Suzanne Fouché — Wikipédia

Suzanne Fouché
Suzane Fouché en 1989.
Fonction
Présidente
Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Suzanne Eugénie FouchéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Activité
Personnalité du monde associatif
Autres informations
Membre de
Distinction

Suzanne Eugénie Fouché, née le à Épreville-près-le-Neubourg et morte le à Saint-Jacques-sur-Darnétal[1],[2], est atteinte de la tuberculose à l'âge de 18 mois et gravement handicapée à l'âge de 18 ans. En 1929, elle fonde l'Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (ADAPT). Cette association connaît alors un fort développement en raison des nombreux invalides de la Première Guerre mondiale[3].

Une jeunesse normande[modifier | modifier le code]

Le Neubourg, comme sa commune voisine d'Épreville à la Belle Époque, reste une commune rurale normande où a lieu régulièrement le marché aux bestiaux[4]. Son père est professeur au lycée Corneille d'Elbeuf, actuellement lycée André-Maurois[5]. Très pieuse dans son enfance, elle laisse derrière elle de nombreux écrits mystiques catholiques, dont seuls ses écrits adultes ont été conservés[6]. Le seul texte qui nous semble quasi personnel pour pas dire une autobiographie mystique[pas clair] est La souffrance école de la vie, écrit en 1933 et publié en (1977 pour sa forme définitive).

Une érudite infirme[modifier | modifier le code]

L'année 1934 marque la montée en puissance de l'ADAPT en tant qu'organisme de défense du handicap et des handicapés. Entre temps, Suzanne Fouché fait la connaissance de François Mauriac[7], écrivain catholique proche des Bénédictins de la rue Monsieur de Paris. Dans ce cercle, on compte des convertis au catholicisme dans la lignée de Paul Claudel et de Jacques et Raïssa Maritain[8]. Pour eux, la souffrance n'est pas un mal mais un chemin vers Dieu. Ce dolorisme, très présent dans la littérature d'avant garde du début du XXe siècle, témoigne d'un mal être du siècle où la technique ne répond plus aux besoins fondamentaux de l'homme. C'est ainsi qu'à travers la vie de Suzanne Fouché le handicap rejoint la littérature et cesse d’être une malédiction, qui à cette époque était cachée[pas clair][9]. Outre François Mauriac, elle a pour connaissance Louis Massignon, fin connaisseur des religions orientales et de l'islam en particulier. Cela est relaté dans l'ouvrage dirigé par Jacques Kerell, Massignon et ses contemporains[10].

Ses liens avec les Croix-de-Feu[modifier | modifier le code]

L'entre-deux-guerres voit naître des ligues républicaines d’extrême-droite, notamment les Croix-de-Feu[11],[12], cercle d'anciens combattants regroupés tout d'abord autour du colonel Maurice d'Hartoy puis, après sa mort, du colonel François de La Rocque[13]. Ce dernier est profondément républicain et prône un nationalisme non-raciste ; des prêtres comme Jules Saliège, le rabbin Jacob Kaplan et le pasteur Théodore Monod s'expriment régulièrement à la tribune. Suzanne Fouché sert alors d’égérie à ce mouvement[14].

Ladapt[modifier | modifier le code]

Ladapt est une association d'entraide entre handicapés afin de favoriser leur rééducation et leur insertion professionnelle[15]. Le Cenre "Joseph Arditti" est le premier centre de rééducation, ouvert en 1960 à Quessigny, le Buisson Fallut près de Saint-André-de-l’Eure, par Suzanne Fouché[16].

Une expérience féconde[modifier | modifier le code]

Son expérience inspira nombre d'associations, comme celle de Simon de Cyrène dans le Sud de la France[1]. dont il partage l'idéal de Simon de Cyrène se retrouvent aussi dans la mystique de Suzanne Fouché[pas clair]. Simon de Cyrène est un apôtre célébré pour sa difficulté à communiquer avec les autres et par analogie elle reflète le handicap[17].Ce dernier est désigné lors de la passion du Christ pour porter la Croix[pas clair]. Elle symbolise aussi l'épreuve du handicap pour la famille et les aidants[18].

