Type 45 — Wikipédia

Classe Daring
Image illustrative de l'article Type 45
Le HMS Daring en 2010.
Type 45
Caractéristiques techniques
Type Destroyer
Longueur 152,4 m
Maître-bau 21,2 m
Tirant d'eau m
Déplacement 7 350 tonnes à pleine charge, 5 800 lège [1]
Propulsion • 2 turbines à gaz Rolls Royce/Northrop Grumman DCN WR 21 de 21 MW
• 2 moteurs électriques à induction Alstom à 15 phases et 20 MW
• 2 pods
Puissance 50 MW
Vitesse 29 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement
  • Système PAAMS disposant de 48 missiles Aster
  • 8 missiles antinavire Harpoon
  • quatre tubes lance-torpilles
  • 1 canon de 114mm
  • 2 Phalanx CIWS
Aéronefs 1 à 2 hélicoptère Lynx HM8 ou 1 x hélicoptère de lutte anti-sous-marine HM1 Merlin[2]
Rayon d’action 7 000 milles a 18 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage 190 officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots
Histoire
Constructeurs BAE Systems, VT Group (en)
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Parlement du Royaume-Uni
Période de
construction
-
Période de service - en cours
Navires construits 6
Navires prévus 12
Navires annulés 6

Les destroyers britanniques type 45 (T-45) de classe Daring (classe D) sont des bâtiments de défense aérienne de premier rang en remplacement des 12 DDG Type 42 qui ont équipé la Royal Navy depuis le milieu des années 1970. Ce sera la troisième classe de destroyers à se dénommer Daring : il y eut d'abord une classe de 2 navires lancés en 1893 et 1894, puis une autre de 12 navires lancés entre 1949 et 1952.

Historique[modifier | modifier le code]

Le remplacement des Type 42 aurait dû être assuré par le programme multinational NFR90 (Nato Frigate Replacement 90) mais des querelles industrielles et des divergences de vue entre les différentes marines entrainèrent le retrait de la marine britannique en 1989 puis l'abandon du programme au début des années 1990.

En , les marines françaises et britanniques identifièrent un besoin commun pour de nouveaux navires antiaériens qui donna naissance en 1993 au programme frégate Horizon auquel s'était joint la marine italienne. Le programme était ambitieux puisque potentiellement 22 navires pouvaient être construits (12 pour la Royal Navy, 4 à 6 pour l'Italie et 4 pour la France).

Tout capota pourtant le quand le Royaume-Uni se retira du programme Horizon (tout en maintenant sa participation pour le système PAAMS) en invoquant son coût excessif. Les Américains proposèrent aux Britanniques la cession des cinq premiers croiseurs de classe Ticonderoga avec le système Aegis mais les Britanniques retoquèrent cette proposition car ils avaient besoin de douze navires neufs. Le , Bae Systems remporta la maitrise d’œuvre du projet pour les trois premiers navires sur les douze prévus qui furent commandés le suivis de trois autres le . Le programme original prévoyait douze navires mais, en raison de l'inflation des coûts, ce chiffre a été ramené à 8 le . Les 7e et 8e Type 45 sont abandonnés en 2008.

Observations[modifier | modifier le code]

Centre d'information de combat du HMS Daring en 2009.

Bien que dénommés destroyers, leur tonnage est proche d'un croiseur léger d'entre-deux-guerres.

Elles ont des formes furtives : superstructures compactes et fermées, embarcations masquées dans les superstructures, la tourelle du canon de 114 mm a également une forme furtive.

Elles disposent d'une informatique de pointe avec les systèmes de combat CMS et de commandement CSS, ainsi que de la liaison 16 (Cooperative Engagement System) américaine qui ne sera en service, selon un rapport de 2009, qu'en 2014.

Conduite de tir optronique EOGCS (Electro-Optical Gun Control System).

Ils sont les premiers navires à être équipés de turbines à gaz WR étudiées conjointement par Rolls-Royce, Northrop Grumman et DCNS (turbines à système de refroidissement et de récupération d'énergie : la récupération de chaleur aux échappements permet d'augmenter la puissance disponible et réduire la consommation de combustible et la signature infrarouge).

Selon un rapport de 2017, leur empreinte acoustique serait très importante permettant à des sous-marins russes de les détecter « à cent nautiques »[3].

