Traité de Tartu (russo-estonien) — Wikipédia

Traité de Tartu
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Texte du traité
(ru) Тартуский мирный договор между РСФСР и Эстонией
(ekk) Tartu rahuleping
Type de traité Traité de paix
Signature
Lieu de signature Drapeau de l'Estonie Tartu (Estonie)
Entrée en vigueur ?
Signataires Drapeau de la république socialiste fédérative soviétique de Russie RSFS de Russie
Drapeau de l'Estonie Rép. d'Estonie
Dépositaire ?
Langues Estonien et russe

Le traité de Tartu (en russe Тартуский мирный договор между РСФСР и Эстонией et en estonien Tartu rahuleping) est un traité de paix signé le entre la République socialiste fédérative soviétique de Russie d'une part et la république nouvellement indépendante d'Estonie, qui faisait auparavant partie de la Russie impériale. La guerre de libération estonienne prit fin avec la trêve du entre la Russie bolchévique et l'Estonie.

Le traité avec la Russie reconnaissait l'indépendance de cette dernière. Le traité résolvait les disputes et problèmes suivant la cessation des hostilités comme la délimitation des frontières et le transfert de propriétés.

Texte[modifier | modifier le code]

Le texte, rédigé en russe, en estonien, immatriculé à la Société des Nations est publié en anglais et en français, sous le no XI, en 1922.

Sa ratification par l'assemblée constituante d'Estonie a lieu le  ; ratifié par le Comité central le et l'échange des instruments de la ratification adviendra, à Moscou, le .

Délégations[modifier | modifier le code]

Les délégations estoniennes et soviétiques.

Sont présents, comme observateurs, la Finlande, l'Ukraine, la Biélorussie et la Pologne.

Pour l'Estonie[modifier | modifier le code]

Pour la R.S.F.S.R.[modifier | modifier le code]

Les signataires du traité sont : Jaan Poska, Ants Piip (en), Mait Püümann (et), Julius Seljamaa (en), en tant que membres de l'assemblée constituante, et Jaan Soots (en), général, pour l'Estonie ; Adolf Joffe et Isidore Gukovski (en), pour la R.S.F.S.R.

Adolf Joffe et Jaan Poska, de gauche à droite, lors de la signature.

Contenu du traité[modifier | modifier le code]

Il commence par la reconnaissance de l'indépendance de l'Estonie, avec comme frontière la Narva jusqu'à Petserimaa (en), et l'abandon de la dette due à l'Empire russe (15 millions de roubles soit 11,6 tonnes d'or). De plus, la R.S.F.S.R s'engage à construire une ligne de chemin de fer Moscou-Narva et donne un droit d'exploitation forestière en terre russe sur 1 000 000 d'hectares.
Il reconnaît aussi le droit au retour des populations estoniennes de Russie (environ 190 000 personnes) et le droit pour les populations russes en Estonie de choisir leur allégeance.
Le traité de Tartu marque un temps fort pour la R.S.F.S.R qui signera ensuite avec la Lituanie le 12 juillet, la Lettonie le 11 août, la Finlande le et la Pologne le .

Suite[modifier | modifier le code]

Cette signature donne la première impulsion pour une autonomie de l'Estonie ; mais les termes du traité ne seront pas tous remplis comme le retour des trésors pillés pendant la guerre dans les églises, l'université de Tartu[1], le droit d'usage de la forêt. C'est aussi pour Lénine et la R.S.F.S.R. la première reconnaissance diplomatique.

Ce traité, s'il a été signé par la Russie, n'a pas été ratifié. Aussi, il n'a pas trouvé exécution. En 2020, soit 100 ans après la signature de ce traité, certains hommes politiques, dont Henn Põlluaas (en), Président du Riigikogu, appelle la Russie à restituer les "territoires estoniens occupés". Cependant, pour la Russie, “la question des revendications territoriales de l’Estonie à l’égard de la Russie est close une bonne fois pour toutes”[2].

Position soviétique[modifier | modifier le code]

Le commissaire du peuple aux Affaires étrangères Tchitcherine, expliquant l'importance du traité, a déclaré : « Nous avons toujours compté avec le fait que c'est comme une répétition générale d'un accord avec l'Entente. Étendre les bienfaits des grandes perspectives, pour la bourgeoisie, de l'accord avec nous. Ces perspectives ne sont pas divulguées à la bourgeoisie estonienne et sont surveillées attentivement par la bourgeoisie britannique. Chaque mot prononcé à St Georges (ancien nom de Tartu), avait une résonance sur les bords de la Tamise et pendant ces négociations nous avons parlé de ces concessions, qui peuvent être accordées à des capitalistes étrangers et des risques d'un important échange de marchandises, de matières premières avec l'étranger et de la livraison des machines de l'étranger. Tout cela conduit à ce que les négociations ont joué un grand rôle beaucoup plus qu'il n'y paraît à première vue[3] »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir les objets de l'université de Tartu dans le catalogue du musée de Voronej.
  2. Courrier international, « Litige frontalier. L’Estonie réclame que la Russie libère un “territoire occupé” », Courrier international,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. Tchitcherine, Politique étrangère, Saratov, 1920.

Liens externes[modifier | modifier le code]