Telegram (application) — Wikipédia

Telegram
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Informations
Créateur Nikolaï Dourov et Pavel DourovVoir et modifier les données sur Wikidata
Développé par Telegram Messenger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Première version Voir et modifier les données sur Wikidata
Dernière version 1.9.6 (navigateur web, )[1]
10.10.2 (macOS, )[2]
10.11.1 (iOS, iPadOS, )[3]
10.11.1 (Android, )[4]
4.16.7 (Linux, macOS, Microsoft Windows, )[5]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dépôt github.com/telegramdesktop/tdesktopVoir et modifier les données sur Wikidata
Écrit en C++ et JavaVoir et modifier les données sur Wikidata
Interface QtVoir et modifier les données sur Wikidata
Système d'exploitation IOS, Android, Microsoft Windows, ChromeOS, macOS et LinuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Environnement Android, iOS, x86-64 et architecture ARMVoir et modifier les données sur Wikidata
Formats lus Format de fichier Telegram Desktop (gen) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formats écrits Format de fichier Telegram Desktop (gen) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Langues Anglais, espagnol, allemand, néerlandais, italien, portugais brésilien, coréen, russe, français, ukrainien, catalan, biélorusse, polonais, malais, turc, persan, ouzbek, arabe, indonésien, hébreu et hindiVoir et modifier les données sur Wikidata
Type Client de messagerie instantanée
Application mobile
Site web
Entreprise dont l'activité est basée sur internet
Application web
Communauté en ligneVoir et modifier les données sur Wikidata
Licence Licence publique générale GNU version 3, licence propriétaire et licence publique générale GNUVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web telegram.orgVoir et modifier les données sur Wikidata

Telegram Messenger est une application et un service de messagerie instantanée multiplateforme en freemium hébergé dans un cloud. Telegram est basée à Dubaï[6].

L'application cliente est gratuite, libre et open source, sous licence GPLv3, disponible sur smartphone (Android, iOS et Windows Phone) ainsi que sur ordinateur (Windows, macOS et Linux) et en tant qu'application web. Les utilisateurs peuvent échanger messages, photos, vidéos et documents sans limite de taille[7].

Par défaut, l'application n'utilise pas le chiffrement de bout en bout entre interlocuteurs, mais plutôt un chiffrement entre l'application et les serveurs Telegram, ces derniers ayant accès au contenu des messages échangés (ils sont stockés dans un cloud). Un chiffrement de bout en bout reste possible en option, à condition de l'activer explicitement au début de chaque conversation.

La partie cliente est libre tandis que la partie serveur reste propriétaire, ce qui conduit certains cryptologues à critiquer une « sécurité par l'obscurité », jugée inférieure à la publication du système de chiffrement utilisé (ce qui permet de publier les éventuelles failles).

Histoire[modifier | modifier le code]

Telegram a été créée en 2013 par les frères russes Nikolaï et Pavel Dourov[8], fondateurs de VKontakte (le réseau social dominant en Russie), après que le gouvernement russe a pris le contrôle de VKontakte[9]. Nikolai Dourov a créé le protocole de communication servant de fondement à Telegram tandis que son frère a apporté un soutien financier au projet à travers son fonds Digital Fortress.

Les deux frères, opposants de Vladimir Poutine[10], souhaitaient développer un moyen de communiquer hors du regard du FSB, le service secret russe chargé des affaires de sécurité intérieure[11].

En , le service comptait 100 000 utilisateurs actifs. Le , Telegram annonce 35 millions d'utilisateurs mensuels et 15 millions d'utilisateurs actifs par jour[12]. Les tentatives de censure, à l'instar de celle du gouvernement de Corée du Sud, augmentent de façon spectaculaire la popularité du service[13]. En , Telegram annonce avoir un million de nouveaux utilisateurs par semaine[14] et que son trafic a doublé en cinq mois avec plus de deux milliards de messages par jour[15]. En , Pavel Dourov annonce, à la conférence TechCrunch Disrupt, que le service a atteint 12 milliards de messages par jour[16].

En relation avec les attentats du 13 novembre 2015 en France, la presse fait remarquer que Telegram est une des applications préférées des djihadistes qui utilisent ses possibilités de communication chiffrée[17]. À la suite de ces révélations, Telegram bloque 78 canaux publics en lien avec l'organisation État islamique[18]. Le député russe Alexandre Agueïev propose de bloquer Telegram en Russie mais la proposition ne reçoit que peu de soutien[19].

