Vatican (colline) — Wikipédia

Tapisserie représentant la colline du Vatican (à gauche), circa 1519.

La colline du Vatican (en latin : Mons Vaticanus) est le nom donné, bien avant la fondation du christianisme, à une colline au bord du Tibre en Italie face aux traditionnelles sept collines de Rome. Elle pourrait avoir été le site d'une ville étrusque appelée Vaticum[1].

Origines[modifier | modifier le code]

L'origine du nom Vatican n'est pas clairement définie : il peut être dérivé du latin vates voulant dire « voyant, devin » mais ceci est incertain ; il est également possible que Vaticanus soit un mot d'emprunt du langage étrusque qui désignerait un Dieu du nom de Vaticanus, Vatikanos, également connu sous le nom de Vagitanus (Dieu des vagissements des enfants), le Dieu des prophéties pour les Étrusques[2]. Son temple était construit sur l'ancien site de « Vaticanum », la colline du Vatican[3]. En effet, la colline du Vatican était la maison des Vates longtemps avant l'époque pré-Chrétienne de Rome[4]. Une autre explication, donnée par l'historien de l'architecture James Lees-Milne, est que le nom Vatican provient du culte à Cybèle dont les rites à la fertilité, associés à son jeune amant Attis, étaient pratiqués en ce lieu. Ils étaient appelés ex vaticinatione archigalli, c'est-à-dire en accord avec les prophéties de la Déesse, grande prêtresse. Sur cette colline des prophéties, se tenait le festival annuel du printemps. Un pin, symbole phallique d'Attis était planté en dehors du temple pour préparer le jour du sang (sanguinaria). L'objet de ce rassemblement était de commémorer l'auto-castration des jeunes, sur ordre de Cybèle, afin de les empêcher d'en épouser une autre[5].

Le site[modifier | modifier le code]

Au cours du Ier siècle après Jésus-Christ, la colline du Vatican se trouvait en dehors des limites de la ville : il y aurait eu un cirque romain (le Cirque de Caligula et de Néron (ou le Cirque du Vatican)) ainsi qu'un cimetière. La Basilique Saint-Pierre est construite sur l'emplacement du cimetière, le site traditionnel où se trouve la tombe de saint Pierre. À proximité se trouvait un autre cimetière qui est ouvert au public depuis le , afin de célébrer le 500e anniversaire du Musée du Vatican[6].

La colline du Vatican n'est pas l'une des fameuses Sept collines de Rome même si elle a été incluse dans les limites de la ville de Rome sous le règne du pape Léon IV qui élargit les murs de la Cité léonine afin de protéger la Basilique Saint-Pierre et le Vatican. Ainsi, la colline du Vatican est dans l'enceinte et les limites de la ville de Rome depuis plus de 1100 ans. Jusqu'aux Accords du Latran en 1929, elle faisait partie du Rioni de Rome Borgo.

Saint-Siège[modifier | modifier le code]

Avant la papauté d'Avignon (1305–1378), le Saint-Siège se trouvait au Palais du Latran. Après la papauté d'Avignon, l'administration de l'Église a été déplacée à la Colline du Vatican et le palais papal était (jusqu'en 1871) le Palais du Quirinal sur la colline Quirinal. Depuis 1929, une partie de la colline du Vatican est l'emplacement de l'État de la Cité du Vatican. Toutefois, la cathédrale de l'Évêque de Rome, le Pape, n'est pas la Basilique Saint-Pierre au Vatican, mais la basilique Saint-Jean-de-Latran (ou l'archibasilique du Très-Saint-Sauveur) ; elle bénéficie à ce titre du privilège d'extraterritorialité comme indiqué dans les accords du Latran et elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « This name is believed to be derived from Vaticum, the name of an Etruscan settlement there that had vanished … The origin and meaning of Vaticum is not known for certain. In Latin vates means "prophet," and vaticinatio, "prophecy. » ((en) George W. Stimpson, A Book About a Thousand Things, Barnes & Noble, (lire en ligne))
  2. Aulu-Gelle mentionne un deus Vaticanus, littéralement un « dieu prophétique » en référence à Aius Locutius, dans un passage étymologique se référant à Varron : « On a coutume de dire que le mot Vatican doit son nom aux oracles (vaticinia) qui s'y rendaient fréquemment et que l'on croyait devoir à la divinité »
  3. (en)Une Histoire secrète de la Basilique de Saint Pierre et de la Cité du Vatican
  4. (en)A Secret History of St. Peter’s Basilica and Vatican City
  5. (en) James Lees-Milne, Saint Peter's - The story of Saint Peter's Basilica in Rome, Londres, Hamish Hamilton, , 64 p.
  6. (en) Barbara McMahon, « Des trésors de la Rome Antique trouvés sous le parking du Vatican », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Lecomte : Les derniers secrets du Vatican (Perrin, 2012) - Chapitre 1 : "Le tombeau de saint Pierre".
  • Mgr Paul Poupard, Connaissance du Vatican : histoire, organisation, activité, éd. Beauchesne, 1967, p. 31, livre en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]