Théâtre gallo-romain de Châteaubleau — Wikipédia

Théâtre gallo-romain de Châteaubleau
Fouilles archéologiques sur le site du théâtre antique de Châteaubleau, en 2012.
Présentation
Type
Partie de
Vestiges gallo-romains de Châteaubleau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
IIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le théâtre gallo-romain est un édifice de spectacles antique dont les ruines sont situées sur la commune française de Châteaubleau, en région Île-de-France.

Il s'inscrit dans le contexte plus vaste d'un site qui comprend également plusieurs sanctuaires et des habitations. Construit au IIe siècle mais abandonné à la fin du siècle suivant, il est fouillé à plusieurs reprises à partir des années 1950. Ses vestiges, comme tous ceux du site archéologique, sont protégés comme monuments historiques en 1983.

Localisation[modifier | modifier le code]

Riobé sur le table de Peutinger.

Les vestiges du théâtre sont visibles à la sortie orientale de l'actuel village de Châteaubleau, au leu-dit « le Bois de la Vigne ». Le site, dans la civitas des Sénons, est souvent assimilé à la station dénommée Riobé[1] sur la table de Peutinger ; ce point correspond à un carrefour de voies se dirigeant vers Sens/Agedincum, Troyes/Augustobona, Chailly-en-Bière/Calagum et Montereau-Fault-Yonne/Condate[2].

Le théâtre est lié à un sanctuaire (source sacrée et groupe de plusieurs temples dans une même enceinte) situé à proximité immédiate, au sein d'une agglomération secondaire[3],[1].

Description[modifier | modifier le code]

Plan du théâtre.

Le monument forme un demi-cercle outrepassé d'environ 80 m de diamètre[4] tourné vers l'est-nord-est. Il est édifié sur une levée de terre artificielle contre laquelle il s'appuie[3]. Sa construction fait appel à une maçonnerie associant moellons et briques liées au mortier[5].

La cavea est composée de caissons maçonnés remblayés sur lesquels s'appuient des gradins probablement en bois. Ces derniers sont accessibles par cinq allées rayonnantes à partir desquelles quatre escaliers par allée, larges de 1,75 m, permettent d'accéder aux gradins ; l'allée axiale est large de 4,50 m[1]. Le mur périmétral est scandé extérieurement de petits contreforts[3].

Des sculptures sur des blocs de calcaire décorent les entrées des allées et la scène[3].

La scène, sans doute recouverte d'un plancher en bois et implantée dans l'axe médian de la cavea, mesure 8 × 12 m ; elle est située en avancée dans l'orchestra. Celle-ci, en forme de fer à cheval, mesure 20 m de diamètre[6].

Historique[modifier | modifier le code]

Le théâtre est construit, sans doute en plusieurs phases suivant l'évolution du sanctuaire adjacent[7], dans la seconde moitié du IIe siècle, période de prospérité économique qui voit la bourgade de Châteaubleau se développer de façon notable. Il fonctionne pendant tout le IIIe siècle puis, abandonné, partiellement détruit et remblayé, il est utilisé pour des installations artisanales pendant encore un siècle. Ses maçonneries sont dans un dernier temps démontées et remployées[3],[4].

Le site archéologique est identifié dès 1849 dans une ancienne carrière, mais les premières investigations ne sont entreprises qu'à partir de 1951. Une fouille plus exhaustive s'étale de 1967 aux années 1980[4],[3] et le théâtre est protégé dans le contexte des vestiges gallo-romains de Châteaubleau par arrêté du [8]. Des sondages ont lieu en 1989, 1997 et 2001 puis une fouille en 2010-2012[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Sear 2006, p. 229.
  2. « Les voies romaines », dans Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2225-0, DOI 10.4000/books.septentrion.52431).
  3. a b c d e f et g Danielle Magnan, « Les édifices de spectacle d’Île-de-France. Présentation et inventaire », Revue archéologique du Centre de la France, no 39 (supplément) « Les édifices de spectacle antiques en Île-de-France »,‎ , p. 25-26 (lire en ligne).
  4. a b et c « Le Théâtre », sur Châteaubleau Archéo.
  5. Arcisse de Caumont, « Ruines romaines de Châteaubleau », Bulletin Monumental,‎ , p. 359 (lire en ligne).
  6. Danielle Magnan, « Les trois édifices de spectacle de Meaux, Seine-et-Marne, archéologie et données documentaires », Revue archéologique du Centre de la France, no 39 (supplément) « Les édifices de spectacle antiques en Île-de-France »,‎ , p. 216 (lire en ligne).
  7. Filipe Ferreira, « Les édifices de spectacle à arène dans le nord-ouest des Gaules », Aremorica. Études sur l'ouest de la Gaule romaine, no 8,‎ , p. 61 (DOI 10.3406/aremo.2017.934).
  8. « Vestiges gallo-romains », notice no PA00086877, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]