Villa Médicis — Wikipédia

Villa Médicis
Villa Medici
Présentation
Type
Palais italien
Destination initiale
Palais privé
Destination actuelle
Style
Architecte
Construction
1564
Commanditaire
Occupant
Propriétaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Région
Quartier
Commune
Coordonnées
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La villa Médicis (Villa Medici, en italien)[1] est un complexe architectural italien du XVIe siècle, de style Renaissance, comportant un parc et un jardin à l'italienne de 7 hectares, situé sur le mont Pincio dans le centre historique de Rome, et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, en Italie[2]. Elle héberge l'Académie de France à Rome et accueille des lauréats du prix de Rome depuis 1803[3] pour favoriser et représenter la création artistique dans tous ses domaines[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Le cardinal Giovanni Ricci di Montepulciano fait bâtir la villa Médicis vers 1564, par les architectes[5] Giovanni et Annibale Lippi (en) (père et fils) sur l'emplacement de l'ancienne villa et des vastes jardins de Lucullus, sur le mont Pincio, près de la villa Borghèse, de l'église et couvent de la Trinité-des-Monts, et de la place d’Espagne[6].

La villa est acquise en 1576 par le richissime cardinal Ferdinand de Médicis qui, jusqu'à son accession au trône grand-ducal de Toscane en 1587, fait exécuter les projets de Bartolomeo Ammannati. Il se fait représenter dans la chambre dite « des Muses » en Jupiter régnant sur les Arts par le peintre Jacopo Zucchi[7]. Les armes de la maison de Médicis ornent la façade côté jardin. De fait, la villa est aménagée pour servir d'écrin à sa collection d'œuvres d'art, dans laquelle figurent des antiques (Les Niobides, d'origine grecque, Cléopâtre mourant…), de nombreux bronzes dont certains sont exposés sur la façade, comme le Mercure de Jean Bologne et aussi de très nombreux tableaux.

Il enrichit le parc de sept hectares d'un jardin à l'italienne planté de pins, de cyprès et de chênes verts, et décoré de sculptures, qui rappellent le palais Spada de Rome. Ces dernières ont été de nos jours remplacées par des moulages, les originaux ayant rejoint les musées. Parmi celles-ci, on note les Niobides et le Mercure. À l'extrême nord se situe le studiolo orné de fresques murales à thématique animalière. Devant l'entrée, une terrasse offre une vue panoramique sur Rome. En 1587, le cardinal Ferdinand de Médicis y fait placer une fontaine, qu'on retrouvera comme sujet d'un tableau de Camille Corot.

Une légende raconte que la boule située au centre de la vasque est un boulet de canon tiré du château Saint-Ange sur la villa par Christine de Suède, reine réputée pour son goût des plaisanteries. Elle aurait ainsi voulu réveiller le maître de maison pour l'inviter à une partie de chasse…

En 1633, lors de la tenue à Rome de son procès devant l'Inquisition catholique romaine (fondée sous le nom de Sacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle par le pape Paul III en 1542), Galilée habite pendant six mois en résidence surveillée à la villa Médicis, ambassade des Médicis à Rome.

En 1737, à l'extinction de la lignée florentine, la villa revient à leur lointain cousin François III de Lorraine, de la maison de Habsbourg-Lorraine, nouveau grand-duc de Toscane et futur empereur du Saint-Empire romain germanique. Son fils, le grand-duc et empereur Léopold Ier, décide en 1789 du transfert d'une grande partie de la collection de la villa vers la Galerie des Offices ou le musée archéologique de Florence pour les antiquités.

Les anciens bâtiments de l'Académie de France à Rome ayant été incendiés en 1793, Napoléon Bonaparte décide en 1803, après la création du royaume d'Étrurie, d'installer celle-ci à la villa Médicis. À cette époque, la villa et ses jardins sont délabrés et entièrement restaurés pour accueillir les lauréats du prix de Rome dont le séjour s'y déroule encore aujourd'hui pour des durées allant de quelques semaines à un an, moyennant rémunération, pour les pensionnaires de la Villa demeurant une année[8],[9].

La Vasque de la villa Médicis
Camille Corot, 1825-1828
musée des Beaux-Arts de Reims

Le peintre Corot représente la vue sur Rome en arrière plan d'une vasque en 1825-1828. Ce tableau est conservé au musée des Beaux-Arts de Reims[10].

