Swing Low, Sweet Chariot — Wikipédia

Partition de la chanson (1873)

Swing Low, Sweet Chariot est une chanson de type negro spiritual qui vient des États-Unis. La chanson a également un lien important avec l'équipe d'Angleterre de rugby à XV et elle est régulièrement chantée lors des matches de cette équipe.

Historique[modifier | modifier le code]

Swing Low, Sweet Chariot a été composée avant 1862 par Wallace Willis, ancien esclave indien choctaw affranchi et vivant dans les anciens territoires indiens. Il s'est inspiré de la rivière Rouge (Mississippi), qui lui rappelait le Jourdain, et du prophète Élie qui aurait rejoint le paradis dans un chariot.

Certaines sources suggèrent que cette chanson et Steal Away Jesus (aussi composé par Wallace Willis) comportent des références cachées au chemin de fer clandestin (Underground Railroad). C'est toutefois peu probable puisque aucune des deux chansons n'a été entendue en dehors de la nation choctaw jusqu'après la fin de la guerre de Sécession américaine. C'est à cette époque qu'Alexander Reid, pasteur dans une école du territoire choctaw, entend chanter la chanson de Willis et retranscrit les paroles et la mélodie.

Il l'envoie aux Fisk Jubilee Singers (groupe de chanteurs noir-américain des années 1870) de l'Université Fisk à Nashville, Tennessee. Les Fisk Jubilee Singers rendent populaire cette chanson durant leur tournée aux États-Unis et en Europe. Le plus vieil enregistrement connu de cette chanson, par les Fisk Jubilee Singers, date de 1909. Plus tard, d'autres artistes reprendront cette chanson, parfois en l'adaptant, dont Elvis Presley, Eric Clapton ou encore Joan Baez.

Paroles[modifier | modifier le code]

Version originale

[Chorus]
Swing low, sweet chariot
Coming for to carry me home
Swing low, sweet chariot
Coming for to carry me home

I looked over Jordan and what did I see
Coming for to carry me home
A band of angels coming after me
Coming for to carry me home

[Chorus]

If you get there before I do
Coming for to carry me home
Tell all my friends I'm coming too
Coming for to carry me home

[Chorus]

Sometimes I'm up and sometimes I'm down
Coming for to carry me home
But still my soul feels heavenly bound
Coming for to carry me home

[Chorus]

Traduction française

[Refrain]
Balance-toi doucement, doux chariot
Venu me porter chez moi
Balance-toi doucement, doux chariot
Venu me porter chez moi

Je regardais le Jourdain et qu'ai-je donc vu
Venu pour me porter chez moi
Une bande d'anges arrivait vers moi
Venue pour me porter chez moi

[Refrain]

Si vous arrivez avant moi
Venu me porter chez moi
Prévenez mes amis que je viens aussi
Venu me porter chez moi

[Refrain]

Parfois je suis bien et parfois déprimé
Venu me porter chez moi
Mais toujours mon âme se sent reliée aux cieux
Venu me porter chez moi

[Refrain]

Usage dans le rugby à XV[modifier | modifier le code]

Cette chanson fit son apparition lors du dernier match de l'Angleterre de la saison 1987-1988 contre l'Irlande au Stade de Twickenham. L'Angleterre avait alors perdu 15 de ses 23 derniers matches dans le Tournoi des Cinq Nations et les spectateurs de Twickenham n'avaient vu qu'un seul essai anglais en deux ans[1]. L'Irlande menait 3 points à 0 à la mi-temps, mais les Anglais se réveillèrent en seconde période, et inscrivirent six essais pour gagner 35 à 3. Trois des essais vinrent de Chris Oti, un joueur noir qui faisait ce jour-là ses débuts à Twickenham. Un groupe venu de l'école bénédictine de Douai (en Angleterre) commença à chanter l'hymne gospel favori de leur club de rugby, le Swing Low, Sweet Chariot, en honneur de leur nouveau héros, et tout le stade se joignit à eux. Depuis, les spectateurs anglais entonnent ce chant, devenu l'hymne officieux du XV de la Rose, dès que leur équipe prend le dessus dans un match. L'Équipe d'Angleterre est revenue de sa victoire à la Coupe du monde 2003 en Australie dans un avion où l'on pouvait entendre ce fameux Sweet Chariot.

Il existe également une version gestuelle de Sweet Chariot qui devient ainsi une chanson à boire.

Évocation littéraire[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage biographique Mon éducation : Un livre des rêves (1995), l'écrivain William S. Burroughs rêve de la chanson[2].

Versions[modifier | modifier le code]

Audio externe
Vous pouvez écouter John Serry avec Tony Mottola et "l'Accordéon et la Sextette de Joe Biviano" interprétant «Swing Low, Sweet Chariot» en 1947 Ici (en)

et aussi

Antonín Dvořák cite l’œuvre dans sa Symphonie du nouveau monde (1893)[réf. nécessaire] et Matisyahu dans sa chanson Time of Your Song (2006).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Ammiche, « La petite histoire de Swing low, Sweet Chariot », Les Petites Histoires du Sport, 10 février 2011.
  2. William S. Burroughs, Le Cabanon sur le lac dans Mon éducation : Un livre des rêves, trad. par Sylvie Durastanti, Christian Bourgois éditeur, 2007 (ISBN 978-2-267-01882-0).
  3. Swing Low, Sweet Chariot sur jazz-on-line.com.
  4. (en) Accordion Capers sur archive.org.
  5. (en) Swing Low Sweet Chariot par Joe Biviano et son sextuor (1945) sur archive.org