En , les ministres de l'Intérieur allemand et français demandent à l'Union européenne de légiférer sur l'utilisation des messageries chiffrées en Europe. Par cette demande, la France et l'Allemagne visent principalement Telegram qui a été utilisée par plusieurs terroristes dans les deux pays pour communiquer de manière chiffrée[20].

Selon l'hebdomadaire L'Express, de nombreux dirigeants politiques français et leurs équipes utilisent cette application, à droite comme à gauche[21],[22]. Sont notamment cités les équipes de François Fillon et Nicolas Sarkozy ainsi que Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Arnaud Montebourg, ce dernier expliquant qu'il « faut se méfier du pouvoir en place… et de ses suivants ». Pourtant, divers spécialistes critiquent la sécurité de cette application, lui préférant d'autres, notamment fondées sur un format ouvert (cf. infra, section « Sécurité »).

Depuis la version 5.9, Telegram prend en charge les animated stickers (autocollants animés) ; ce sont des animations vectorielles dans un format ouvert JSON[23].

De à , l'application Telegram a été utilisée dans l'affaire d'exploitation sexuelle numérique des Nth Room en Corée du Sud[24].

Telegram annonçait avoir franchi le cap des 500 millions d'utilisateurs actifs le , dont 25 millions de téléchargements enregistrés en 72 heures après les évènements du au Capitole et la fermeture de nombreux comptes Twitter et Facebook[25],[26].

Financement[modifier | modifier le code]

La plateforme est financée depuis sa création par la fortune de Pavel Dourov. Cependant, le nombre croissant d'utilisateurs implique des coûts d'infrastructure importants. Fin 2020, les créateurs ont donc annoncé la nécessité de trouver de nouvelles sources de financement. Ainsi, dès 2021, des fonctionnalités payantes et des publicités devront apparaitre. Elles apparaissent seulement sur les canaux publics de plus de 1000 abonnés. Les discussions privées n'afficheront pas de publicité[27]. En juin 2022, un système d'abonnement dénommé Telegram Premium est lancé, offrant des fonctionnalités supplémentaires pour les abonnés (comme de nouvelles réactions, ou la possibilité de rejoindre plus de canaux différents) ; cette souscription est cependant optionnelle, et la messagerie reste utilisable gratuitement[28].

Censure[modifier | modifier le code]

Carte des pays bloquant Telegram
  • Pays bloquant totalement
  • Pays bloquant partiellement
  • Telegram est censurée ou voit sa disponibilité restreinte dans différents pays.

    Censure en Russie[modifier | modifier le code]

    Le , un tribunal de Moscou ordonne le blocage de Telegram en Russie, au motif qu'elle a refusé de fournir au FSB les clés permettant de lire les messages des utilisateurs[29].

    Selon la position des tribunaux russes sur la base de la « Loi Iarovaïa », Telegram est tenue de stocker les clés de chiffrement de toute la correspondance de l'utilisateur et de les fournir à la demande du FSB[30],[31]. La direction de Telegram insiste sur le fait que cette exigence est techniquement impraticable (les clés sont stockées sur les appareils des utilisateurs et ne parviennent pas jusqu'aux serveurs de la messagerie), et contredit également la constitution russe.

    Une semaine après l'arrêt, Roskomnadzor (le Service fédéral de supervision des communications) a bloqué 19 millions d'adresses IP, dont beaucoup appartenant à Amazon Web Services ou Google Cloud, afin de bloquer Telegram, qui « jongle » avec ces adresses pour permettre les communications[32]. Utilisée avec succès, un an auparavant, contre Zello (en), la manœuvre a évidemment eu des effets collatéraux importants, entre autres sur le réseau MasterCard ou l'appli TamTam de Mail.Ru. Roskomnadzor a depuis réduit la portée de l'opération, tandis que le gouvernement a maintenu la pression sur Apple afin que la société cesse de proposer l'appli sur son AppStore [32].

    Telegram est finalement toujours utilisable en Russie, y compris par certains fonctionnaires et organismes d'État[33]. Elle est officiellement débloquée par Roskomnadzor le [34],[33].

    Bien qu'Apple ait refusé de céder sur ce point (alors qu'il l'a fait en Chine), il a accepté, en revanche, avec Google, de bloquer (en ) la technique du « domain fronting », sous la pression de Moscou [35],[36]. Cette technique est aussi utilisée par le réseau Tor ou l'application Signal[32].

    Censure en Inde[modifier | modifier le code]

    Depuis , les plus importants FAI d'Inde bloquent les accès à l'ensemble du domaine du service Telegram[37],[38].