En 1961, le peintre Balthus est nommé directeur de l'académie par André Malraux, poste qu'il occupera pendant seize ans[11].

Directeur en 2008-2009, Frédéric Mitterrand crée une glyptothèque[12] dans un des anciens ateliers de pensionnaire.

En 2016, une grande exposition anniversaire de l'académie y est organisée, « 350 ans de création. Les artistes de l’Académie de France à Rome de Louis XIV à nos jours »[13], dont le commissariat est assuré par Jérôme Delaplanche.

Directeurs et pensionnaires de la villa Médicis[modifier | modifier le code]

Œuvres ayant pour cadre la villa Médicis[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

  • 1989 : L'Incognito, roman d'Hervé Guibert, dans lequel l'auteur raconte son séjour à l'Académie entre 1987 et 1989.
  • 2016 : La Légèreté, bande dessinée de Catherine Meurisse[14].
  • 2018 : Arcanes Médicis, roman de Samuel Delage, dans lequel la Villa Médicis est le théâtre d'un huis clos dans le cadre d'une enquête policière
  • 2021 : Hervelino, récit de Mathieu Lindon de son séjour à la Villa Médicis avec Hervé Guibert.
  • 2021 : Même les anges, roman de Christèle Wurmser, dans lequel l’héroïne raconte la lourdeur de l’absence d’un homme lors de son séjour à la villa Médicis

Films et séries télévisées[modifier | modifier le code]

Films et séries télévisées utilisant la villa Médicis comme décor[17], sans que celui-ci soit identifié comme étant la villa :

Nuit Blanche[modifier | modifier le code]

Depuis 2016, la villa Médicis organise chaque année une Nuit Blanche (italien : Notte Bianca), inspirée de l’évènement parisien initié en 2002[18].

  • Nuit Blanche 2016, sous le curatoriat de Pier Paolo Pancotto[18].
  • Nuit Blanche 2017, sous le curatoriat de Pier Paolo Pancotto[19].
  • Nuit Blanche 2018 – VILLA PAZZA, sous le curatoriat de Théo-Mario Coppola[20].
  • Nuit Blanche 2019 – Les Amants irréguliers, sous le curatoriat de Saverio Verini[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ce n'est pas au sens courant du terme une villa médicéenne toscane.
  2. [vidéo] La Villa Médicis - Visites privées de France 2 de Stéphane Bern sur YouTube.
  3. « Villa Médicis Académie de France à Rome », sur villamedici.it.
  4. « Résidences à la Villa Médicis (AFR) », sur culture.gouv.fr.
  5. Pierre-Jean Remy cite également la participation de Giacomo della Porta - voir infra.
  6. « Villa Médicis Les jardins », sur villamedici.it.
  7. Cité par Pierre-Jean Remy dans sa biographie de Berlioz, Albin Michel, 2002.
  8. « Villa Médicis Résidences », sur villamedici.it.
  9. « Rome : à quoi sert la villa Médicis », sur lejdd.fr, .
  10. Voir sur le site du musée.
  11. Michel Conil-Lacoste, « Le peintre Balthus veut rendre la villa Médicis à sa pleine vocation culturelle par un rapprochement des disciplines », Le Monde, 17 février 1961.
  12. Thomas Cantaloube, « La villa des cabales », Vanity Fair n° 10, avril 2014, p. 136-145 et 172.
  13. « 350 ans de création, les artistes de l’Académie de France à Rome de Louis XIV à nos jours », sur villamedici.it.
  14. Présentation du livre sur le site de l'éditeur (voir résumé).
  15. « Rodolphe Marconi : "La Villa Médicis n'est pas comme je me l'étais imaginée !" » sur universcine.com.
  16. Fiche sur imdb.com.
  17. Voir sur villamedici.it.
  18. a et b (it) « La Notte Bianca di Parigi a Roma a Villa Medici », sur Artribune, (consulté le ).
  19. (it) « Notte Bianca a Villa Medici », sur ARTE.it (consulté le ).
  20. (it) « Pazza Villa Medici una notte fatta d'arte », sur la Repubblica.it (consulté le ).
  21. (it) « La Nuit Blanche di Villa Medici - Les Amants irréguliers », sur ARTE.it (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Presse[modifier | modifier le code]

Vidéo[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]