Théodule Ribot (peintre) — Wikipédia

Théodule Ribot
Théodule Ribot photographié vers 1880 par Ferdinand Mulnier, Paris, musée d'Orsay.
Biographie
Naissance
Décès
(à 68 ans)
Colombes
Sépulture
Nom de naissance
Augustin Théodule Ribot
Nationalité
Activité
Période d'activité
Enfant
Autres informations
Mouvement
Maître
Genre artistique
Distinction
Médailles aux Salons de 1864 et 1865
Officier de la Légion d'honneur en 1887
Œuvres principales
Femme cousant (d), Nature morte aux poissons et homard (d), Artiste à son chevalet (d), Au sermon (d), Étude de femme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Théodule Ribot, né à Saint-Nicolas-d'Attez le et mort à Colombes le , est un peintre, aquafortiste et aquarelliste français, rattaché au mouvement du réalisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d’un ingénieur civil, Augustin Théodule Ribot doit se livrer d’abord aux travaux géométriques et au dessin linéaire[1]. Se destinant à la carrière artistique, il était entré à l’école des arts et métiers de Châlons, lorsque la mort de son père, en 1840, le force à demander des ressources à l’industrie[1]. Ayant trouvé, pour assurer la subsistance de sa mère et ses sœurs, du travail chez un décorateur de stores, il peint des bordures pour un fabricant de glace. Il se marie tôt et se rend à Paris en 1845, où il est employé comme commis d’atelier tout en étudiant dans l’atelier du peintre Auguste-Barthélemy Glaize.

Après un séjour de trois ans en Algérie pour surveiller et diriger des constructions[1], il revient à Paris en 1851 et subsiste en exécutant un grand nombre de dessins pour des industriels[1] et des copies d’Antoine Watteau destinés aux États-Unis le jour, et en peignant pour lui-même la nuit.

Il débute au Salon de 1861 avec six toiles d’intérieur de cuisine et de basse-cour qui le font connaître du grand public[1].

Il obtient une médaille de 3e classe aux Salons de 1864 et de 1865[2], ainsi qu'une médaille de 3e classe à l’Exposition universelle de 1878[1]. Il emménage à cette époque à Colombes, mais tombe malade et abandonne peu à peu la peinture.

En 1871, il s'installe à Colombes où il peint la majeure partie de son œuvre. Très honoré à son époque, il vit replié sur lui-même, reçoit peu, mais est reconnu et sollicité par ses contemporains[3].

En 1884, alors qu’il est affaibli, ses amis Henri Fantin-Latour, Eugène Boudin, Jules Bastien-Lepage, Pierre Puvis de Chavannes, Auguste Rodin et Claude Monet donnent un banquet en son honneur et lui offrent une médaille gravée de l’inscription : « À Théodule Ribot, artiste indépendant ».

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, il est promu officier du même ordre en 1887.

Il est le père du peintre Germain-Théodore Ribot (1845-1893) et de Louise-Aimée Ribot. Il est également l'oncle de la comédienne Berthe Legrand (née Berthe-Eugénie Ribot, 1850-1913)[4].

Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse (29e division)[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvre[modifier | modifier le code]

Autoportrait, entre 1887 et 1890, Colombes, musée municipal d'Art et d'Histoire.
La Jeune Fille au chien, 1865, musée des Beaux-Arts de Reims.
Tireuse de cartes, Colombes, musée municipal d'Art et d'Histoire.

Théodule Ribot, qui a aussi traité avec succès l’eau-forte et l’aquarelle[1], a peint des scènes historiques, des compositions religieuses, des natures mortes, des portraits et des scènes de genre[6]. Il est l’ami d’Henri Fantin-Latour et de François Bonvin.

Le parallèle entre Théodule Ribot et José de Ribera, son illustre prédécesseur espagnol du XVIIe siècle, a très tôt été mis en chanson. Chaque nouvelle exposition justifiait la comparaison et disait un peu plus la dette du cadet envers son aîné puisque, aussi bien, les sujets que l'ensemble des couleurs utilisées permettaient ce rapprochement[7].

