Sonia Krimi — Wikipédia

Sonia Krimi
Illustration.
Sonia Krimi en 2017.
Fonctions
Députée française

(5 ans)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 4e de la Manche
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Bernard Cazeneuve
Successeur Anna Pic
Conseillère municipale de
Cherbourg-en-Cotentin
En fonction depuis le
(3 ans, 9 mois et 18 jours)
Élection 28 juin 2020
Maire Benoît Arrivé
Biographie
Date de naissance (41 ans)
Lieu de naissance Tunis (Tunisie)
Nationalité Française
Tunisienne
Parti politique LREM
Diplômée de Université de Toulon
Profession Cadre supérieure

Sonia Krimi, née le à Tunis, est une femme politique française.

Elle est élue députée dans la 4e circonscription de la Manche lors des élections législatives de 2017. Membre de La République en marche (LREM), elle est parfois décrite comme l'une des figures de l'aile gauche du groupe LREM à l'Assemblée nationale. Lors des élections législatives françaises de 2022, elle est battue au second tour par Anna Pic (PS).

Tête de liste à Cherbourg-en-Cotentin lors des élections municipales de 2020, elle est battue au second tour.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Elle est née à Tunis en 1982, aînée d'une fratrie de cinq filles, d'un père ouvrier chez Peugeot à Tunis et d'une mère au foyer.

Elle a suivi des études de commerce en Tunisie, qu'elle a poursuivies, en France, par une double maîtrise en commerce international et en management et contrôle stratégique et par un doctorat à Toulon.

Elle obtient de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur une bourse pour mener à bien une thèse en sciences économiques sur la Contribution à l’amélioration de l’apprentissage organisationnel dans les pôles de compétitivité : Le cas du Pôle Mer PACA[1].

Elle détient par ailleurs un master spécialisé en management de l'EDHEC Business School[2].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Pendant sa thèse à l'université de Toulon, elle enseigne, de à , au département GEA en tant qu'ATER (attaché temporaire d'enseignement et de recherche), dans un premier temps sur un demi-poste puis à temps plein[réf. nécessaire].

Elle devient ensuite enseignante en management, comptabilité et stratégie d’entreprise à l'université Panthéon-Assas de 2010 à 2012[réf. nécessaire].

Elle demande la nationalité française, et l'obtient en 2012, tout en conservant sa nationalité tunisienne.

De 2013 à son élection comme députée, elle est consultante senior en performance industrielle chez Efeso Consulting, spécialisée notamment dans l’industrie du nucléaire[2]. En 2023, elle indique s'expatrier pour raisons familiales et renoncer à la politique locale dans le Cotentin, tout en réservant la possibilité d'un retour ultérieur dans la vie politique[3].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Députée de la XVe législature[modifier | modifier le code]

Elle s'intéresse au mouvement En marche lorsque celui-ci émerge. Travaillant principalement dans le Nord Cotentin, elle rejoint le comité local à la fin de l'année 2016 et s'y engage activement[4].

Alors que La République en marche choisit d'investir Blaise Mistler, issu des comités de soutien d'Alain Juppé pour les élections législatives, Sonia Krimi se présente en tant que candidate dissidente dans la 4e circonscription de la Manche, celle où était élu Bernard Cazeneuve, avec le soutien de militants macronistes[5]. À l'issue du premier tour, Sonia Krimi obtient 16,89 % des suffrages exprimés et se place en deuxième position derrière Blaise Mistler (23,76 %). Au second tour, elle est élue députée de la 4e circonscription de la Manche, en obtenant 60,93 % des suffrages exprimés[6],[7].

À la suite de son élection, Sonia Krimi intègre la commission des Affaires étrangères. Dans ce cadre, elle est nommée co-rapporteure, avec Valérie Boyer, de la mission d'information sur la lutte contre le financement du terrorisme[8]. Elle est également membre du groupe d'amitié France-Arabie saoudite.

Le , la Cnil émet un rappel à l'ordre à son encontre en raison de son usage du fichier national de l'Éducation nationale « Ocean » afin de transmettre ses félicitations aux lycéens lauréats du baccalauréat 2019[9],[10],[11].

En , Sonia Krimi est élue rapporteure de la commission politique de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN[12].

Élections municipales de 2020[modifier | modifier le code]

Elle est tête de liste LREM aux élections municipales de 2020 à Cherbourg-en-Cotentin[13]. Elle fait notamment campagne sur la gratuité dans les transports en commun, l'alimentation des cantines en aliments issus de l'agriculture locale et biologique, le retour à la semaine scolaire de quatre jours (avec une prise en charge des enfants le mercredi matin) et la création d’une salle de sport et de spectacle pour le Cotentin[13]. Sa liste recueille 14,3 % des voix au premier tour et arrive en troisième position[14]. Elle se maintient au second tour et, dans le cadre d'une quadrangulaire, arrive dernière avec 8,7 % des suffrages exprimés, soit six points de moins qu’au premier tour[15]. Elle est élue conseillère municipale et siège à compter du 5 juillet suivant.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Prises de position sur l'immigration[modifier | modifier le code]

Elle s’oppose ouvertement au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb pour sa proposition de durcissement de la politique migratoire[16]. En , sur les bancs de l'Assemblée nationale, au cours des questions au gouvernement, elle pose une question considérée par certains observateurs comme « incisive » à son encontre, concernant l'équilibre politique de son projet de loi sur le droit d'asile et l'immigration maîtrisée et rappelant le discours d'Emmanuel Macron à Orléans demandant « plus d'humanité et de dignité » sur l'accueil des étrangers[17],[18]. Dans sa réponse, Gérard Collomb souligne son « très beau parcours », précisant notamment : « j’aimerais que beaucoup de jeunes, demain, aient le même »[5]. Elle s'abstient lors du vote en première lecture sur l'ensemble du projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, le [19]. En 2019, elle met en cause l'« inefficacité » de la loi[20].