    ICO et projet TON[modifier | modifier le code]

    En Telegram révèle son intention de procéder à une ICO pour lever près d'un milliard de dollars et développer une plateforme de services décentralisés, basée sur sa propre blockchain[39]. L'objectif est de créer une cryptomonnaie échangeable sur le réseau qui s'appellerait grams et qui permettrait des millions de transactions par seconde, alors que Bitcoin et Ethereum sont limités respectivement à sept et quinze transactions par seconde. Ce projet intitulé TON (Telegram Open Network) attire immédiatement de riches investisseurs qui déboursent plus d'un milliard de dollars[40]. Cependant la Securities and Exchange Commission (SEC), qui contrôle les marchés financiers américains, fait avorter le projet pour divers motifs — notamment l'utilisation de l'argent des investisseurs pour payer les dépenses de Telegram. La société doit également payer une amende de 18,5 millions de dollars et rembourser ses investisseurs à hauteur de 1,22 milliard de dollars[41].

    Caractéristiques[modifier | modifier le code]

    Compte[modifier | modifier le code]

    La création d'un compte se fait de façon similaire à TOX (Logiciel libre), LINE[42], WhatsApp ou WeChat[43] avec une vérification par SMS ou appel téléphonique[44]. Il est possible d'accéder à son compte et de recevoir ses messages à la fois sur mobile et ordinateur. Il est possible de créer un pseudonyme afin d'envoyer et recevoir des messages sans divulguer son numéro de téléphone. Les comptes peuvent être supprimés à tout moment et le sont automatiquement après une durée d'inactivité paramétrable (6 mois par défaut).

    Messages[modifier | modifier le code]

    Les messages sont chiffrés via un procédé de chiffrement maison nommé MTProto (cryptographie symétrique) et transitent via les serveurs de Telegram[45]. Les messages sont déchiffrables pour Telegram LLC et stockés durablement sur les serveurs de celle-ci. Les utilisateurs peuvent envoyer des messages, photos, GIFs animés (transformés au format MPEG-4), vidéos, fichiers sons et URL ainsi que des documents. La taille limite des pièces jointes est de 2 Go[7]. Il est possible d'envoyer des messages groupés ainsi que de créer des canaux publics. Les messages peuvent contenir des mots dièse (« hashtags »), permettant de les retrouver ensuite au moyen de la fonction de recherche. L'avertissement à un utilisateur se fait via le symbole arobase (@). Les URL envoyées sont décodées et permettent d'afficher directement l'image s'il s'agit d'une image, ou un entête et une image, s'il s'agit d'une page web.

    Fin , Telegram annonce qu'un utilisateur peut désormais supprimer tous les messages d'une conversation à laquelle il a participé sur tous les téléphones des participants aux échanges[46]. Pavel Durov, explique que cette nouvelle fonctionnalité permet aux utilisateurs de contrôler leur historique numérique[47].

    Les discussions secrètes (« secret chats »)[modifier | modifier le code]

    Une option de Telegram permet d'envoyer des messages chiffrés de bout en bout qui ne sont accessibles que sur l'appareil ayant initié ou accepté la discussion[48]. L'invitation et l'acceptation de la discussion secrète scellent l'envoi automatique des clés de chiffrement. Il est possible de fixer une autodestruction des messages dans la discussion secrète.

    Les discussions secrètes sont seulement disponibles sur les versions Android, iOS et macOS[49].

    D'après Telegram, le secret chat atteindrait le niveau de confidentialité persistante[50],[51].

    Les salons vidéo[modifier | modifier le code]

    Aujourd'hui, les groupes Telegram peuvent abriter des salons vidéos[52] – des vidéoconférences persistantes que les membres peuvent rejoindre et quitter à leur guise. La 12e mise à jour du 23 décembre 2020 a apporté les salons vocaux. Celle du 30 juillet 2021 permet maintenant d'utiliser des salons vidéo avec des fonctionnalités proches du célèbre logiciel de visioconférence Zoom.

    N'importe quel groupe Telegram peut maintenant devenir un salon permanent de discussion vidéo. Les salons vidéos fonctionnent parallèlement aux échanges classiques de texte et de médias, apportant au groupe une dose de vie et de discussion éphémère. Ils peuvent être utilisés comme des espaces virtuels de travail en équipes, ou comme des salons informels pour n'importe quelle communauté.