Ils ont une autonomie de 45 jours et disposent de logements pour 60 commandos.

Le maître d'œuvre de ce programme est BAE Systems qui les construit dans les chantiers de Scotstoun et de Barrow-in-Furness, mais les chantiers VT Group (en) y participent à hauteur de 20 %.

À la suite de l'inflation des coûts et des problèmes techniques, ce programme a pris 2 ans de retard et le chiffre de 12 navires originellement prévu ne sera pas respecté, seuls 6 entreront en service.

Le coût d'un navire estimé à 650 millions de livres (soit 975 millions d'euros) en 2005) est désormais d'environ de 1,1 milliard de livres. Le coût total du programme estimé à l'origine à 5 milliards de livres est au début de 2009 estimé à 6,46 milliards[4].

Bâtiments[modifier | modifier le code]

En 2005, six frégates sont commandées et deux étaient planifiées mais les considérations budgétaires font que ces deux dernières sont annulées en 2008[5] :

Nom et Pennant number Quille posée Lancement Mise en service
HMS Daring (D32)
HMS Dauntless (D33)
HMS Diamond (D34)
HMS Dragon (D35)
HMS Defender (D36)
HMS Duncan (D37)

Armement[modifier | modifier le code]

Le système d'armement principal, basé sur le Principal Anti Air Missile System (PAAMS) et qui est nommé Sea Viper par la Royal Navy, sont les 48 missiles de défense antiaérienne Aster-15 et -30 conçus par MBDA, installés dans un système de lancement vertical DCNS Sylver A50. Ces missiles équipent aussi la marine nationale française, la marina militare italienne et la marine saoudienne. Ils ont une portée (pour les Aster 30) de plus de 100 kilomètres contre des cibles à haute altitude et une capacité antimissiles[6];

Le Sea Viper aurait dû entrer en service en 2007, à temps pour être installé sur le HMS Daring avant son admission au service en 2008. Mais, le projet a connu d’importants retards et dépassements de budget et n'est opérationnel sur le Daring que depuis [7]. Ils sont couplés avec le radar à antenne active SAMPSON (en) de BAE Systems. Celui-ci est à une fréquence de 2 à 4 GHz (bande S), une puissance de 25 kW et à une portée de détection de 400 km[8].

L'artillerie navale se compose d'un canon de 114 mm Mk8 Mod 1 (25 coups par minute, portée surface-surface de 27 km), mais il est prévu que les navires reçoivent dans l'avenir un armement plus adapté pour les tirs terrestres (à l'origine des canons de 127 ou de 155 mm mais le ministère de la défense n'a pas pu financer le coût élevé de développement associé à l'élaboration d'une nouvelle pièce d'artillerie navale de 155 mm, et en ce qui concerne le destroyer de type 45, on craint que le très grand magasin requis utiliserait le volume réservé pour les 16 cellules VLS supplémentaires. Ce projet a donc été abandonné en 2010.)[9].

Elle dispose également de deux canons à tube unique de 30 mm Oerlikon KCB nommés 30mm DS30M Mark 2 Automated Small Calibre Gun (en).

La capacité d'autodéfense est composée de 2 miniguns M134 et de 6 mitrailleuses FN MAG.

Il emporte un hélicoptère Lynx jusqu’à la mise à la retraite de ce dernier, AgustaWestland AW159 Wildcat ou AgustaWestland EH101 armé de 2 torpilles ASM Sting Ray ou de 4 missiles antinavires Sea Skua.

Une grande partie de l'armement prévue à l'origine ne sera pas montée à bord au lancement des premiers bâtiments, notamment le système de défense antimissile Phalanx CIWS qui devrait être installé sur le Daring à partir de 2011[10].

Les 2 lanceurs quadruples pour missiles antinavire Harpoon, ainsi les deux tubes doubles lance-torpilles de 324 mm prévus ne sont pas installés d'origine. Les navires sont câblés dès l'origine pour recevoir les lanceurs Harpoon dès que l'installation serait décidée. En 2013, il est annoncé que 4 navires recevront les lanceurs Harpoon de frégates Type 22 désarmées à une date indéterminée[11], et que l'installation des tubes lance-torpilles n'est pas d'actualité[12],[13]. Ces missiles devant être retirés en 2023, il est annoncé le 23 novembre 2022 qu'ils seront remplacés par le Naval Strike Missile[14].

