Théocratie tibétaine — Wikipédia

De 1642 à 1959, le Tibet a connu une forme de régime théocratique, dite théocratie tibétaine, où l'autorité religieuse et politique ultime était détenue par un seul et même dignitaire ecclésiastique, le dalaï-lama. Cependant, parmi les dalaï-lamas, seuls les 5e et 13e ont exercé un pouvoir absolu[1]. Ce régime a pris fin en 1959 avec le départ en exil, du 17 au , du 14e dalaï-lama et la dissolution, par le décret du , des instances gouvernementales théocratiques[2],[3].

Antérieurement, le Tibet central avait connu, de 1260 à 1354, une première période théocratique où l'école sakya du bouddhisme tibétain, avec l'aide d'adeptes mongols, avait pris le pouvoir.

Témoignages et avis[modifier | modifier le code]

Nombre d'orientalistes, de voyageurs et de tibétologues signalent la nature théocratique du régime tibétain. Léon Feer évoque l'« étrange théocratie » du Tibet[4]. Laurence Waddell voit dans Lhassa « le centre de la forme de gouvernement ecclésiastique la plus extrême au monde », et dont « le prêtre-roi » « s'est arrogé le statut de la divinité »[5]. Jacques Bacot emploie l'expression « théocratie tibétaine »[6]. Amaury de Riencourt parle de « la théocratie du Tibet »[7]. Abdul Wahid Radhu évoque les bonnes relations qu'entretenaient les musulmans avec les autorités de « la théocratie bouddhiste que le Tibet constituait »[8]. Samten G. Karmay qualifie le gouvernement du Tibet (Ganden Potrang ou Gaden Phodrang) de « gouvernement théocratique »[9]. Stéphane Guillaume voit dans le dalaï-lama « le chef théocratique du gouvernement tibétain »[10]. Fabienne Jagou évoque la nation tibétaine en ces termes : « il est difficile d'affirmer que le Tibet était un État, car bien que la nation tibétaine possédât un gouvernement, son pouvoir n'était pas représentatif à cause de sa nature théocratique »[11]. Cependant, pour le professeur Subramanya Nagarajarao, expert du droit des réfugiés, la société tibétaine et sa gouvernance avant 1959, bien que non conformes aux concepts de démocratie, en comportaient des éléments[12]. De même, pour Charles Bell qui, dans les années 1900, administra la vallée de Chumbi occupée par les Britanniques, le Tibet à cette époque était à bien des égards un pays démocratique dans la mesure où l'administration locale était laissée aux chefs de village[13].

Première période théocratique[modifier | modifier le code]

En 1260, l'école sakya du bouddhisme tibétain, avec l'aide d'adeptes mongols, prend le pouvoir dans une bonne partie du Tibet central, instaurant la première période théocratique tibétaine[14],[15].

Cette théocratie sakya est renversée en 1354 par Changchub Gyaltsen (1302-1364), fondateur et régent de la lignée Phagmodrupa[16].

Deuxième période théocratique[modifier | modifier le code]

En 1642, l'abbé du monastère gelugpa de Drépung, Lobsang Gyatso, le 5e dalaï-lama, est installé à la tête du Tibet par le Mongol Gushi Khan, chef de la tribu mongole des Qoshot, qui a envahi le Tibet et détrôné le roi Tsang. C'est le début de la 2e période théocratique du Tibet, laquelle devait durer trois siècles[17],[18]. Selon Samten G. Karmay, cette théocratie est marquée par la suprématie absolue du clergé bouddhiste et la subordination des laïcs à ce dernier[19].

Le 5e dalaï-lama est le premier des dalaï-lamas à exercer un pouvoir temporel[20]. Il forme le gouvernement tibétain dont la structure s'est perpétuée jusqu’en 1959, sous le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso. Dans cette structure, le rôle du régent est confirmé en tant qu’institution. En 1645, le 5e dalaï-lama décide d’installer à Lhassa son gouvernement dans un bâtiment, le Potala, qu’il fait construire sur une colline où se trouvait un pavillon fondé par le roi Songtsen Gampo. Il édifie la partie blanche centrale du Potala, et la partie rouge est ajoutée par Sangyé Gyatso en 1690. Le Potala devient le centre gouvernemental du Tibet et, selon Claude B. Levenson, « one of the most imposing symbols of the Tibetan theocracy »[21].