Les œuvres de Théodule Ribot sont conservées au musée d’Amsterdam[Lequel ?], au musée des Beaux-Arts d'Arras, à Boston, Budapest, de Chicago, à Dresde, Grenoble, au Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, à Lille, à Paris au musée du Louvre, à Philadelphie, San Francisco, Vienne.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Salons[modifier | modifier le code]

  • 1864 : Prière des petites filles ; Toilette du matin.
  • 1865 : Chant du cantique ; Rétameurs ; Le Martyre de saint Sébastien, acquis par l’État pour le musée du Luxembourg.
  • 1866 : Le Christ au milieu des Docteurs ; Le Flûteur.
  • 1867 : Le Supplice des coins, d’une énergie très remarquée, Un vieillard.
  • 1868: L’Huître et les plaideurs, acquis pour le musée des Beaux-Arts de Caen.
  • 1869 : Les Marionnettes au village ; Les Philosophes, Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin.
  • 1870 : Le Bon Samaritain ; Jeune Homme à la manche jaune, acquis pour le musée du Luxembourg.
  • 1874 : La Lecture ; Une jeune fille.
  • 1875 : Cabaret normand.
  • 1876 : Loge de famille ; Portrait de Madame Gueymard-Lauters.
  • 1877 : Bretonne de Plougastel ; Vieux Pêcheur de Trouville.
  • 1878 : Ménagère relevant ses comptes ; Mère Morieu.

Expositions[modifier | modifier le code]

Son œuvre fait l'objet d'une exposition en 2021-2022 aux musées de Toulouse, Marseille et Caen[21].

Hommages[modifier | modifier le code]

Louis-Émile Décorchemont, Monument à Théodule Ribot, 1893, Breteuil.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, , 5e éd., 1892 p. (lire en ligne), p. 1891.
  2. Base Léonore : Augustin Théodule Ribot.
  3. a et b Alain Bonnet, Face à Face, Paris, Somogy Éditions d’art, , 262 p. (ISBN 2-85056-332-3), p. 126.
  4. « Berthe Legrand », sur lesarchivesduspectacle.net.
  5. « Obsèques du peintre Théodule Ribot », Le Figaro, (en ligne sur Gallica).
  6. Dictionnaire Bénézit 1999, p. 641.
  7. a et b « Saint Sébastien », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  8. Notice no PM27002336, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. Notice no 000PE024863, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. Notice no 000PE014542, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  11. Notice no 000PE014541, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. « Le Bon Samaritain », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  13. « Au Sermon », sur Musée d'Orsay (consulté le ).
  14. Notice no 00980001224, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. Notice no 03110041552, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  16. Notice no 03110006434, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  17. « Supplice des coins », sur Notice Joconde (consulté le ).
  18. Notice no M0809005323, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  19. Yves Ducroizet et Robert Pommery (illustrateur), « Le canton de Fours », La Camosine, Les Annales des Pays Nivernais, no 154, p. 37.
  20. Notice no 05620014373, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  21. Didier Rykner, « Théodule Ribot. Une délicieuse obscurité », sur La Tribune de l'Art, (consulté le ).
  22. « Monument à Théodule Ribot », notice sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, , 5e éd., 1892 p. (lire en ligne), p. 1891.
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 11, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2-7000-3021-4), p. 641-642.
  • Émile Bellier de La Chavignerie, Dictionnaire général des artistes de l’École française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, tome 2, Paris, Librairie Renouard, 1885, pp. 370-371 (lire en ligne).
  • Geneviève Lacambre et Jacqueline de Rohan-Chabot, Le Musée du Luxembourg en 1874, Paris, Éditions des Musées nationaux, 1974, p. 154.
  • Abbé Sertillanges, Notice sur la vie et les travaux de M. Théodule Ribot, Paris, imp. Firmin-Didot, 1920.
  • A.E.N., « À propos de Théodule Ribot », Artistes et écrivains normands, no 18, .
  • Exposition Th. Ribot, Paris, Imprimerie de l'Art, (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]