Viaduc — Wikipédia

Viaduc traversant le lac de retenue du barrage Béni Haroun dans la wilaya de Mila, Algérie.
Viaduc de Garabit, France, ouvrage ferroviaire métallique de 565 m traversant la Truyère, construit par la société Gustave Eiffel en 1884.
Viaduc de Salta, Argentine. Train des nuages.
Viaduc ferroviaire de Villers-la-Ville, Belgique.
Viaduc pour Bus à haut niveau de service, à Xiamen, en Chine
Silhouette de viaduc (ferroviaire) par le peintre anglais William Thomas Horton, 1898

Un viaduc est un ouvrage d'art, routier ou ferroviaire, passant au-dessus d'une rivière, un bras de mer ou tout autre obstacle et qui présente une hauteur ou une longueur, parfois les deux, plus grande que celle qu'exigerait la seule traversée de la rivière ou de la voie à franchir. Il est couramment utilisé en Chine pour des voies surélevées à un ou plusieurs niveaux dans les villes, permettant de désengorger le trafic, ou dans les campagnes, permettant de préserver forêts ou champs et vallées.

Définition[modifier | modifier le code]

Une confusion est possible avec le « pont ». Un pont est un ouvrage permettant de franchir une dépression ou un obstacle, alors qu'un viaduc est un ouvrage conduisant une voirie (formé sur le modèle de aqueduc avec le latin via, d'abord en anglais sous la forme viaduct). Ainsi, les viaducs prennent presque toujours la forme d'un pont, généralement constitué de plusieurs travées, servant souvent à franchir des vallées. En revanche, tous les ponts ne sont pas des viaducs, par exemple lorsqu'ils servent de support à une conduite d'eau ou de gaz.

On parle de pont et de ses viaducs d'accès pour des ouvrages routiers qui se suivent. Pour les services dépendant de la Direction des Routes en France, l'habitude était d'appeler « viaduc » un ouvrage franchissant une vallée sèche ou une vallée ayant un cours d'eau de faible largeur par rapport à la longueur de l'ouvrage, et « pont » dans le cas contraire. Néanmoins une extension s'est faite dans le temps de la notion de « viaduc » à tout ouvrage ayant un grand nombre de travées. Ainsi certains ouvrages peuvent avoir deux dénominations : on parle de pont de l'île d'Oléron mais aussi de viaduc d'Oléron, et il en va de même pour le pont de l’île de Ré. La plupart des ouvrages autoroutiers sont appelés « viaducs ». Dans le cas de croisements dénivelés de deux routes, les ouvrages de faible longueur sont appelés « passages », supérieurs ou inférieurs, selon que la voie principale est au-dessous ou au-dessus de l'ouvrage.

Dans le cas des chemins de fer, les ouvrages sont appelés « viaducs » (il est d'usage en ingénierie ferroviaire de ne pas utiliser le mot « pont »). Quand il y a plusieurs ouvrages qui se suivent, l'ouvrage principal est appelé « viaduc » et les ouvrages secondaires « estacades »[réf. nécessaire].

Cependant l'usage des mots « pont » et « viaduc » n'indique pas une différence de structure d'un ouvrage, ce sont tous les deux des ouvrages d'art permettant à une voie portée de franchir un obstacle. En outre, les différents dictionnaires de la langue française admettent que pont et viaduc sont synonymes.

Premiers viaducs ferroviaires en France[modifier | modifier le code]

La création des chemins de fer a nécessité la construction d'ouvrages d'art d'un type nouveau. Le poids des convois limitait la rampe admissible à 15 mm par mètre et leur longueur obligeait à tracer des courbes dont le rayon ne devait pas être inférieur à 500 mètres. De ces deux contraintes découla la nécessité, souvent, de percer les montagnes et de couper des vallées entières. Ainsi naquirent les viaducs.