En , elle prend position pour l'accueil de l'Aquarius et milite pour l'accueil des 629 passagers secourus par l'ONG SOS Méditerranée[21].

En , avec d'autres députés dits de « l'aile gauche du groupe LREM », elle signe une tribune appelant à répartir les migrants dans les zones rurales en pénurie de main-d'œuvre[20]. Dans le même temps, elle se dit en désaccord « total » avec le discours prononcé sur l'immigration par Emmanuel Macron devant les parlementaires de la majorité, et déclare que ses propos « créent la confusion entre les demandeurs d’asile et les millions de Français issus de l’immigration »[22]. En , elle co-signe une tribune avec dix autres députés LREM pour s’opposer aux mesures prévues par le gouvernement sur l’immigration concernant la santé et notamment l’aide médicale d’État (AME), plaidant pour ne pas céder « à l’urgence et à la facilité »[23].

Positionnement au sein du groupe LREM[modifier | modifier le code]

En , après la nomination de François de Rugy au gouvernement, elle soutient la candidature de Barbara Pompili à la présidence de l'Assemblée nationale[24]. Peu après, elle prend les rênes du « pôle social », un groupe informel d'une trentaine de députés LREM initialement constitué autour de Brigitte Bourguignon, qui apparaît comme l'aile gauche du groupe LREM[25].

Tentée de rejoindre le nouveau groupe Libertés et territoires, elle y renonce, jugeant qu'il penche trop à droite[26]. Elle est membre du « Collectif social-démocrate », groupe d'une vingtaine de députés se réclamant de "l'aile gauche" du groupe LREM, constitué en [27].

Ouvrage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Contribution à l’amélioration de l’apprentissage organisationnel dans les pôles de compétitivité : Le cas du Pôle Mer PACA », sur theses.fr (consulté le ).
  2. a et b Yann Guégan et Diane de Fortanier, « La galaxie LRM à l’Assemblée nationale », sur contexte.com, (consulté le ).
  3. Julien Munoz, « Politique. Ancienne députée de la Manche, Sonia Krimi va quitter ses mandats locaux : L'ancienne députée de la Manche s'apprête à quitter la France. Elle va démissionner de ses mandats locaux dans les prochaines semaines et se livre sur sa vie après l'Assemblée », La Presse de la Manche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Immigration : qui est Sonia Krimi, députée "frondeuse" de La République en Marche ? », sur rtl.fr, (consulté le ).
  5. a et b Manon Rescan, « Sonia Krimi, la députée LRM qui a défié Gérard Collomb », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. « Résultats de la circonscription au 2d tour », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Législatives. Manche. 4e circonscription : Sonia Krimi, l’inconnue devenue députée », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  8. « Mme Sonia Krimi, La République en Marche », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  9. « Lycéens, vos données sont mal gardées : la preuve en Normandie ! », sur L'Humanité, (consulté le ).
  10. « Données personnelles des bacheliers : la députée LREM de la Manche Sonia Krimi rappelée à l'ordre par la CNIL », sur France Bleu, (consulté le ).
  11. « Cherbourg-en-Cotentin. Données personnelles : la députée Sonia Krimi rappelée à l'ordre », sur lamanchelibre.fr (consulté le ).
  12. https://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/assemblee-parlementaire-otan-la-deputee-sonia-krimi-devient-rapporteure-6566135.
  13. a et b Liza Marie-Magdeleine, « Municipales 2020. Sonia Krimi sera tête de liste à Cherbourg-en-Cotentin », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  14. Alexandra Huctin, « Résultats des municipales 2020 à Cherbourg : Benoît Arrivé réussit le test des urnes », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  15. « Elections municipales et communautaires 2020 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  16. La rédaction, « Immigration : qui est Sonia Krimi, la députée qui dit non à Gérard Collomb ? », sur LeMuslimPost, (consulté le ).
  17. « Tous les étrangers de France ne sont pas des terroristes, lance la députée Sonia Krimi », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. « Migrants : la question incisive de Sonia Krimi (LREM) au gouvernement », Le Point,‎ (lire en ligne).
  19. Assemblée Nationale, « Analyse du scrutin n° 578 - Deuxième séance du 22/04/2018 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  20. a et b Jules Pecnard, « En durcissant le ton sur l'immigration, Macron sème le trouble au sein de La République en marche », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  21. « Sonia Krimi, la députée macroniste applaudie par Mélenchon », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  22. Astrid de Villaines, « Immigration: Emmanuel Macron contredit par l'aile gauche de LREM », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  23. Hortense de Montalivet, « Immigration: ces députées LREM révoltées par le plan du gouvernement », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  24. Julie Cloris, « Duel Ferrand-Pompili pour présider l’Assemblée : qui soutient qui ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  25. « La députée LRM Sonia Krimi reprend le « pôle social » de Brigitte Bourguignon », sur contexte.com, (consulté le ).
  26. « Trois députés En marche ! arrière vers Libertés et territoires », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  27. Manuel Jardinaud, « Un «Collectif social-démocrate» se crée au sein du groupe LREM à l’Assemblée », sur Mediapart, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]