Stephen Greenblatt — Wikipédia

Stephen Jay Greenblatt
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Stephen Greenblatt en 2004.
Naissance (80 ans)
Boston, Massachusetts
Activité principale
Critique littéraire, Théoricien de la littérature
Auteur
Langue d’écriture Anglais
Mouvement New Historicism

Stephen Jay Greenblatt, né le à Boston, est un universitaire américain, critique littéraire et théoricien de la littérature. Il est lauréat du prix Pulitzer de l'essai.

Greenblatt passe pour le fondateur du néo-historicisme, approche critique de la littérature qu'il qualifie de « poétique de la culture » ; ses œuvres exercent une grande influence depuis le début des années 1980. Greenblatt est auteur et éditeur de nombreux ouvrages et articles liés au néo-historicisme, à l'étude de la culture, aux travaux sur la Renaissance et à la critique shakespearienne. Il est également cofondateur du magazine littéraire Representations qui publie de nombreux tenants du néo-historicisme. Son ouvrage le plus connu est Will in the World, biographie de Shakespeare qui figura pendant neuf semaines sur la New York Times Best Seller list[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Greenblatt est né à Boston dans une famille juive ashkénaze. Ses grands-parents sont nés en Lituanie et ont immigré dans les années 1890 aux Etats-Unis[2]. Il a grandi à Cambridge (Massachusetts). Après des études secondaires au lycée de Newton North, il fait des études supérieures à l'université Yale, où il obtient son baccalauréat ès arts en 1964; il entame alors des études de lettres, obtenant un master en 1968, et un doctorat en 1969. Parallèlement il obtient le titre de bachelier des arts à Pembroke College (Cambridge) en 1966 où il passe également un master en 1968.

Greenblatt est nommé sur un poste d'enseignement (Class of 32) à l'université de Californie à Berkeley où il restera 28 ans, en tant que professeur à partir de 1980. Il accepte ensuite un poste à Harvard, où il occupe à partir de 1997 la chaire Harry Levin de littérature. En 2000, il reçoit le titre de John Cogan Professor of the humanities (Lettres et Sciences humaines) de l'université. Greenblatt est considéré comme une figure-clef du mouvement qui a vu le jour dans les études littéraires à partir des années 1980, s'écartant d'une approche purement littéraire et textuelle des œuvres pour les replacer dans leur contexte culturel[3].

Greenblatt est professeur attaché (fellow) au Wissenschaftskolleg de Berlin. En tant que professeur et conférencier détaché, il est intervenu à l'École des hautes études en sciences sociales (France), à l'université de Florence, à l'université de Kyoto, à l'université d'Oxford et l'université de Pékin. Il est membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, de la Société américaine de philosophie et l'Académie américaine des arts et des lettres. Il a également présidé la Modern Language Association. En 1998, il a épousé sa collègue universitaire Ramie Targoff, experte en matière de Renaissance et professeure à l'Université Brandeis, qu'il a décrite comme son âme sœur[4].

Commentaire politique[modifier | modifier le code]

Bien que le livre de Greenblatt, Tyrant: Shakespeare on Politics, publié en 2018 par Greenblatt ne mentionne pas Donald Trump directement, il est considéré par la critique littéraire dans les principaux journaux comme une critique à peine voilée du président[5],[6],[7].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Quattrocento, Flammarion, 2013, 350 p. (étude historique)[8],[9]. Titre original : The Swerve: How the World Became Modern - Prix Pulitzer de l'essai en 2012.
  • Will le Magnifique, (2014) rééd.: 2016; traduit par Marie-Anne de Béru. Titre original : Will in the World: How Shakespeare Became Shakespeare; Editeur: Flammarion, Collection: Libres champs, (ISBN 2081375540)
  • Adam et Eve, L'histoire sans fin de nos origines, 448 p., traduit par Marie-Anne de Béru,Coll. Essais, Flammarion, 2017. Titre original : The Rise and Fall of Adam and Eve, W. W. Norton & Company, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rachel Donadio, « Who Owns Shakespeare? (A qui appartient Shakespeare ?) », New York Times, (consulté le )
  2. Stephen Greenblatt writes about his family and the New World, « The Inevitable Pit », London Review of Books,‎ , p. 8–12 (ISSN 0260-9592, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Vincent Leitch, Norton Anthology of Theory and Criticism, New York, W. W. Norton, , 2624 p. (ISBN 0-393-97429-4), p. 2250
  4. Robert Heinrich, Williams, Robert Franklin (26 February 1925–15 October 1996), Oxford University Press, coll. « American National Biography Online », (lire en ligne)
  5. « CBS News Callback Poll for CBS News/New York Times June 2004 Monthly Poll, July 2004 », sur ICPSR Data Holdings, (consulté le )
  6. Denis Donoghue, « Tyrant: Shakespeare on Politics by Stephen Greenblatt », The Hopkins Review, vol. 12, no 1,‎ , p. 147–149 (ISSN 1939-9774, DOI 10.1353/thr.2019.0020, lire en ligne, consulté le )
  7. « How Interactivity Can Build Transparency: What Tech Can Teach Us about Rebuilding Media Trust », dans Trump and the Media, The MIT Press, (ISBN 9780262346610, lire en ligne)
  8. Le poème qui a changé le monde, books.fr, 13 mars 2012
  9. Le poème retrouvé des atomes, Marco Zito, Le Monde.fr, 31 janvier 2013