Vienne la rouge — Wikipédia

L'immeuble d'habitation Karl-Marx-Hof construit entre 1927 et 1930.

Vienne la rouge (das rote Wien ou rotes Wien) est le surnom de la capitale autrichienne de 1918 à 1934, alors qu'elle est dirigée par une coalition de sociaux-démocrates et de chrétiens-sociaux influencés par l'austromarxisme.

Historique[modifier | modifier le code]

Face à la domination au niveau national du Parti social-chrétien entre 1920 et 1934, la capitale devient une exception social-démocrate au sein d'un pays où les campagnes sont conservatrices et cléricales. Les administrations municipales viennoises forment ainsi des contrepoids aux gouvernements conservateurs successifs[1].

C'est pendant cette période qu'est fondée à Vienne l'Union des partis socialistes pour l'action internationale, qui devient l'Internationale socialiste deux ans plus tard.

La municipalité sociale-démocrate développa une politique ambitieuse, avec notamment un vaste programme de constructions de logements ouvriers qui comprend 60 000 logements sociaux communautaires. De plus, des soins médicaux gratuits sont mis en place et une imposition proportionnelle aux revenus est instaurée[1]. La culture est nettement mise en avant : l’ « Arbeiterbildung » (la formation et culture ouvrière) règne en maître, et la ville abrite de nombreux intellectuels et artistes réputés internationalement[2].

Les mouvements libertaires et communistes connaissent pendant cette période une plus grande liberté de ton, qui est réprimée à l'arrivée de l'austrofascisme, à l'image d'activistes comme Josef Gerl, condamné à mort à la suite d'un attentat contre le régime fasciste en 1934.

Les frères Jérôme et Jean Tharaud, de l'Académie française, sont les auteurs d'un ouvrage qui témoigne de cette période historique viennoise, Vienne la rouge, édité chez Plon en 1934.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Roman Krakovsky, L'Europe centrale et orientale - De 1918 à la chute du mur de Berlin, Paris, Armand Colin, , 310 p. (ISBN 9782200602635, lire en ligne), p. 48
  2. « Février 1934 : la chute de « Vienne la rouge » », sur RetroNews,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) The Architecture of Red Vienna. 1919-1934., Eve Blau, The MIT Press, 1999
  • (en) Red Vienna. Experiment in Working Class Culture, 1919-1934., Helmut Gruber, Oxford University Press, 1991
  • (en) Red Vienna and the Golden Age of Psychology, 1918-1938 , Sheldon Gardner, Praeger Publishers, 1992
  • (de) Das Wunder des Roten Wien - Band I: Zwischen Wirtschaftskrise und Art deco, Harald A. Jahn, Phoibos Verlag, Vienne, 2014, (ISBN 978-3-85161-075-8)
  • (de) Das Wunder des Roten Wien - Band II: Aus den Mitteln der Wohnbausteuer, Harald A. Jahn, Phoibos Verlag, Vienne, 2014, (ISBN 978-3-85161-076-5)
  • Vienne la rouge, Jérôme et Jean Tharaud, Plon, 1934.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]