Sous le règne du 13e dalaï-lama, des efforts politiques consciencieux sont produits pour moderniser ce qui était une forme de théocratie médiévale[22].

Parmi les dalaï-lamas, seuls les 5e et 13e ont exercé un pouvoir absolu[1].

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Le dalaï-lama, « souverain du Thibet » selon l’expression d’Alexandra David-Néel[23], ou, selon Hugues-Jean de Dianous le régent (gyaltsab), lorsque le dalaï-lama était trop jeune, dirigeait tant les affaires religieuses que civiles, à l'aide de deux organes principaux du gouvernement : le Conseil religieux (yik-tsang), composé de quatre membres de la communauté monastique, et le Conseil des ministres (kashag), composé de quatre ministres (shapé), dont trois laïcs et un religieux. Le premier ministre religieux (chikyap chempo), et le premier ministre civil (lönchen), faisaient la liaison entre les Conseils et le dalaï-lama. L’ensemble des ministres du Conseil civil contrôlait les affaires politiques, judiciaires, et fiscales du Tibet. Un ministre des Affaires étrangères sous la direction du chigye lönchen (premier ministre d’État) avait été créé dans la première moitié du XXe siècle. Son rôle était consultatif. La politique extérieure a toujours été dirigée par le dalaï-lama ou le régent. Il existait une Assemblée nationale (tsongdu), se réunissant dans des circonstances graves, constituée d’une cinquantaine de personnalités de Lhassa, dont les abbés des grands monastères. Son rôle était consultatif. Dans les régions, le gouvernement était représenté au milieu du XXe siècle par cinq commissaires (chikyap), pour l’U-Tsang (Lhassa et Shigatse), Gartok (Tibet occidental), Kham (Chamdo, Tibet oriental), Chang (Nagchuka, Tibet du Nord) et Lhoka (Lho-dzong, Tibet du Sud). Des chikyap dépendaient les dzong-pön (commandants de forteresses), responsables du maintien de l’ordre et de l’impôt. Ils avaient une grande indépendance[24],[25].

Perspectives au XXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1930, l'homme d'État chinois Sun Yat-sen envisage la perspective du renversement de cette théocratie par le peuple, voyant « dans le bouddha vivant de la Mongolie et celui du Tibet » « les derniers jours de la théocratie »[26]. En 1950, le Tibet est encore une théocratie bouddhiste, qualifiée par l'écrivain tibétain Dawa Norbu d'« isolée, fonctionnelle, peut-être unique en son genre parmi les divers régimes politiques du monde moderne »[27]. Le journaliste américain Edgar Snow voit dans cette théocratie une anomalie qui n'a pu perdurer qu'en raison de l'inaccessibilité du pays[28].

Maintien de la théocratie de 1951 à 1959[modifier | modifier le code]

Selon Melvyn Goldstein, après l'arrivée de l'armée populaire de libération chinoise au Tibet en 1951, la structure théocratique du gouvernement, l'organisation monastique et les formes traditionnelles de propriété foncière restent presque inchangées[29],[30]. Le texte de l'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, signé le à Pékin par des représentants du 14e dalaï-lama et ceux de la république populaire de Chine, prévoit le maintien du système politique et du statut du dalaï-lama (point 4), la liberté religieuse et le maintien des revenus du clergé bouddhiste (point 7)[31],[32].

Toutefois, selon le dalaï-lama, l'accord en 17 points n'a pas été respecté par la partie chinoise et il l'a rejeté en 1959 pour cette raison[33].

Abolition du gouvernement et fin de la théocratie[modifier | modifier le code]

Après le départ en exil, du 17 au , du 14e dalaï-lama, qui, depuis , était président du comité préparatoire à l'établissement de la région autonome du Tibet, le premier ministre chinois, Zhou Enlai, prend le un arrêté proclamant la dissolution du gouvernement tibétain[2] – et son remplacement par le comité préparatoire. L'abbé du monastère de Tashilhunpo, le 10e panchen-lama, jusque-là vice-président du Comité préparatoire, assume dès lors les fonctions de président[34], jusqu'en où il est démis de ses fonctions[35].

Démocratisation au Tibet[modifier | modifier le code]

L'échec du soulèvement de a créé des conditions favorables à la « démocratisation du Tibet », déclarait en le Premier ministre de la république populaire de Chine Zhou Enlai. Celle-ci est poursuivie en 1959 et 1960 par les autorités dirigeant le Tibet, notamment le représentant central du gouvernement central, le général Tchang Tching Ou, et les membres du Comité préparatoire à l'établissement de la région autonome du Tibet présidé par le panchen-lama[25].

