Streifkorps — Wikipédia

Streifkorps
Création 1882 (première création)
1908 (deuxième création)
Dissolution 1891 (première dissolution)
1918 (dissolution)
Allégeance Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Couleurs uniforme bleu clair
Guerres
Batailles Bataille du Cer (1914)

Le Streifkorps, également Steifkorps, Streifenkorps ou encore Štrafuni (Штрафуни)[1], est un ensemble d'unités de contre-insurrection recrutées et déployées au sein du Condominium de Bosnie-Herzégovine, sous commandement austro-hongrois, composé de Musulmans[2],[3]. Ces unités ont été mises sur pied afin de lutter contre les rebelles lors d'opération de type recherche et destruction avant l'heure[4]. Ces unités étaient honnies au sein de la population locale[4],[5].

Histoire opérationnelle[modifier | modifier le code]

Première création lors du soulèvement en Herzégovine de 1882[modifier | modifier le code]

Le Streifkorps est constitué en 1882, dans la région frontalière aux confins du Monténégro, du Sandžak et de la Serbie[6],[7], dès que la rébellion a eu pris de l'ampleur[8]. Cette unité a été créée sur proposition du gouverneur de Mostar en [9]. Après l'écrasement du soulèvement de 1881-1882, le Streifkorps assure un rôle de force mobile de surveillance[10], avant que l'effectif soit d'abord réduit en 1888, puis sa dissolution en 1891, date à laquelle les membres du Streifkorps sont réintégrés au sein de régiments du corps de gendarmerie de Bosnie-Herzégovine[11].

Remise sur pied lors de la crise bosniaque de 1908[modifier | modifier le code]

Réactivé en , le Streifkorps intervient lors des manifestations en Serbie et au Monténégro contre l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine[12].

Avant et pendant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En , chaque compagnie des garnisons autrichiennes en Bosnie doivent céder jusqu'à 45 hommes à destination du Streifkorps, et chaque bataillon lui cède un de ses officiers[13]. Lorsqu'éclate la bataille du Cer, des unités du Streifkorps traverse la Drina et envahissent la Serbie, avec les autres forces militaires austro-hongroises[14]. Elles participent au pillage de Belgrade et à la séquestration de sa population lors de la prise de la capitale serbe en 1915[15].

Référence lors de la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La sinistre mémoire du Streifkorps perdure pendant la Seconde Guerre mondiale. Les pelotons de représailles, organisés par l’État indépendant de Croatie avec pour ordre de massacrer, brûler et exterminer tous les Serbes, les Croates factieux et les Musulmans, sont également connus sous le nom de Štrafuni [16].

Équipement[modifier | modifier le code]

Le Streifkorps n'employait que des armes légères et un équipement limité porté à dos d'homme, tandis que les réserves de munitions étaient réparties dans des caches secrètes gardées, directement sur le terrain[9]. Il s'agit des premières unités militaires au monde équipées de sac à dos[9]. Ils portaient un uniforme[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (Sarajevo 1950, p. 234) : "... у народу по злу познатих »Штрафуна«, ..."
  2. Velikonja 2003, p. 141: "Muslims were also drafted into special counterinsurgency units known as the Steifkorps."
  3. (Velikonja 1998, p. 177): "Muslimani so sestavljali tudi posebne protigverilske enote, »Steifkorps«."
  4. a et b Rothenberg 1998, p. 103.
  5. (Sarajevo 1950, p. 234): "... у народу по злу познатих »Штрафуна«, ..."
  6. Društvo 1982, p. 123.
  7. Hadžibegović 1991, p. 131.
  8. Andrić 1988, p. 261.
  9. a b et c Ćemerlić 1983, p. 41.
  10. Rothenberg 1998, p. 104.
  11. (Pahl 2009, p. 86):"Die »Strafuni« wurden nach Niederwerfung des Aufstandes 1881/82 zunächst beibehalten, im Jahre 1888 reduziert und 1891 vollständig aufgelöst, wobei die eingeteilten Soldaten zu ihren Regimentern und die Gendarmen in das ."
  12. (Holbach 1910, p. 154): "The " Streifkorps " were disbanded many years ago, but reorganised in October, 1908, at the time of our second visit to Bosnia, on account of the demonstrations in Servia and Montenegro that followed the annexation,..."
  13. akademija 1985, p. 520.
  14. Pavlović 1924, p. 151.
  15. Đurić 1987, p. 118.
  16. (Đurić 1987, p. 118) Jecre ли казали народу за пов}ерл>иву наредбу о организован^ „штрафунских водова" (казнених одреда) KOJH he клати, палити и истребл>ивати све Србе, поштене Хрвате и муслимане, „сав побутьени народ"?
  17. (Ljubibratić 1959, p. 50): "... у свјетлоплавим мундирима, такозване „штрафуне", који су били једна врста аустриских комита. "

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mitja Velikonja, Religious Separation and Political Intolerance in Bosnia-Herzegovina, College Station, Texas, Texas A&M University Press, , 384 p. (ISBN 978-1-58544-226-3, lire en ligne)
  • Mitja Velikonja, Bosanski religijski mozaiki : religije in nacionalne mitologije v zgodovini Bosne in Hercegovine, Znanstveno in publicistično središče, , 377 p. (ISBN 978-961-6294-04-1, lire en ligne)
  • Maude M. Holbach, Bosnia and Herzegovina : Some Wayside Wanderings, J. Lane, (lire en ligne)
  • Društvo, Godišnjak Društva istoričara Bosne i Hercegovine : Annuaire de la Société historique de Bosnie et Herzégovine, Društvo istoričara Bosne i Hercegovine, (lire en ligne)
  • Iljas Hadžibegović, Bosanskohercegovački gradovi na razmeđu 19. i 20. stolječa, Oslobođenje Public, (lire en ligne)
  • Drustvo Istoricara Bosne i Hercegovine, Sarajevo, Godisnjak, (lire en ligne)
  • Ivo Andrić, Sabrana dela Ive Andrića : Na Drini ćuprija, Prosveta, (lire en ligne)
  • Hamdija Ćemerlić, Colloque Scientifique à l'Occasion du Centenaire de l'Insurrection en Herzegovine 1882, Akad. Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine, (lire en ligne)
  • akademija, Dokumenti o spoljnoj politici Kraljevine Srbije : sv. 2 15, Srpska akademija nauka i umetnosti, (lire en ligne)
  • Dragoslav Ljubibratić, Gavrilo Princip, Nolit, (lire en ligne)
  • (de) Magnus Pahl, Am Rande Europas? : der Balkan : Raum und Bevölkerung als Wirkungsfelder militärischer Gewalt, Munich, Oldenbourg, , 436 p. (ISBN 978-3-486-59154-5, lire en ligne)
  • Živko G. Pavlović, Bitka na Jadru, avgusta 1914 god, Grafički zavod Makarije, (lire en ligne)
  • Antonije Đurić, Za čast otadžbine : kako se Beograd borio u prvom svetskom ratu, NIRO "Književne novine", (lire en ligne)
  • Gunther E. Rothenberg, The Army of Francis Joseph, Purdue University Press, , 298 p. (ISBN 978-1-55753-145-2, lire en ligne)