Tipaza — Wikipédia

Tipaza
De haut en bas et de gauche à droite : La plage Caroubier, les ruines romaines de Tipaza, le Mausolée royal de Maurétanie et le Port de Tipaza
Noms
Nom arabe تيبازة
Nom amazigh ⵜⵉⴼⵣⵣⴰ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Tipaza
Daïra Tipaza (chef-lieu)
Président de l'APC
Mandat
Guidji Djamel
2017-2021
Code postal 42000
Code ONS 4201
Démographie
Population 25 225 hab. (2008[1])
Géographie
Coordonnées 36° 35′ 31″ nord, 2° 26′ 58″ est
Localisation
Localisation de Tipaza
Localisation de commune dans la wilaya de Tipaza.
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Tipaza
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Tipaza
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Tipaza

Tipaza (en arabe : تيبازة tibaza, en berbère : ⵜⵉⴼⵣⵣⴰ[2]) est une ville algérienne côtière et une commune de la wilaya de Tipaza dont elle est le chef-lieu, située à 61 km à l'ouest d'Alger.

Tipaza est à l’origine une fondation punique en Afrique du Nord. Comme toutes les villes du bassin méditerranéen, elle est conquise par les Romains et fait partie de la province romaine de Maurétanie-Césarienne.

La présence de la mer, des reliefs du Chenoua et du Dahra donnent un paysage particulier et un intérêt touristique. De nombreux vestiges puniques, romains, chrétiens et africains attestent de la richesse de l'histoire de cette ville.

Géographie[modifier | modifier le code]

Port de Tipaza.
Corne d'Or.

Situation[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune se situe au nord de la wilaya de Tipaza.

Routes[modifier | modifier le code]

La commune de Tipaza est desservie par plusieurs routes nationales :

Localités de la commune[modifier | modifier le code]

Lors de sa création en 1984[3], la commune de Tipaza est constituée des domaines et localités suivants :

  • Douar Hadid
  • Belj
  • Benaouda
  • Chenoua Plage
  • Domaine de Benkheira (en partie)
  • Domaine de Si Tayeb
  • Domaines de Belloundja Rabta, Abelhak, Ezzouaoui, Esserhane, Si Djillali Berkane
  • Ettouil
  • Guebli
  • Mansour
  • Oued Merzoug
  • Ouzakou
  • Tikarouchine
  • Tipaza Esserhane

Histoire[modifier | modifier le code]

Tipaza vue du Chenoua.
Vue de site archéologique datant de la période romaine.

Les Phéniciens y ont fondé un comptoir vers le Ve siècle av. J.-C. : c'est de cette origine que la ville tire son nom qui signifie « lieu de passage » ou « escale ».

La ville connaît son essor sous le roi numide Juba II et devient avec Caesaria (actuelle Cherchell) l'un des foyers de la culture gréco-romaine en Afrique du Nord. Tipasa avait alors le type de la ville punique car elle se situait dans l'aire d'influence de Carthage. À la fin de la troisième guerre punique et le siège de Carthage en 146 av. J.-C., Rome annexe la Maurétanie.

Sous l'empereur romain Claude Ier, en 39, Tipasa prend le statut de municipe latin et se dote d'une muraille longue de plus de deux kilomètres. Hadrien éleva par la suite Tipasa au rang de colonie honoraire. À la fin du IIe siècle, la ville connaît son apogée avec une population qui s'élève, selon les estimations de Stéphane Gsell, à 20 000 habitants.

La mairie de Tipaza.

Au IIe siècle, cette cité romanisée s’agrandit vers l’ouest aux dépens d’une ancienne nécropole punique. Bien qu’elle fût entourée d’une longue muraille de 2 km, cela n’a pas empêché sa destruction en l’an 430 par les Vandales menés par Genséric.

Tipasa a, en tant que port, une importance moindre que Caesarea. Son trafic maritime étant réduit au cabotage. Le site archéologique de Tipasa contient divers vestiges, dont les restes d'une basilique. Son théâtre avait une taille honorable.

Population[modifier | modifier le code]

La région est peuplée de Berbères Chenouis, ils parlent le Chenoui, une variante du berbère très proche du Chaoui et encore plus proche voir presque identique du Rifain dont les trois dialectes étant d'origines Zénète. La population Chenoui encore berbérophone est estimée aujourd'hui à un peu plus de 150 000 habitants. En termes de coutumes, artisanat et vêtements les Chenouis sont proches des Kabyles.

Autrefois, le berbère était parlé dans toute la Dahra, notamment plus à l'ouest jusque dans les territoires de Zerrifa et Achaacha de la wilaya de Mostaganem et s'étendait ainsi de même de l'autre côté de la rivière du Chéliff, dans l'Ouarsenis, son recul notoire est principalement dû à la conquête française et les changements sociaux qui l'accompagnèrent[4].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Ruines romaines de Tipaza.

À l'inverse de Timgad et Djémila, dont les ruines apparaissent compactes et facilement lisibles, Tipasa présente un site éclaté : tout n'a pas été dégagé et une bonne partie de la ville, explorée en 1891 par Stéphane Gsell[5], est encore sous les sédiments.

En l'état actuel, les ruines forment deux grands ensembles. Le premier, situé en dehors des murs, à l'entrée de la ville actuelle, à droite de la route qui vient d'Alger, correspond à une grande nécropole avec la Basilique Sainte-Salsa. Le second, c'est le parc archéologique, situé à la sortie ouest de la ville moderne, qui regroupe la majorité des monuments mis au jour.

Entre les deux, près du port, le musée.

Infrastructures[modifier | modifier le code]

L'émetteur de Tipaza est un émetteur grandes ondes qui transmet sur la fréquence 252 kHz un programme en langue française en direction de l'Europe. Cette émission peut être très bien reçue la nuit, en Europe.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Références à la commune[modifier | modifier le code]

Dans "Noces à Tipaza" Albert Camus fait référence à la commune et y fait prendre place sa nouvelle, une longue description des lieux et des avantages de la commune (paysages, atmosphères…) y est faite[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Tipaza, sur le site de l'ONS.
  2. « Carte géographique - Tipaza (Tipasa) - MAP[N]ALL.COM », sur www.mapnall.com (consulté le )
  3. Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Tipaza, page 1571.
  4. Djamel Alilat, « Touareg, Kabyles, Rifains... Qui sont les Berbères d'Algérie ? », sur Geo.fr, (consulté le )
  5. Toutain Jules. Fouilles de M. Gsell à Tipasa : Basilique de Sainte Salsa. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 11, 1891. pp. 179-185.
  6. Albert Camus, « Noces à Tipasa » Accès libre [PDF], (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]