L'installation de missiles de croisière Tomahawk envisagée à l'origine a été annulée car elle aurait nécessité le remplacement des lanceurs verticaux Sylver A50 par des Mk.41. L'espace non-utilisé est devenue un salle de gymnastique[15].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Électronique[modifier | modifier le code]

  • 1 radar à antenne active SAMPSON de lutte antiaérienne fonctionnant en bande E/F. D'une portée de 370 km, il peut suivre 500 pistes et en engager 12 à la fois ;
  • 1 radar naval de veille air 3D Alenia Marconi Systems (absorbé depuis 2005 par BAE Systems Integrated System Technologies) S1850M Smartello ; Dérivé du SMART-L néerlandais, ce radar fonctionne en bande D et à une portée de 400 km ;
  • 1 radar de veille surface S 1850 M ;
  • 2 postes de veille optique QPD SOFRESUD ;
  • contrôles de tir GWS 60 ;
  • 1 sonar actif d’attaque Ultra-EDO MFS-7000 ;
  • 1 système de combat BAE/AMS CMS ;
  • Liaisons de données tactiques Liaison 11, Liaison 14, Liaison 22 (en étude), Liaison 16 ;
  • 1 système SQQ-28 ;
  • Leurre naval IDS300[16]
  • 4 x 6 lance-leurres Siren ;
  • 1 leurre torpille SSTD ;
  • 1 détecteur/brouilleur radar RSEM.

Armement[modifier | modifier le code]

  • Missiles :
    • 48 Aster-15 et -30 dans un Système de Lancement Vertical DCNS Sylver A50 ; Nom donné par la Royal Navy à l'ensemble du système Sea Viper.
  • Artillerie navale
    • 1 Vickers de 114 mm/55 Mk 8 Mod 1,
    • 2 canons de 30 mm DES/MSI.
    • 1 Vulcan (à partir de 2011)
    • 2 miniguns M134 et 6 mitrailleuses FN MAG.

Galerie photographique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Navires », sur Mer et Marine (consulté le ).
  2. Lorsque le système d'appontage PRISM, repoussé à plus tard pour des raisons budgétaires, sera installé
  3. « Royaume-Uni : les matériels en question - TTU lettre d’information », sur www.ttu.fr (consulté le )
  4. (fr) L'Airbus A400M n'est pas le seul en retard, le destroyer type 45 aussi, 17 mars 2009, Bruxelles 2
  5. (en) Tim Banfield (dir.), Marisa Chambers, Andrew Makin, Paul Mills, Michael Ralph, Duncan Richmond et Martin Wheatley, Providing Anti Air Warfare Capability : the Type 45 destroyer, Londres, National Audit Office, , 30 p. (ISBN 978-0-10-295468-5, lire en ligne)
  6. (en) « Astar Anti-Air Missile » [PDF], sur MBDA (consulté le )
  7. (en) Lewis Page, « £1.1bn Royal Navy warship finally armed, sort of », The Register, (consulté le )
  8. Dranidis, Dimitris V. (May 2003). "Backboards of the fleet: shipboard phased-array radars; a survey of requirements, technologies, and operational systems". Journal of Electronic Defense 26 (5): 55.
  9. (en) « Britain 155 mm (6.1") Future Naval Gun and Alternatives », Naval Weapons, Naval Technology and Naval Reunions, (consulté le )
  10. (en) « The Best of the UK », Navy News (en),‎ , p. 9 (lire en ligne)
  11. (en) Ben Farmer, « Royal Navy to lose missiles and be left only with guns », sur The Daily Telegraph, (consulté le ).
  12. (en) « Type 45 and Harpoon », Think Defence, (consulté le )
  13. (en) « Can the UK supply anti-ship missiles to Ukraine? », sur www.navylookout.com, (consulté le ).
  14. (en) « UNITED KINGDOM’s ROYAL NAVY SELECTS KONGSBERG`S NAVAL STRIKE MISSILE », sur kongsberg.com, (consulté le ).
  15. (en) Danielle Sheridan, « Britain’s warships have gym where land attack missiles should be », sur The Telegraph,
  16. « IDS300 Navel Decoy Systems » [archive du ] (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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