Uxoricide — Wikipédia

L'uxoricide (du latin uxor : « épouse » et -cide, de caedere : « couper, tuer ») est le meurtre d'une femme par son conjoint ou son compagnon. Le terme peut désigner aussi bien l'acte lui-même que la personne qui le commet[1].

C'est une forme spécifique de féminicide[2].

Fréquence des uxoricides[modifier | modifier le code]

Le suicide du Galate, ou Galate se donnant la mort après avoir tué sa femme, palazzo Altemps à Rome.

D'après l'Organisation mondiale de la santé, en Asie du Sud-Est, sur la totalité des femmes assassinées, 55 % sont victimes de leur compagnon ; elles sont 40 % en Afrique et 38 % sur le continent américain[3]. Une enquête de 2013 montre que 38,6 % des assassinats de femmes sont commis par leur compagnon[4].

La fréquence des uxoricides est variable parmi les cultures occidentales : chaque mois, environ 7 femmes en sont victimes en Angleterre et en Cornouailles[5], 4 en Australie[6] et 76 aux États-Unis[7]. Il convient de signaler que ces nombres correspondent à des années différentes et que la population des États-Unis dépasse largement celle du Royaume-Uni et de l'Australie.

États-Unis[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, même si les cas de violence conjugale et d'assassinat dans le couple ont reculé depuis les années 1970[8], la fréquence des uxoricides est plus élevée que celle des mariticides (l'assassinat de l'époux par son épouse). Aux États-Unis en 2007, sur 2 340 meurtres commis dans le couple, les femmes représentent 70 % des victimes[9]. Les données du Federal Bureau of Investigation recueillies depuis le milieu des années 1980 montre que pour 100 maris qui tuent leur épouse aux États-Unis, environ 75 femmes tuent leur mari[10]. Néanmoins, dans certaines localités américaines, il est plus fréquent de voir une épouse tuer son conjoint : Chicago, Detroit, Houston[11] et Saint Louis[8]. D'après le bureau américain des statistiques criminelles, sur la période 1998-2002, les auteurs d'uxoricide sont plus souvent des hommes blancs que ceux d'autres groupes démographiques[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Uxoricide », sur cnrtl.fr.
  2. Alice Develey, « Faut-il parler de « féminicide » ou d’« uxoricide » ? », Le Figaro, 3 septembre 2019.
  3. « Global and regional estimates of violence against women: prevalence and health effects of intimate partner violence and non-partner sexual violence » (consulté le )
  4. Heidi Stöckl, Karen Devries, Alexandra Rotstein, Naeemah Abrahams, Jacquelyn Campbell, Charlotte Watts et Claudia Garcia Moreno, « The global prevalence of intimate partner homicide: a systematic review », The Lancet, vol. 382, no 9895,‎ , p. 859–865 (PMID 23791474, DOI 10.1016/S0140-6736(13)61030-2, S2CID 13880566, lire en ligne)
  5. ONS (2015), Crime Survey England and Wales 2013–14. London: Office for National Statistics.
  6. Willow Bryant et Tracy Cussen, « Homicide in Australia: 2010–11 to 2011–12: National Homicide Monitoring Program report », Australian Institute of Criminology Monitoring Reports, vol. 83, no 8,‎ , p. 1836–2095 (lire en ligne)
  7. « When Men Murder Women: An Analysis of 2011 Homicide Data » (consulté le )
  8. a et b R Rosenfeld, « Changing relationships between men and women. A note on the decline in intimate partner violence », Homicide Studies, vol. 1,‎ , p. 72–83 (DOI 10.1177/1088767997001001006, S2CID 145179629)
  9. « Understanding Intimate Partner Violence » [archive du ], cdc.gov (consulté le )
  10. M. I. Wilson et M. Daley, « Who kills whom in spouse killings? On the exceptional sex ratio of spousal homicides in the United States », Criminology, vol. 30, no 2,‎ , p. 189–215 (DOI 10.1111/j.1745-9125.1992.tb01102.x)
  11. V. B. Titterington et L. Harper, « Women as the aggressors in intimate partner homicide in Houston, 1980s to 1990s », Journal of Offender Rehabilitation, vol. 41, no 4,‎ , p. 83–98 (DOI 10.1300/j076v41n04_04, S2CID 144665079)
  12. (en) Matthew R. Durose, Caroline Wolf Harlow, Patrick A. Langan, Mark A. Motivans, Ramona R. Rantala et Erica L. Smith, Family Violence Statistics: Including Statistics on Strangers and Acquaintances, U.S. Department of Justice, Office of Justice programs, Bureau of Justice Statistics, (ISBN 978-1249558972, lire en ligne), p. 1

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aline Quenault, Sophie Raymond, Ivan Gasman, « Uxoricide et trouble psychiatrique. Analyse psychodynamique d’un cas clinique », L'information psychiatrique, vol. 95,‎ , p. 339-344 (lire en ligne).
  • Alice Develey, « Faut-il parler de « féminicide » ou d’« uxoricide » ? », Le Figaro, 3 septembre 2019 (en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]