En France, le premier viaduc est celui de Meudon mis en service en 1840[1]. Initialement appelé viaduc du Val-Fleury ou pont Hélène, il est réalisé lors de la construction du chemin de fer reliant la gare de Paris-Montparnasse à la gare de Versailles-Chantiers.
Après de nombreuses études, le projet conçu par le groupe Polonceau-Seguin est retenu avec pour ingénieur Antoine-Rémy Polonceau, pour architectes Marc Seguin et frères et pour inspecteur Payen.
Cet imposant viaduc présentait une longueur de 142 mètres et une hauteur de 32,60 mètres et un double étage d'arches en plein cintre de 8 mètres d'ouverture. La première pierre est posée le par le Duc d'Orléans. Le , l'ouvrage ferroviaire est inauguré par le roi Louis-Philippe Ier, qui goûte d'ailleurs peu le voyage en train. Il porte par la suite le nom de pont Hélène en l'honneur de la duchesse d'Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, épouse de l'héritier Ferdinand-Philippe d'Orléans. Après de multiples péripéties en majeure partie dues à l'opposition de la population de Meudon, le chantier est achevé en . La ligne de chemin de fer peut dès lors être ouverte à la circulation : l'exploitation commerciale débute le .

Le second est le viaduc du Voiron, sur la ligne de Grenoble à Lyon. Il s'agit d'un petit ouvrage en pierre bien modeste en comparaison des futurs grands viaducs qui lui succèderont. Le viaduc de Voiron est plus qu’un élément architectural et technique. Sa construction et ses multiples aménagements en ont fait le révélateur d’enjeux de développements, toujours d’actualité, de la place de Voiron dans la région.
Le conseil municipal de Voiron aborde la question du tracé du chemin de fer dès le [2]. L’enjeu est de pouvoir se situer sur la ligne Lyon-Grenoble que la compagnie de chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble envisage de créer. L’objectif devient alors de concilier impératif de développement et préservation du cadre de vie en construisant un viaduc « élégant » de plus de 300 mètres en plein cœur de ville.
Après de longues discussions, la gare de Voiron et son viaduc sont mis en service le . Le viaduc reste au cœur de nombreux débats, du fait de sa « double appartenance ». Légalement, il est la propriété de la compagnie du Paris Lyon Méditerranée qui a racheté la compagnie de chemin de fer de Saint-Rambert à Grenoble en 1863. Mais le viaduc étant situé en plein centre de la commune, la Ville de Voiron entend bien avoir son mot à dire.
En 1923, les élus de la Ville demandent à la compagnie du PLM le remplacement des trois piles en pierre – celles qui enjambent le cours Sénozan et la rue du Mail – par des piliers métalliques. Les travaux sont réalisés en 1927[3].

Quelques viaducs importants[modifier | modifier le code]

Algérie[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

Brésil[modifier | modifier le code]

Viaduc Silvestre (photo Marc Ferrez).
  • Viaduc Silvestre da Estrada de Ferro do Corcovado, Rio de Janeiro, 1884

Canada[modifier | modifier le code]

Chine[modifier | modifier le code]

En Chine, le viaduc est un ouvrage courant que l'on rencontre à peu près partout, que ce soit pour le transport routier ou ferroviaire, en ville, permettant de désengorger le trafic ou à la campagne, permettant de conserver davantage les champs ou forêts. Ils font fréquemment des dizaines ou plus d'une centaine de kilomètres, si bien qu'on ne leur donne que rarement des noms. Voici quelques exemples :

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Le viaduc de Meudon fin XIXe siècle ou début XXe siècle
Le viaduc de Douvenant en 2013
Le viaduc de Besnard à Longueville (Seine-et-Marne)

Italie[modifier | modifier le code]

Monténégro[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Viaduc de Wharncliffe

Suisse[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Viaduc de Meudon (Meudon, 1840) » Accès libre, sur structurae.info (consulté le ).
  2. « voiron.fr/Le-viaduc-du-chemin-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. Bernard Marrey, Les ponts modernes, 1990.
  4. « Les Amis des viaducs – Les viaducs de Sioule et Bouble, des géants de fer et de pierre » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]