Démocratie tibétaine en exil[modifier | modifier le code]

L'exode tibétain de 1959 verra environ 100 000 Tibétains suivre le dalaï-lama dans un exil en Inde où il crée le gouvernement tibétain en exil qu'il dirige et démocratise progressivement jusqu'en , date de sa retraite politique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Yudru Tsomu, The Rise of Gönpo Namgyel in Kham: The Blind Warrior of Nyarong, p. 54 : « The Thirteenth Dalai Lama's rule is an exception as he was an autocratic who ruled from 1895 until his death in 1934. Other than the Fifth Dalai Lama, he was the only Dalai Lama who ruled with absolute power. »
  2. a et b (en) [PDF] Ernst Steinkelner, A Tale of Leaves. On Sanskrit Manuscripts in Tibet, their Past and their Future, Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences, Amsterdam, 2004 : « The traditional Tibetan government, which had been allowed to remain in office even after the Chinese forces arrived in 1951, had been abolished in 1959 ».
  3. (en) Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet and the Dalai Lama, University of California Press, 1997, (ISBN 0520212541 et 9780520212541), 152 p., en part. p. 55 : « Meanwhile, the Chinese government in Tibet also renounced the Seventeen-Point Agreement and terminated the traditional government. It confiscated the estates of the religious and secular elites, closed down most of Tibet's several thousand monasteries, and created a new Communist governmental structure. Tibet's special status as a theocratic political entity within the Chinese Communist state was now ended ».
  4. Léon Feer, Le pontificat tibétain, 1865, p. 285 : « […] les renseignements venus de divers côtés, dans le cours du XVIIIe siècle sur le Tibet, sur sa religion, sa discipline ecclésiastique, son étrange théocratie […]. »
  5. (en) L. Austine Waddell, Lhasa and its mysteries: with a record of the British Tibetan expedition of 1903-1904, Dover Publications, Inc., New York, 1988, 530 p., p. 21 (édition originale : 1905) : « This isolation of Lhasa, maintained for so many centuries, has resulted in that city becoming the centre of the most extreme form of priest-government the world has ever seen, and has led its esoteric priest-king, in his luxurious, self-centred leisure, to arrogate to himself the position of the divinity ».
  6. Jacques Bacot, Introduction à l'histoire du Tibet, 1962.
  7. Amaury de Riencourt, Le toit du monde : Tibet et l'Asie, Éditions France-Empire, 1955, 316 p., p. 294 : « [...] demander si la vieille prédiction concernant le XIIIe dalai lama ne s'appliquait pas à quelque bouleversement politique de première grandeur qui détruirait toute la théocratie du Tibet. »
  8. Abdul Wahid Radhu, Caravane tibétaine, adapté en français par Roger du Pasquier d'après les mémoires inédits de l'auteur, préface de Marco Pallis, Peuples du Monde, 1991, 299 p., p. 121 : « Cette particularité était significative du statut des musulmans tibétains et des bons rapports qu'ils ne cessèrent d'entretenir avec les plus hautes autorités de la théocratie bouddhiste que le Tibet constituait. »
  9. (en) Samten G. Karmay, Religion and Politics: commentary, septembre 2008 : « from 1642 the Ganden Potrang, the official seat of the government in Drepung Monastery, came to symbolize the supreme power in both the theory and practice of a theocratic government. This was indeed a political triumph that Buddhism had never known in its history in Tibet. »
  10. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international, coll. « Recherches asiatiques », Éditions L'Harmattan, 2009, 308 p., p. 10.
  11. Fabienne Jagou Le contrôle des marches sino-tibétaines de la Chine républicaine : « Jusqu'en 1912, année de la création de la République de Chine, le Tibet jouissait d'un statut de nation. Il était bel et bien constitué d'un groupe humain fixé sur un territoire déterminé, caractérisé par la conscience de son identité historique et culturelle, par sa volonté de vivre en commun et formant une entité. En revanche, il est difficile d'affirmer que le Tibet était un État, car bien que la nation tibétaine possédât un gouvernement, son pouvoir n'était pas représentatif à cause de sa nature théocratique. De plus, entre le XIIIe siècle et le début du XXe, son histoire montre qu'il n'était pas souverain dans la mesure où son système de défense reposait principalement sur le soutien de pays "protecteurs" étrangers tels que la Mongolie ou l'Empire chinois. Au début du XXe siècle, la carte géopolitique se compliqua au point que les Britanniques et les Russes menacèrent les frontières du Tibet. Les Chinois républicains décidèrent alors d'avancer à l'intérieur du Haut-Plateau pour protéger leur territoire. Mais leur intervention s'apparenta plus à une offensive armée contre les Tibétains eux-mêmes qu'à une action de protection »
