Sport spectacle — Wikipédia

Un sport spectacle, ou sport à spectateurs, est une discipline sportive très médiatisée.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le sport spectacle se caractérise par ses importants revenus. Les sportifs sont professionnels et ont des fans[1]. Le sport spectacle peut être manié par les gouvernements dans un but nationaliste, montrant la supériorité d'une équipe nationale[2].

Le spectacle sportif est diffusé de plusieurs façons. On y retrouve par exemple les fan zones et écrans géants collectifs, la diffusion télévisée ou sur Internet, et les places en personne dans les stades[3]. Le pari sportif y est répandu[3].

Les disciplines du sport spectacle incluent le football[1], le rugby[4], la boxe[1], le basket-ball[1], le hockey[1] et les arts martiaux mixtes[5],[6]. Le tennis peut aussi l'être, par exemple pendant Roland Garros[1].

Critiques[modifier | modifier le code]

Le sport spectacle est déjà cible de critiques en 1949[4].

Dérives[modifier | modifier le code]

Le sport spectacle est accusé de faire passer les profits au-dessus de l'esprit sportif[7]. Le cas de compétitions sportives dont l'organisation mène à des violences sur les travailleurs migrants ou à la destruction de l'environnement est cité[7]. L'importance des paris sportifs peut causer des scandales sur les matchs truqués, avec ou sans implication d'organisations mafieuses comme dans le cas Totonero[3].

L'objectif du sport de haut niveau est parfois considéré comme trahi par le sport spectacle, où les exigences du public peuvent contredire l'envie de se dépasser[4]. Ce besoin d'impressionner est considéré comme très propice au dopage ou au trucage de matches[3]. Le dopage financier (injection massive de fonds provenant de sources non sportives dans des clubs) pose le même type de problème[3].

Inégalités de médiatisation[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, les médias sportifs commencent à dépendre fortement de la télévision, des entreprises sponsors et du milieu sportif lui-même, ce qui mène à une couverture hégémonique des sports déjà très médiatisés. Ainsi, certaines disciplines se retrouvent complètement laissées de côté malgré de très bonnes performances locales ou nationales, comme l'équipe de kayak française souvent championne du monde et très rarement mise en avant dans les médias[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Le coronavirus accélère la mutation du sport spectacle », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Daphné Bolz, « Chapitre III. Les lieux du triomphe du sport-spectacle », dans Les arènes totalitaires : Hitler, Mussolini et les jeux du stade, CNRS Éditions, coll. « Hors collection », (ISBN 978-2-271-09100-0, lire en ligne), p. 133–179
  3. a b c d et e Jean-Jacques Gouguet, « Le sport spectacle en danger: Présentation générale », Reflets et perspectives de la vie économique, vol. LIV, no 3,‎ , p. 5 (ISSN 0034-2971 et 1782-1509, DOI 10.3917/rpve.543.0005, lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c « Pour ou contre le sport-spectacle ? : un débat à la Radiodiffusion française en mars 1949 », sur France Culture, (consulté le )
  5. « Colmar. MMA: le succès grandissant d'un "sport spectacle" », sur www.dna.fr (consulté le )
  6. Yann Ramirez, Du Free Fight aux Arts Martiaux Mixtes : sportivisation, violence et réception d'un sport de combat extrême, Montpellier, Université Paul Valéry − Montpellier III, , 651 p. (lire en ligne Accès libre [PDF])
  7. a et b Jean-Michel DJIAN, journaliste et écrivain, « POINT DE VUE. Le sport spectacle, notre mauvaise conscience », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  8. Christian Pociello, Les cultures sportives, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130503545, lire en ligne), p. 199-217

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]