Tsingy — Wikipédia

Des tsingy formant des « forêts de pierre » au Yunnan.

Un tsingy (mot malgache signifiant « aiguille »[1]) désigne un type de forme topographique visible dans plusieurs régions de Madagascar. Appliqué au modelé karstique du domaine tropical et subtropical, ce mot est apparu dès 1959 dans le vocabulaire de géomorphologie en langue française[2], avant d'être repris dans divers manuels et glossaires [3],[4]. Il a également donné son nom à une aire protégée de Madagascar : les Tsingy de Bemaraha. Un tsingy est un bloc de roche carbonatée effilé, voire aigu, parfois haut de plus de 60 mètres, un pinacle[5], résultat d'un phénomène de dissolution et de guillochage[4] ; il peut également s'appliquer à un ensemble de ces blocs séparés par de longs et profonds couloirs.

Exemples[modifier | modifier le code]

Certains tsingy de Madagascar ont été aménagés pour le tourisme dans le cadre d'aires protégées.

Les tsingy de l'Ankarana ont été décrits par G. Rossi[6]. J.-N. Salomon[7] a fait la même chose pour les tsingy observables au Bemaraha.

En Chine, les forêts de pierre du karst de Shilin et de Lunan doivent être considérées comme des tsingy [8].

On peut également considérer certaines des formes décrites comme des « pinacles » à Bornéo et en Nouvelle-Guinée comme des tsingy[5].

Formation[modifier | modifier le code]

Un tsingy dans la région des Tsingy de Bemaraha.

En 2020, grâce à des simulations réalisées avec du sucre, des chercheurs de l'université de New York ont émis l'hypothèse que les tsingy se formaient par un phénomène de dissolution et de circulation gravitaire de l'eau le long des parois de blocs qui s'affinent ainsi progressivement dans leur partie haute[9].

La végétation qui se développe sur les tsingy est considérée comme appartenant aux milieux rupicoles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Dictionnaire malgache et encyclopédie de Madagascar : /bins/homePage », sur www.mondemalgache.org (consulté le )
  2. Saint-Ours, J. de, « Les phénomènes karstiques à Madagascar », Bulletin de Madagascar, no 60,‎ , p. 743-762.
  3. Demangeot, J., Les espaces naturels tropicaux, Paris, Masson, , page 158
  4. a et b Joly, F., Glossaire de géomorphologie. Base de données sémiologiques pour la cartographie, Paris, Armand Colin, Coll. U, 360, , page 190
  5. a et b Jean Bottazi, Richard Maire, Nathalie Vanara et Laurent Bruxelles, « Le patrimoine karstique de la Chine du Sud-Ouest : contexte géotectonique, genèse du karst et rôle de l’effet de site », Les Cahiers d'Outre-Mer, vol. 64,‎ , p. 151–168 (ISSN 0373-5834, DOI 10.4000/com.6211, lire en ligne, consulté le )
  6. Rossi, G., L'Extrême-Nord de Madagascar, Edisud, , page 371
  7. Salomon, J.-N., Le Sud-Ouest de Madagascar, étude de géographie physique, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, , p. 340
  8. Ford, D., Salomon, J.-N. & Williams, P., « Les « forêts de pierre » ou « stone forests » de Lunan (Yunnan, Chine) », Karstologia, no 28,‎ , p. 25-40.
  9. Sean Bailly, « Le secret des forêts de pierre se dévoile », sur pourlascience.fr, le site de la revue « Pour la science », (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]