  12. (en) Subramanya Nagarajarao, Human Rights and Refugees, APH Publishing, 2004, (ISBN 8176486833), pp. 97-98 : « Tibetan society and governance of the pre 1959 though not exactly conforming to the concepts of democracy had sufficient elements of democracy in the system. »
  13. (en) Charles Bell, Tibet Past and Present, Motilal Banarsidass Publ., 1992 (ISBN 8120810481 et 9788120810488), p. 73 : « The government was left mainly in the hands of the village headmen, for Tibet is in many respects a democratic country ».
  14. (en) Rebecca Redwood French, The golden yoke: the legal cosmology of Buddhist Tibet, Cornell University Press, 1995, 404 p., p. 42 : « In the thirteenth century the Sakya Pa sect of Tibetan Buddhism, with the help of Mongolian supporters, gained control of much of central Tibet and thereby began the first real Tibetan theocratic period. »
  15. « Tibet — 3. La théocratie tibétaine (xie siècle-1950) », Larousse (consulté le ) : « Le pays […] fait acte d'allégeance à Gengis Khan (1207), et, en 1260, Kubilay Khan confie à Phags-pa, supérieur du monastère de Sa-skya, le gouvernement religieux et temporel du Tibet ».
  16. Rebecca Redwood French, op. cit., p. 42 : « In 1354 a young former Sakya monk overthrew the Sakya theocracy and established the first of three secular dynastic lines - known as the Three Kingdoms - that were to rule central Tibet for the next three hundred years. The reign of the first of these, the Phamogru dynasty, was a dynamic period in Tibetan history. »
  17. Rebecca Redwood French, op. cit., pp. 45-46 : « In 1642, [...] the Mongolian Gushri Khan swept into Tibet and put his religious sage, the Fifth Dalai Lama, in charge of the country. Secular rule under the Tsang kings gave way to the three-hundred-year rule of the Gelukpa sect - the second theocratic period in Tibet. »
  18. (en) Wings of the White Crane : Poems of Tshangs dbyangs rgya mtsho (1683-1706), Translated by G. W. Houston et Gary Wayne, Motilal Banarsidais Publisher, 1982, 53 p. : « The great Fifth Dalai Lama, Ngawang Gyatso, the actual founder of Tibetan autocracy, has reached his goal in 1642 with the help of the Koshot ruler Gushri Khan. »
  19. Samten G. Karmay, Religion and Politics: commentary, Tibet writes, 7 septembre 2008 : « However, in 1642 the Tsang Desi’s government was toppled by the combined forces of Tibetans and Mongols at the instigation of the Gelug sect which effectively empowered the Fifth Dalai Lama (1617-1685), as the head of state. He had been, until 1642, merely the abbot of Drepung Monastery. A new era of theocracy was ushered in with the total supremacy of the clergy and the subordination of laymen to it. »
  20. Dalaï-Lama, Mon pays et mon peuple. Mémoires, 1999, Olizane, (ISBN 2-88086-018-0), p. 60.
  21. (en) Claude B. Levenson, The Dalai Lama : a Biography, Unwim Hyman, 1988, 291 p., p. 19 : « the 5th Dalai Lama decided to make the capital of Tibet and to build himself a palace there on the remains of one built in the seventh century by Srongtsen Gampo. So the Potala, or seat of the gods, was reborn out of its own ruins, eventually to become one of the most imposing symbols of the Tibetan theocracy. »
  22. (en) N. Subramanya, Human Rights and Refugees, APH Publishing, 2004, 509 p., p. 30 : « conscious political efforts were being made to modernize what was a kind of medieval theocracy ».
  23. Alexandra David-Néel, A. d'Arsonval, Mystiques et Magiciens du Thibet, 1929, p. 4 : « Ceux qui ont vu ce camp au bord de la route, où le souverain du Thibet attendait que ses sujets lui aient reconquis son trône [...] »
  24. Fosco Maraini, Tibet secret (Segreto Tibet), préface de Bernard Berenson, traduction de Juliette Bertrand (ouvrage orné de 68 héliogravures d’après les photographies de l’auteur), Arthaud, Grenoble, 1954. (ouvrage paru en 1951).
  25. a et b Hugues-Jean de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, in Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, pp. 38-72, p. 44.