    Bien que les salons vidéos ne soient pas des appels de groupe, ils peuvent permettre d'atteindre des objectifs similaires. Dans les canaux, une diffusion vidéo est possible, ce qui s'apparente à de la télévision numérique.

    Robots[modifier | modifier le code]

    Depuis , la plateforme Telegram est accessible aux développeurs externes afin de créer des robots[53]. Ces derniers sont des comptes Telegram opérés par des programmes informatiques. Ils peuvent lire et répondre à des messages ou être ajoutés à des groupes. Selon le fondateur de Telegram, l'une des sociétés créant ces robots aurait eu une proposition de rachat se chiffrant en dizaines de millions de dollars, symbole selon lui de la valeur de Telegram[16].

    Logiciel libre[modifier | modifier le code]

    Telegram Messenger n'est que partiellement libre[54]. Tous les clients sont libres tandis que le code source côté serveur reste propriétaire. En , Telegram a indiqué que le code source des serveurs devrait cependant être rendu public[55]. Selon Pavel Dourov, basculer totalement en logiciel libre demanderait une refonte majeure de l'architecture de Telegram[réf. nécessaire].

    Autocollants[modifier | modifier le code]

    Telegram comporte une API pour des autocollants (stickers) vectoriels, pouvant également comporter des images bitmap, distribués sous forme de packs. Il comporte des autocollants statiques ainsi que des autocollants animés vectoriels.

    Les autocollants animés reposent sur le format Lottie d'Airbnb, lequel encode en JSON des animations After Effects et a adapté pour cela son lecteur bodymovin qui est sous licence MIT[56]. La version « desktop » (de bureau) utilise une version avec rustine (« patch ») du lecteur qtLottie distribué sous licence GPLv3[57].

    Apple Watch[modifier | modifier le code]

    Une application Apple Watch de Telegram est disponible depuis le 24 juin 2015 et la version 3.0 de Telegram[58].

    Il est possible sur cette version d'afficher les discussions récentes, de répondre à des messages avec des autocollants, des emoji, des phrases prédéfinies et du texte dicté. Il est également possible d'afficher les profils utilisateurs et les groupes ainsi que de démarrer de nouvelles discussions.

    Depuis septembre 2022 l'application n'est plus disponible sur Apple Watch. Le support de Telegram indique que cela vient d'une incompatibilité de l'application avec le nouveau système watchOS 9.

    Il existe quelques applications tierces qui permettent de continuer d'utiliser Telegram sur Apple Watch comme Nanogram Messenger[59].

    Critiques[modifier | modifier le code]

    Développement de contenus d'extrême droite[modifier | modifier le code]

    La diffusion de contenu politique est très courante sur Telegram, particulièrement au sein des groupes d’extrême droite. Ces derniers sont hautement actifs sur la plateforme, qu’il s’agisse de canaux de discussions privés ou publics. Les groupes affiliés à l’extrême droite usent de la plateforme à différentes fins :

    • Militantisme public – communication politique : cette utilisation a pour but de propager des idées spécifiques et de faire gagner en notoriété des groupuscules d’extrême droite tels que Génération identitaire dont la page de discussion publique rassemble plus de 6 000 abonnés[réf. nécessaire]. Dans ce cadre de diffusion publique, les contenus partagés se limitent à la communication de leurs actions comme des collages ou des manifestations.
    • Militantisme privé – organisation d’actions ou simple diffusion d’idées dans des cercles restreints : le cadre privé sous-entend que la conversation est accessible via un lien, auquel tout le monde n’a pas accès. Ainsi, la nature des contenus change radicalement et on observe la diffusion de messages racistes, antisémites, homophobes, complotistes, anarchises, etc. Il s’agit d’une diffusion de contenus haineux ainsi qu’à des fins de désinformation sans aucune restriction (type d’échanges banni sur des plateformes plus traditionnelles telles qu'Instagram, X ou Facebook par exemple) comme l’expliquent les chercheurs Aleksandra Urman et Stefan Katz[60]. Un article de Heidi Schulz met également en lumière comment les règles de modération de contenu sur Telegram (quasiment absentes) permettent une diffusion de propos tels que cités précédemment, faisant de cet outil numérique un refuge pour les groupes extrémistes[61].

    Sécurité[modifier | modifier le code]

    Le protocole créé par Nikolaï Dourov repose sur un chiffrement AES-256 mais demeure fermé et propriétaire.

