Spencer Williams (acteur) — Wikipédia

Spencer Williams
Spencer Williams en 1951.
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Spencer Williams, né le à Vidalia (Louisiane) et mort le à Los Angeles (Californie), est un acteur, scénariste, réalisateur et producteur afro-américain. Il est principalement connu pour avoir réalisé le film The Blood of Jesus (1941) et pour son rôle d'Andy dans l'émission télévisée Amos 'n' Andy. Il est l'un des pionniers afro-américains du cinéma avec Oscar Micheaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Spencer Williams[1],[2],[3],[4],[5],[6] dit Spencer Williams Jr., né le 14 juillet 1893 à Vidalia, en Louisiane, emménage à la fin de son adolescence à New York. Il commence à travailler la comédie sous la direction de Bert Williams, un comédien de vaudeville.

Les débuts[modifier | modifier le code]

Après ses études secondaires à la Natchez-Adams School District (Mississipi), Spencer Williams s'inscrit à l'université du Minnesota[7], il la quitte avant son Bachelor of Arts pour s'engager dans l'armée américaine pendant et après la Première Guerre mondiale, il sera démobilisé en 1923. Il retourne à New York, Voulant s'engager dans le monde du spectacle et intéressé par le développement du cinéma il partira à Hollywood où il commence à travailler avec le scénariste Octavus Roy Cohen, puis il commence à tenir des petits rôles dans divers films comme Tenderfeet, Cadet d'eau douce /Steamboat Bill Jr.[8]. En 1927, il est engagé par le First National Pictures, puis en 1928 par la Christie Film Company comme scénariste, gagman , ingénieur du son et acteur pour participer à la réalisation de films destinés au public afro-américain : Melancholy Dame[9] réalisé par Arvid E. Gillstrom, Music Hath Harms réalisé par Walter Graham, The Framing of the Shrew réalisé par Arvid E. Gillstrom, Oft in the Silly Night par Arvid E. Gillstrom[10].

En 1939, il est le scénariste de deux films : un "black western" Harlem Rides the Range (en) et une comédie d'horreur Son of Ingagi (en).

Le réalisateur de cinéma[modifier | modifier le code]

En 1941, Alfred Sack[11], directeur de la Sack Amusement Enterprises sise à Dallas[12], l'engage comme réalisateur. Enfin, en 1941, malgré un petit budget de 5000$, Spencer Williams peut tourner son premier film The Blood of Jesus[13],[14], ce sera un succès populaire auprès du public afro-américain. En 1949 il tourne Dirty Gerty[15] avec en vedette Francine Everett.

La télévision, la série Amos 'n' Andy[modifier | modifier le code]

En 1946, la CBS souhaite programmer des émissions télévisées à destination du public afro-américain, leur choix se porte sur une série radiophonique Amos 'n Andy, créée par Freeman Gosden et Charles Correll[16] en 1928, série très populaire auprès des afro-américains, dont la CBS achète les droits à la NBC en 1939. Amos 'n Andy sera la première émission de télévision américaine à être composée d'acteurs afro-américains et qui comptera 78 épisodes diffusés de 1951 à 1953. Les deux acteurs principaux sont Alvin Childress (en) dans le rôle d'Amos Jones et Spencer Williams dans celui d'Andrew Hogg Brown (Andy).

La série provoque des polémiques, la NAACP appelle au boycott, traitant les acteurs de la série d'Oncle Tom[17].

Le retrait et la fin[modifier | modifier le code]

Spencer Williams décède, le , des suites d'une insuffisance rénale majeure au West Los Angeles VA Medical Center (en) de Los Angeles. En tant qu'ancien combattant de la Première Guerre mondiale il repose au Los Angeles National Cemetery (en)[18].

Héritage[modifier | modifier le code]

Son film The Blood of Jesus est le premier film afro-américain inscrit au National Film Registry en 1991[19], c'est la sortie du purgatoire.

Les films de Spencer Williams comme ceux d'Oscar Micheaux[20] et d'autres productions afro-américaines ont souffert de la ségrégation et des préjugés racistes, bien loin de Hollywood et des circuits habituels de la production filmographique, son nom est absent des ouvrages américains de référence sur le cinéma comme l'International Dictionary of Films and Filmmakers ou le The New Biographical Dictionary of Film dans leurs éditions respectives de 2000 et 2002. Le décès de Spencer Williams ne fait l'objet que d'un entrefilet tardif dans la rubrique nécrologique du New York Times du 24 décembre 1969[21]

En 2015, le Museum of Modern Art (MoMa) de New York organise une rétrospective des films de Spencer Williams[22].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Film legend and pioneer, Spencer Williams Jr. », sur amsterdamnews.com (consulté le )
  2. (en-US) « Baltimore Afro-American - Google News Archive Search », sur news.google.com (consulté le )
  3. (en-us) « African Americans - Spencer Williams, Black screen actor, writer, and director », sur www.africanamericans.com, (version du sur Internet Archive)
  4. (en-US) « Black Film Resarch Online », sur blackfilm.uchicago.edu (consulté le )
  5. (en-US) Anne, « Spencer Williams & His Prolific Film Career – Chicago Film Archives » (consulté le )
  6. (en) Daniel Eagan, America's film legacy : the authoritative guide to the landmark movies in the National film registry, New York, A&C Black, , 818 p. (ISBN 978-0-8264-2977-3, lire en ligne)
  7. (en-US) « Famous University Of Minnesota Alumni », sur Ranker (consulté le )
  8. (en-US) Ralph Davis says, « THE BOOTLEG FILES: DIRTY GERTIE FROM HARLEM U.S.A. », sur Film Threat, (consulté le )
  9. The Melancholy Dame (lire en ligne)
  10. (en) Ryan Jay Friedman, Hollywood's African American Films : The Transition to Sound, New Brunswick, N.J., Rutgers University Press, , 247 p. (ISBN 978-0-8135-5048-0, lire en ligne)
  11. (en-US) « Alfred N. Sack », sur IMDb (consulté le )
  12. (en-US) « THE BOOTLEG FILES: GO DOWN DEATH », sur Film Threat, (consulté le )
  13. (en-US) Richard Corliss, « Top 25 Important Movies On Race », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  14. (en-US) « Film essay for "The Blood of Jesus" », sur Library of Congress
  15. (en-US) « Dirty Gertie from Harlem USA (1946) », sur New York Women in Film & Television, (consulté le )
  16. (en-US) Mel Watkins, « What Was It About 'Amos 'n' Andy'? », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  17. (en-US) Damaso, « The Tragic Tale of TV’s 1st Black Stars Is Being Retold for the #OscarsSoWhite Era », sur The Root (consulté le )
  18. (en-US) « Spencer Williams, Jr », sur Find a grave
  19. (en-US) « Complete National Film Registry Listing | Film Registry | National Film Preservation Board | Programs at the Library of Congress | Library of Congress », sur Library of Congress, Washington, D.C. 20540 USA (consulté le )
  20. (en-US) « Micheaux and Williams: Titans of ‘Race’ Cinema », sur www.villagevoice.com (consulté le )
  21. (en-US) « TimesMachine: December 24, 1969 », sur timesmachine.nytimes.com (consulté le )
  22. (en-US) « Juke: Passages from the Films of Spencer Williams. 2015. Directed by Thom Andersen Movies of Local People (Chapel Hill). 1939. Directed by H. Lee Waters | MoMA », sur The Museum of Modern Art (consulté le )
  23. (en) jlsmith, « Spencer Williams' The Blood of Jesus », sur http://www.redcat.org, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]