  26. Yat-sen Sun, Le triple démisme de Suen Wen : traduit, annoté et apprécié par Pascal M. d'Elia, Bureau sinologique de Zi-ka-we, 1930, 682 p., p. 180 : « Demain, ce sera la théocratie du Tibet qui sera certainement renversée par le peuple. Le Bouddha vivant de la Mongolie (et celui) du Tibet représentent les derniers jours de la théocratie. L'heure sonnée, il sera impossible de la conserver. »
  27. (en) Dawa Norbu, The 1959 Tibetan Rebellion: An Interpretation, in The China Quarterly, No. 77, Mar., 1979 : « Tibet in 1950 was an isolated, working theocracy, possibly unique among the various political systems of the modern world. (1) I use "theocracy" as the nearest western equivalent of the Buddhist society that existed in Tibet. Although tibetologists and Tibetans are likely to object to the term, I use it in a political and social concept within the western political science. »
  28. (en) « Edgar Snow, in his book "The Other Side of the River: Red China today," discusses some aspects of this oppression. The Tibetan theocracy was an anomaly which only its inaccessibility could have preserved till now », cité par Ved Mehta, in Portrait of India, Yale University Press, 1970, 544 p., p. 275.
  29. (en) Gerard Postiglone, Ben Jiao, Melvyn C. Goldstein, « Education in the Tibetan Autonomous Region: Policies and Practices in Rural and Nomadic Communities »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), in Janet Ryan, ed. Changing Education in China (Tentative Title) Routledge (in press) : « After the Chinese People's Liberation Army entered Tibet in 1951, the traditional theocratic structure of government, the organization of monasteries, and traditional forms of landholding remained somewhat unchanged for a time (Goldstein 2007). »
  30. (en) Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet and the Dalai Lama, University of California Press, 1997, (ISBN 0520212541 et 9780520212541), 152 p., en part. p. 48 : « The Seventeen-Point Agreement gave Mao the political settlement he felt was critical to legitimize unambiguously Tibet's status as a part of China. However, this legitimization was achieved by allowing Tibet to retain its feudal-theocratic government and economy, at least for the foreseeable future. »
  31. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, Berkeley, University of California Press, 2007 (ISBN 978-0-5209-3332-3), p. 105 : « « points 3 and 4 state that Tibetans would have the right of exercising regional autonomy and that the central government in Beijing would not alter either the existing political system in Tibet or the "established status, functions and powers of the Dalai Lama" or his officials. Point 7 said religious freedom would be protected, and the income of the monasteries would not be changed by the central government ».
  32. Hugues-Jean de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, in Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, pp. 38-72, p. 49 : « les pouvoirs du dalaï Lama ne seront pas modifiés ; la liberté religieuse sera assurée ».
  33. Dalaï-lama, Ma terre et mon peuple, p. 225 « Les Chinois avaient, sans que le doute fût possible, violé l'accord en dix-sept points et nous étions prêts à en donner la preuve. J'avais donc dénoncé ledit accord, il avait cessé de nous lier à la Chine [...] »
  34. (en) Arrêté du premier ministre Zhou Enlai dissolvant le gouvernement local du Tibet tel que publié dans le New York Times du 29 mars 1959 : « the decision is that from this day the Tibet Local Government is dissolved and the Preparatory Committee for the Tibet Autonomous Region shall exercise the functions and powers of the Tibet Local Government. During the time when the Dalai Lama Dantzen-Jalsto, chairman of the Preparatory Committee for the Tibet Autonomous Region, is under duress by the rebels, Panchen Erdeni Ghuji-geltseng, vice-chairman of the Preparatory Committee, will act as the chairman (…) ». Source : Robert V. Daniels (ed.), A documentary history of communism, vol. 2, Communism and the World, I. B. Tauris & Co. Ltd, London, 1985, 448 p., (ISBN 1-85043-035-7), p. 78.
  35. (en) Elmar Gruber, From the Heart of Tibet: The Biography of Drikung Chetsang Rinpoche, the Holder of the Drikung Kagyu Lineage, Éditeur Shambhala, 2010 (ISBN 1590307658), pp. 112-113.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]