    Pour cette raison, certains chercheurs, dont Bruce Schneier[32], ont émis des doutes quant à la robustesse des moyens de cryptographie employés[62],[63], soulignant le caractère hasardeux de la création d'un nouveau cryptosystème par des non-spécialistes et l'opacité entourant son fonctionnement et ses caractéristiques, une pratique relevant de la « sécurité par l'obscurité »[64]. B. Schneier estime ainsi que pour la confidentialité, l'application est inférieure à Signal ou même à WhatsApp mais qu'en revanche, elle fonctionne très bien là où les réseaux Internet sont de mauvaise qualité, d'où sa popularité en Iran ou en Afghanistan[32]. La raison principale pour laquelle la Russie essaie ainsi de bloquer Telegram serait, selon lui, que l'application permet une diffusion anonyme via les canaux publics : en d'autres termes, Moscou saurait sans doute déchiffrer les communications mais l'application favoriserait les formes de « journalisme citoyen »[32]. L’ONG Electronic Frontier Foundation (EFF) souligne que les salariés de Telegram ont la possibilité technique de lire les messages et qu’on ne peut être sûr qu’ils ne livrent pas d’informations sur ces messages à un acteur public ou privé[65].

    Le , Pavel Dourov a annoncé qu'il offrait 200 000 dollars en bitcoin à quiconque réussirait à casser le chiffrement de Telegram[66]. Un an plus tard, il a renouvelé le défi en augmentant la somme de 100 000 dollars pour quiconque arriverait à casser celui des discussions secrètes[67]. Les conditions du défi lancé ont cependant fait l'objet de critiques accusant les développeurs de rendre l'exercice artificiellement impossible[68].

    Le chercheur en sécurité informatique Alex Rad a émis des doutes quant au mode d'identification sur Telegram. Il serait en effet possible, selon lui, d'intercepter le code par SMS afin d'usurper une identité[69].

    Le , Telegram a connu en Asie-Pacifique une attaque par déni de service massive de 200 Gbit/s. Le service a été temporairement inactif pour 5 % des utilisateurs sans pour autant compromettre la sécurité des communications[70],[71].

    Le , l'agence Reuters fait part d'un « hack massif susceptible de menacer la vie privée d'activistes, de journalistes ou d'autres personnes aux postes clés en Iran ». Les métadonnées publiques de 15 millions de comptes d'utilisateurs iraniens de Telegram auraient été collectées[72]. En Iran, le gouvernement propose sa propre version du client Telegram qui inclut probablement des portes dérobées.

    En , le cryptographe Moxie Marlinspike déclare à propos de Telegram dans un article du Monde que le chiffrement de bout en bout n'est pas présent dans les conversations de groupe, contrairement à une idée répandue[73].

    Enfin, selon l'ingénieur Elies Campo, qui a travaillé dans la société, « le chiffrement entre un usager et le serveur pourrait être désactivé sur un compte déterminé » si Pavel Durov le désirait[74].

    Contenus haineux[modifier | modifier le code]

    Certains utilisateurs de l'application l'utilisent pour pratiquer la pornodivulgation et l'échange d'images pédopornographiques ou de contenus haineux ou terroristes, pourtant interdits par les règles d'usage de l'application[75].

    En 2020, des canaux de communication appelés « fisha », rassemblant jusqu’à 200 000 personnes, étaient utilisés pour diffuser des photos et vidéos intimes de jeunes femmes sans leur consentement.

    Désinformation[modifier | modifier le code]

    Selon l’Unesco, la moitié des contenus liés à la Shoah sur Telegram sont négationnistes[76]. Telegram tend à être considérée comme une messagerie privée, ne répondant donc pas aux exigences de la communication publique, contrairement à Facebook, Twitter, Google, TikTok et Instagram. Pourtant en 2022, l'Allemagne sanctionne Telegram au titre de la « NetzDG », chargée de sanctionner les contenus haineux sur les réseaux sociaux, et lui inflige une amende de 5 millions d’euros[76].

    Pendant l'invasion de l'Ukraine en 2022, l'application est un outil de diffusion massive de désinformation. VoxCheck a trouvé entre le 24 février et le 15 novembre 2022, 5 576 comptes qui diffusaient de la propagande et de la désinformation quant à l'agression russe de l'Ukraine[77].

    Prix et reconnaissances[modifier | modifier le code]

    • Libre Android Application de l'année, [78]
    • Wayerless Application de l'année, [78]
    • The Europas Fastest rising startup award, [79]

    Notes et références[modifier | modifier le code]

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    Voir aussi[modifier | modifier le code]

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Liens externes[modifier | modifier le code]