus belle la vie (France 3) en fait l'éponyme du lycée auquel sont rattachés les habitants de son quartier fictif de Marseille. L'épisode du 10 juin 2022 évoque son parcours ainsi que le 70e anniversaire de sa mort. À cette occasion, une soirée hommage est organisée par les Mistraliens, diffusée en prime-time le 5 juillet 2022[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'acte de naissance de Vincent Scotto
  2. a b et c « Biographie de Vincent Scotto », sur lehall.com (consulté le )
  3. Archives de Paris 10e, acte de décès no 3189, année 1952 (vue 16/20)
  4. Registre des pompes funèbres payantes, année 1952 en date du 18 novembre (page 15/21)
  5. Marcel Pagnol, Confidences, Éditions Julliard, 1983, p.276
  6. Jennifer Lesieur, « Adapter tout Marcel Pagnol en BD : la petite entreprise de Serge Scotto va durer 15 ans », LCI,
  7. Maurice Mareil sur data.bnf.fr
  8. Albert Acremant sur data.bnf.fr
  9. « "Les Boches, c’est comme des rats" », sur France Inter, (consulté le )
  10. « Séries & fictions », sur france.tv (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roger Vignaud, Vincent Scotto, l'homme aux 4 000 chansons, éditions Autres temps, 2006 (ISBN 2845212399)
  • Benoît Duteurtre, Histoire de l'opérette en France, Fayard, 2009

Liens externes[modifier | modifier le code]