Tinfouchy — Wikipédia

Tinfouchy
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Wilaya de Tindouf
Commune Oum el Assel
Statut Fort
Géographie
Coordonnées 28° 52′ nord, 5° 51′ ouest
Localisation
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Tinfouchy
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Tinfouchy

Tinfouchy (parfois orthographié Timfouchy) est un lieu-dit situé dans la région désertique de la Saoura, à l’ouest du Sahara algérien, à environ 270 km au nord-est de Tindouf et à 70 km de la frontière marocaine, sur le territoire de la commune de Oum el Assel.

Pendant la présence française, l’armée y a construit un fort, afin de protéger les liaisons entre Tabelbala et Tindouf contre les incursions des nomades dissidents venant du Maroc. Il porte le nom de fort Fouchet, du nom du colonel Fouchet tué le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar dans l’accident de l’avion du général Leclerc.

En 1957, la compagnie disciplinaire d'Afrique du Nord est déplacée à Tinfouchy, venant de fort Mac-Mahon 29° 45′ 31,25″ N, 1° 37′ 17,77″ E. Il s’agit d’un bagne militaire qui a servi, pendant la guerre d'Algérie, à la détention de militaires, essentiellement des cas disciplinaires et des soldats du refus.

En 1957, un courrier clandestin de militaires emprisonnés au bagne alerte, grâce au Secours populaire français[1],[2], sur les conditions scandaleuses de vie dans la section spéciale[3],[4],[5]. Au Sénat, le , le communiste Raymond Guyot expose au Ministre des armées que des soldats frappés de sanction mais non condamnés sont affectés à une unité du Sud algérien dont le régime « disciplinaire, alimentaire et médical serait d'une sévérité inadmissible[6]. » Il demande d'éventuelles sanctions et obtient que deux commissions enquêtent sur place, ce qui aboutira à l'amélioration des conditions de détention[7]. Au Sénat, le , le communiste Louis Namy évoque les soldats réfractaires à la Guerre d'Algérie détenus à Tinfouchy : « C'est le nom du bagne militaire qui remplace le « Biribi ». [...] C'est une prison sans barreaux, où sévit la chiourme qui frappe, punit et humilie de jeunes hommes, où la pelote et le tombeau constituent les punitions régulières[8]. »

Après les Accords d'Évian, le bagne est rapatrié au Fort d'Aiton, en Savoie. Les bagnards y sont transférés en [9] et continuent à subir de mauvais traitements[10].

Après le conflit algéro-marocain de 1963, dit guerre des Sables, qui a vu l’armée marocaine s’approcher dangereusement du fort, l’armée algérienne y a construit de nombreux équipements dont, notamment, un aérodrome.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Une porte ouverte sur l'enfer des sections spéciales... », La Défense, journal mensuel du Secours populaire français, no 415,‎
  2. « Timfouchi n'est pas un mirage », La Défense, no 416,‎ , p. 4-5
  3. Massou-Fontenel, Nathalie., Tinfouchy, Algérie 1958-1960 : Lucien Fontenel, un Français torturé par les Français, Paris, Harmattan, , 97 p. (ISBN 978-2-296-55326-2 et 2296553265, OCLC 745332546, lire en ligne)
  4. Claude Despretz, « Torture Guerre d'Algérie. Témoignage. Claude Despretz, « soldat du refus de la guerre », évoque les souffrances de Lucien Fontenel, qui, lui aussi, avait dit non au conflit », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  5. « Témoignage de Jean Clavel », sur ephmga.com, (consulté le )
  6. « Sénat, séance du 27 mai 1959 », Journal officiel de la république française,‎ , p. 136 (lire en ligne)
  7. « Timfouchi, premiers résultats », La Défense, no 420,‎ , p. 3
  8. Louis Namy, « Amnistie, adoption d'un projet de loi », Journal Officiel de la République française, no 21 S,‎ , p. 397 (lire en ligne)
  9. Arsène Altmeyer et Jean-Marc Villermet, J'ai été disciplinaire au fort d'Aiton, Bière, Éditions Cabedita, , 224 p. (ISBN 978-2-88295-842-6 et 2-88295-842-0, OCLC 1107824453)
  10. André Ruff, Gérard Simonnet et Michel Tachon, Les bagnes de l'armée française (Fort Aiton, c.i.l.a., etc.), Paris, François Maspero, coll. « Dossiers partisans », , 96 p.

Bibliographie[modifier | modifier le code]