Les ouvrages de Suzanne Fouché[modifier | modifier le code]

  • Souffrance, école de Vie, 1933
- Prix Maurice-Trubert 1934 de l'Académie française[19]
  • Le chemin de croix du Cyrénéen, 1937
  • Aide-Mémoire de l’enquêteur, 1937
  • Supplément à l'aide-mémoire de l'enquêteur,
  • Pour le jeune. Lois sociales appliquées, 1942
  • Le Quart'heure du chef, 1944
  • Homme qui êtes-vous, essai de morpho-psychologie, 1946
  • Malade mon frère, 1954
  • L'adaption au travail diminué physique, 1955
  • J'espère un grand espoir, 1981.

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Une rue à Epreville près du Neubourg dans l'Eure s'appelle depuis 2001 rue Suzanne-Fouché.
  • Une rue à Chatillon, dans les Hauts-de Seine, s'appelle allée Suzanne-Fouché.
  • Un cercle de réflexion intellectuelle sur le handicap à Metz, en Meurthe-et-Moselle, s'appelle Cercle Suzanne-Fouché.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "France, Indice de décès de la sécurité sociale de l'Insee, 1970-2019", database, FamilySearch https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:CRRQ-8C6Z : 8 May 2020), Suzanne Eugenie Fouche, 1989.
  2. « Docteur Jean-Etienne LAULLA - (Président de l'institut Suzanne Fouché) suzanne fouche un engagement pour la reconnaissance des personnes handicapees », sur Cabinet Meimon Nisenbaum (consulté le )
  3. Peggy Bette, « Reclasser les victimes de la Première Guerre mondiale : Le cas de la loi du 30 janvier 1923 sur les emplois réservés en France (1923-1939) », Amnis. Revue de civilisation contemporaine Europes/Amériques, no 6,‎ (ISSN 1764-7193, DOI 10.4000/amnis.880, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Pierre Chaunu, « Le Neubourg, quatre siècles d'histoire normande (xive-xviiie siècles) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 17, no 6,‎ , p. 1152–1168 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.3406/ahess.1962.420930, lire en ligne, consulté le )
  5. « Pays du Neubourg. Un hommage solennel sera rendu à Suzanne Fouché la fondatrice de l'Adapt », sur actu.fr (consulté le )
  6. « Suzanne Fouché (1902?-1989) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  7. « Catalogue SUDOC », sur www.sudoc.abes.fr (consulté le )
  8. « Bulletin de la Société Paul Claudel, n°181 | Société Paul Claudel », sur www.paul-claudel.net (consulté le )
  9. « Chronologie : évolution du regard sur les personnes handicapées | Vie publique.fr », sur www.vie-publique.fr (consulté le )
  10. Jacques Keryell, Louis Massignon et ses contemporains, KARTHALA Editions, , 384 p. (ISBN 978-2-86537-736-7, lire en ligne)
  11. Jean-Paul Thomas, « Le Parti social français (1936-1945) Une expérience de parti de masses et la préparation d’une relève », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, nos 109-3,‎ , p. 109–120 (ISSN 0399-0826, DOI 10.4000/abpo.1562, lire en ligne, consulté le )
  12. Encyclopædia Universalis, « CROIX-DE-FEU », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  13. Encyclopædia Universalis, « FRANÇOIS DE LA ROCQUE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  14. Albert KECHICHIAN, Les Croix-de-feu à l'âge des fascismes : Travail, famille, patrie, Champ Vallon, , 418 p. (ISBN 979-10-267-0035-7, lire en ligne)
  15. Stéphane Zygart, « Lois et expériences dans l’entre-deux-guerres, des invalides aux handicapés », Alter, vol. 13, no 4,‎ , p. 231–243 (ISSN 1875-0672, DOI 10.1016/j.alter.2019.08.004, lire en ligne, consulté le )
  16. « LADAPT | L’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées », sur www.ladapt.net (consulté le )
  17. Encyclopædia Universalis, « LES DOUZE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  18. Regine SCELLES, Liens fraternels et handicap, Eres, , 288 p. (ISBN 978-2-7492-1711-6, lire en ligne)
  19. « Suzanne FOUCHÉ | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]